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Today, we have Professor Mathieu Sangari, director of international diploma equivalences at the Ministry of Higher Education in Benin. He explains the evolution of his job, current trends, and difficulties related to diploma equivalences in Benin. They deal with all types of diplomas, from primary to doctoral degrees, and verify their authenticity and equivalence. The process involves collaboration with international institutions and verifying information with individuals who issued the diplomas. Technological progress has made the process more efficient, with online applications and communication. Future challenges include standardizing processes globally and addressing language barriers. Efforts are being made to establish networks and ensure quality assurance in education systems. Aujourd'hui, nous recevons le professeur Mathieu Sangari, directeur des équivalences des diplômes internationaux au ministère des enseignements supérieurs au Bénin. Dans ce podcast, il nous expliquera l'évolution de son métier, la nouvelle tendance ainsi que les difficultés liées aux équivalences de diplômes au Bénin. Mais à ce podcast est réalisé dans le cadre de notre diplôme en diplomatie, négociation and policy, la Graduate Institute de Genève. Merci d'être avec nous aujourd'hui, professeur Sangari. Pouvez-vous commencer par vous présenter ainsi que votre expertise dans le domaine des équivalences des diplômes internationaux ? Merci bien, moi c'est Mathieu Sangari, je suis enseignant à l'université d'Aomé-Karavi et je suis le directeur du contrôle et des équivalences des diplômes. Donc je suis chargé donc de faire le contrôle de tout diplôme qui vient de l'étranger avant son usage dans le pays et de leur donner les équivalences appropriées. Dans un autre sens, je fais ce qu'on appelle également la certification. Quand un Béninois sort avec un diplôme, il va à l'extérieur, on lui l'envoie également pour des investigations pour qu'on puisse lui dire si des diplômes vraiment obtenus au Bénin et des fois le niveau académique ou au cours de formation de l'intéressé. Donc voilà, en gros, c'est ce qu'on s'occupe et c'est tous les diplômes, du plus petit au plus grand, c'est-à-dire des diplômes de primaire jusqu'au doctorat et autres qu'on obtient, ça doit forcément passer par ma direction au niveau national. Comme tenu de votre vaste expérience, pourriez-vous partager quelques tendances actuelles dans le domaine des équivalences de diplômes internationaux au Bénin que vous trouvez particulièrement remarquables ? Oui, je peux déjà commencer par dire qu'avec ce qu'on appelle la fluidité, il y a les diplômes d'après un an qui bougent beaucoup, qui bougent beaucoup, surtout aujourd'hui avec le système LMD qui bouge beaucoup. Donc nous avons des diplômes qui nous viennent partout dans le monde entier, même des endroits les plus insommés possible et dans presque toutes les langues en réalité. Donc nous traitons avec toute la communauté internationale, on se les concerne donc les diplômes par semaine qui sont délivrés par toutes les universités, avec donc des systèmes éducatifs très différents et les premières étapes en fait que nous faisons c'est d'abord de contrôler, de contrôler l'authenticité des diplômes, c'est-à-dire s'assurer qu'il n'est pas faux. Ça déjà, il faut pouvoir entrer avec l'institut qui a délivré le diplôme. Il y a un certain nombre de procédés. Après ça, il faut mettre les diplômes en équivalence. Donc il faut pouvoir connaître le système académique, les diplômes de base qu'on utilise pour entrer dans la formation, la durée de la formation, le cursus de formation et des fois l'encadrement, c'est-à-dire qui sont ceux qui l'ont formé, quels sont les diplômes, le nom et le grade à certains moments donnés. Et on va des fois jusqu'à chercher à échanger directement avec ces individus-là pour s'assurer qu'effectivement ils se reconnaissent à travers le document qui nous a été envoyé. Donc voilà. Pour finaliser le travail en ce qui concerne les équivalences, il y a une commission. Une commission, il y a un certain nombre de personnes définies par le gouvernement et un siège pour valider en fait le travail que nous avons finalisé avant que l'autorité ministérielle ne signe donc les attestations d'équivalence qui ont été donc délivrées. Ensuite, on fait l'authentification. Ça se gère directement à mon niveau, c'est moi qui les signe. Comment le progrès technologique joue-t-il un rôle dans l'élaboration de cet endroit dont vous nous parlez ? Commençons donc par dire, comme je l'ai dit tout à l'heure, que vu la fluidité, vu le fait qu'on bouge beaucoup aujourd'hui et qu'il y a même déjà des formations en ligne même quand on ne bouge pas, il y a ce qu'on appelle des organisations qui naissent. Il y en a qui sont régionales, il y en a qui sont sous-régionales, il y en a qui sont africaines. Pareil n'est pas de grandes structures telles que l'UMO, la CEDIAO et même pour l'Union africaine où on essaie donc de mettre en commun nos expériences et partager les expériences et d'avoir donc un canevas presque identique afin que tous les éléments puissent s'emboîter. Donc il y a des réseaux qui sont en train en fait de se monter au niveau régional, au niveau sous-régional, au niveau sous-régional, africain et même mondial d'ici là pour qu'on puisse faciliter rapidement la tâche. Ça prend, la gestation ça prend, mais pour le moment les choses ont un peu évolué. Entre temps, c'était la voie postale qu'on utilisait, de plus en plus aujourd'hui cette voie postale est très très abandonnée. Avant, il y avait le cadre ici, les coupons réponses par là, les réponses écrites des fois manuscrites, etc., etc., etc. En plus des retards que ça pouvait accuser ou des fois les réponses qui ne venaient pas du tout, du tout, du tout, il faut faire des relances. Donc maintenant on est passé beaucoup plus au mail, on échange suffisamment par mail avec les structures et de plus en plus on a des structures qui nous renvoient à des liens, à des liens où on peut déjà avoir tout ce dont on a besoin en entraînement dans la structure, tout ce dont on aura besoin, les programmes de formation, les domaines de formation, les enseignants, les diplômes qui sont délivrés, les niveaux d'études et autres, à certains moments donné on a même accès aux informations directes sur l'étudiant en question quand on donne la main à travers un certain nombre de cours et comme je le disais tantôt par exemple en ce qui concerne le contrôle des diplômes délivrés par les anglophones, qu'on appelle donc le BAC, le BAC anglophone, on y vient simplement avec une carte et puis on gratte, il y a un code dessus, avec le code dès que vous entrez dans leur site, vous avez toutes les informations sur l'étudiant, vous avez son résultat et il faut tirer en tête toutes ces informations-là, ça va plus vite ça c'est le but. Mais ce n'est pas tout le monde qui est encore comme ça et cette tendance-là existe déjà, on l'exploite et ça facilite la tâche du point de vue de la fidélité et du point de vue également de la sensibilité et de la sécurité dans le traitement de ces documents. Pour l'avenir, que provoquez-vous comme tendance ou défi émergeant dans un avenir proche en matière des équivalences du diplôme international au Bénin ? Oui, en réalité au Bénin nous avons évolué dans le traitement en fait de ces documents-là, on a déjà quitté un peu le côté manuel et nous avons des applications qui permettent donc la gestion en fait des dossiers qui sont des dossiers du domaine en fait que nous avons. Aujourd'hui, nous avons également une plateforme que nous sommes en train déjà d'expérimenter qui permet donc désormais aux demandeurs, aux papillons requirants, de pouvoir faire cette demande en ligne et toutes les réponses qui lui parviennent donc en ligne pourra donc les vérifier. Il est sûr d'avoir les informations dont on a besoin, quand il y a des compliments d'informations, on le lui demande, quand il est bon, on le traite à des niveaux donnés et à chaque étape, il a une suite jusqu'à ce qu'il puisse avoir l'actu définitive. A ce moment-là, quand on valide, l'attestation est générée automatiquement, il pourra donc tirer cette attestation-là. Donc nous sommes dans cette grande démarche-là, ça va soulier des cibles-là et ça va davantage faciliter donc les choses. Comment les pays ou les organismes de formation à travers le monde peuvent-ils s'adapter à ces défis d'évolution ? Oui, et de plus en plus, ça s'impose. C'est vrai qu'il y a beaucoup de pays qui sont un peu à la traîne, mais ça s'impose et on est obligé de s'adapter à ça, même si c'est de façon un peu variée, parce que toutes les structures ne donnent pas la main comme il le faut. Il y en a qui ont des cannevas qu'il faut uniformiser, c'est pour cela que j'ai dit qu'il y a soit des rencontres régionales et sous-régionales pour qu'on puisse uniformiser ce qu'il y a à uniformiser. Il y a aussi les niveaux d'appréciation, les certifications. On est en train d'aller même jusqu'à l'appréciation donc des acquis d'expérience. Il faut voir comment est-ce que les enseignements professionnels peuvent être donc validés et de façon uniforme, parce qu'il ne faudrait pas varier. Sinon, ça va jouer sur la mobilité des apprenants. Il faudrait donc qu'on puisse être tous dans les mêmes normes pour que quelque part, quand quelqu'un quitte ici déjà au Bénin, on sait quand il va quelque part avec tel ou tel diplôme, on sait déjà à quoi ça correspond et à quel niveau de formation il peut déjà pouvoir intégrer. Il en est de même pour ceux qui, quelque part, amènent donc tel diplôme vers le Bénin. Le problème qui reste un peu souvent à régler, c'est le problème de barrière linguistique. Ça fait que chaque fois, on est dans le francophone ici, l'isophone par là, l'arabisan de l'autre côté, anglophone comme ça. Mais on est en train de trouver toujours les bons mécanismes quand même pour faire le vrai lien. Et c'est ça qui fait les problèmes de système. Parce que ces pays là, par exemple la Chine, la Russie, etc., ils ont des systèmes qui sont un peu différents. Mais on essaie de plus en plus, avec l'appui des centaures tels que l'UNESCO et autres, de pouvoir désormais donner des bases. La dernière fois, tout ça l'a fait en lien avec ce qu'on appelle l'assurance qualité. L'assurance qualité, il y a un réseau déjà même africain auquel j'ai participé à Dakar la dernière fois, qui est en train d'être mis en appui pour que déjà au niveau de l'Afrique, on puisse déjà s'entendre sur quelque chose d'unique et bien. Pour ce qui concerne les pays francophones, les liens avec ce que les anglophones font, et les liens avec ce que les lusophones font. Parce que généralement, c'est chaque catégorie de diversité que nous avons dans le système éducatif. Mais le LMD règle davantage déjà beaucoup de choses. Il faut connaître que certains pays, comme par exemple la Côte d'Ivoire, changent les formats de leur diplôme tous les ans. Et à chaque fois, on vous dit, attention, regardez tel ou tel aspect dès que le diplôme va revenir. Et c'est comme chez moi aussi, quand je délivre des attestations, d'une année ou d'une période à l'autre, quelque chose varie dedans. Parce que ce que je délivre aussi, on me les envoie pour contrôler. Et souvent, les gens croient qu'on peut aller falsifier ça. Mais dès que moi je vois, je me dis, attention, à partir de telle période, on ne mettrait pas le cachet de ce côté. A partir de ci, on ne faisait pas telle chose. A partir de ci, non, on part à faire comme ça. A partir de ci, je faisais comme ça. On trouve toujours des indices pour varier. Donc, il peut prendre un truc qu'on faisait peut-être l'année dernière, et il essaie de copier, de faire chose, et il actualise. Mais cette année, on ne fait plus comme ça. Donc, on essaie nous-mêmes de ne pas être très conscients pendant une longue durée dans la délivrance des documents. On varie, on change un peu. Tout ça, là, quand même, pour sécuriser aussi ce que nous faisons. Parce qu'il y a des moments, il y a des récalcitrants. Tiens, c'était au mal donné, ça va dans tous les sens. Ou il y a, et ça aussi, c'est une table d'expérience. Il faut avoir pratiqué beaucoup pour que par réflexe, vous puissiez déjà constater qu'on est en train de vouloir vous tromper. Et quand il y a des doutes comme ça, on se fait recouper. On fait, vous avez vos trucs, là, vous avez des doutes, vous demandez parallèlement. Il y a des structures, comme les décès d'affaires étrangères, comme la brigade criminelle, la police, on les met aussi à contribution, qui font, dès que le doute va très loin même, on fait écouter des gens, qu'on ne finit pas piéger. Parce que le document, quand on le regarde, il est très bon. Mais quand j'ai des doutes, à force de recouper un certain nombre de choses, il finit de ne même pas avouer qu'il a fait du faux quelque part, qu'il a triché, etc., etc. Donc, c'est un réseau mondial, quelque part, où tout est utilisé, les diapos, le lab, ce qu'on appelle l'affaire étrangère, les policiers, etc., etc. Surtout en ce qui concerne les falsifications, en fait, du document. Avec l'Internet et les nouvelles technologies, l'intelligence artificielle, on peut générer des diplômes, c'est-à-dire poser des questions à l'ordinateur, et il peut même fabriquer des trucs. Comment vous arrivez à détecter, comment vous assurez cette cybersécurité, en d'autres termes ? Comme je l'ai dit, en réalité, beaucoup de pays ne sont pas encore très sécurisés, du point de vue de cette histoire. Par exemple, au Bénin, je n'échange pas, en ce qui concerne ça, avec mon adresse mail personnelle. J'ai des adresses professionnelles que j'utilise, et qui sont des adresses très sécurisées. Je n'irai même pas à la présidence de la République. Tout passe par là. Et certaines réponses, quand vous enrez par exemple à certains pays, déjà, celui qui vous envoie, la nature du document qu'il vous envoie, peut vous commencer à poser des problèmes, et vous savez comment est-ce que vous essayez de le contourner pour avoir vraiment la vraie bonne information. Donc, c'est un peu comme ça que nous fonctionnons pour le moment. Je crois qu'à la longue, beaucoup de pays vont rattraper un peu, sauf beaucoup plus les pays africains, qui sont un peu à la traîne. Mais cela ne veut pas dire, quelque part, qu'il n'y a pas toujours des gens, des indélicats. Et comme je l'ai dit, avec l'assurance, on réussit. Parce que, quand vous vous déposez un dossier à mon niveau, vous me donnez seulement des informations. Vous ne savez pas quelles sortes d'investigations je fais. Mais la personne qui me préoccupe en première position, c'est la personne qui a signé le document. Celui qui a délivré le document, qui l'a signé, c'est à cette personne d'abord que je m'attaque en première position. Est-ce que vous reconnaissez, à travers ces documents qu'on a mis à ma disposition ? Il y a la question du sac. Est-ce qu'il a étudié chez moi ? Je dis non. Je veux une réponse administrative avec des informations précises. Répondez à ce document, à ce canéma que je vous ai envoyé. Et parce que j'ai besoin de mettre ça en référence dans l'attestation que je suis en train de délivrer. Faites attention parce que votre nom, par contre, paraîtra dans le document qu'on va délivrer. Vous voyez, c'est ça qui me protège, moi. Et je dirai, vu la réponse de telle, telle, telle, telle personne, je dis donc que le diplôme, par exemple, est authentique. Il faudrait donc qu'il y ait de la sincérité dans nos échanges. Quand ça va comme ça, quand c'est un petit voyou, vous le perdez. Donc, quand l'intéressé insiste, on a donc le droit de contournement. Et il y a des fois où je fais vérifier pour savoir si vraiment... Des fois, même à nous, vous avez des semblants d'université créés comme ça, qui en réalité ne sont pas vrais. J'envoie pas l'immédiat à l'association étrangère de lettres, j'envoie donc à nos représentations diplomatiques qui nous disent « Attention, nous, c'est une université de l'Université de l'État-Unis, par exemple. » Donc, vous voyez, on a quand même des voies, des moyens qui puissent nous permettre actuellement quand même de faire suffisamment, donc le maximum. En plus, nous utilisons toujours les voies diplomatiques pour faciliter la tâche à nos étudiants. Quand vous allez étudier, par exemple, en Chine, au Brésil, au Canada, en Russie, là où c'est vraiment vaste, et là où, des fois, on a de la peine, surtout avec les problèmes de langue et autres, dès que vous finissez, vous devez vous adresser à notre amassade avec le député qui se charge donc de faire tous les contrôles et de les transmettre. Donc, dès que ça vient, on n'a plus autre chose à faire que de les valider. Là aussi, on a dû faire des réunions avec les diplomates, leur expliquer qu'est-ce qu'on veut et qu'est-ce qu'ils doivent contrôler, et leur dire juridiquement les risques qu'ils prennent dans le traitement de ce genre de documents. Voilà, donc en gros, comment on réussit pour le moment à contrôler, mais on ne peut pas dire qu'on contrôle tout, mais on fait quand même le maximum. Merci beaucoup, professeur, d'avoir partagé vos idées sur les tendances actuelles et futures en matière d'équivalence des diplômes internationaux au Bénin. Oui, c'est moi qui vous remercie pour l'honneur que vous me faites en me posant des questions, et en fait, les expériences, elles doivent se partager sinon, il ne s'agit pas de rien. Merci à vous. Sous-titrage Société Radio-Canada