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Armenolobby & Vote Parlement

Armenolobby & Vote Parlement

Belga HayBelga Hay

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Belgahay vous propose une série d'émissions sur le lobbying, le travail politique que font les organisations arméniennes, ce qu'elles essaient de faire, leurs succès, leurs échecs... Nicolas Tavitian est l'ancien président du Comité des Arméniens de Belgique. Il a longtemps travaillé comme lobbyiste justement, pour des organisations et des mouvements de la société civil, pour faire entendre leur voix auprès des institutions européennes. Jusqu'à 2020 il était même le directeur européen de l'orga

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The transcription is about a resolution adopted by the Belgian Parliament regarding the conflict between Armenia and its neighbors. The resolution condemns the recent aggressions by Azerbaijan and demands the respect of the ceasefire agreement signed in 2020. It also calls for the immediate lifting of the blockade on Karabakh and makes several demands to the Belgian government. The resolution has received unanimous support from all parties except for the PTB. The participants in the debate highlighted the importance of Belgium's role in addressing the conflict and called for strong actions and sanctions if necessary. The role of the left-wing parties in supporting the resolution was questioned. The resolution is seen as a step forward, but its impact on resolving the conflict is still uncertain. The Minister of Foreign Affairs, Hadja Labib, acknowledged the humanitarian issues caused by the blockade and called for the reopening of the China corridor. Overall, the resolution sends a cle Arménolobby, votre nouvelle émission avec Nicolas Tavitian et ses invités, tous les lundis à 15h et les mercredis à 11h. Bonjour, vous êtes sur Arménolobby, l'émission qui s'intéresse au rouage de la politique en Belgique. Merci d'être fidèle au rendez-vous. Chaque semaine jusqu'à aujourd'hui, nous avons accueilli un invité, mais cette semaine il n'y aura pas d'invité. Nous allons malgré tout entendre beaucoup de monde. Vous vous en souviendrez, la semaine dernière, je vous avais annoncé que le Parlement voterait une résolution sur l'Assas et sur le conflit entre l'Arménie et ses voisins. Ces choses faites maintenant, la résolution a été adoptée jeudi dernier par le Parlement. Oui, la situation reste critique dans le sud Caucase, le Karabakh reste soumis à un blocus de la part de l'Azerbaïdjan, cela fait déjà plus de deux mois que ça dure. Et bien sûr, l'Azerbaïdjan poursuit sa politique de la tension envers l'Arménie. C'est en réaction à cette situation que la Chambre des représentants de Belgique a adopté une résolution. C'est de cela que nous allons parler aujourd'hui. De ce que dit la résolution, tout d'abord, nous allons voir aussi ce que les représentants des différents partis politiques belges en disent, et nous allons voir ce qu'il faut penser de cette résolution. Est-ce qu'elle est importante ? Quel impact peut-elle avoir ? Quelle suite est-ce qu'elle aura ? Voilà, ce genre de choses. Alors allons-y. Tout d'abord, que prévoit la résolution ? Elle condamne sans détour les agressions récentes de l'Arménie par l'Azerbaïdjan. Elle exige le respect du cessez-le-feu qui a été signé après la guerre en 2020. Et puis cette résolution exige la levée immédiate du blocus qui est actuellement en cours. La résolution fait surtout une série de demandes envers le gouvernement belge. N'oublions pas que le pouvoir principal du Parlement, c'est d'abord son pouvoir de contrôler le gouvernement. Alors que demande-t-il au gouvernement ? Il lui demande de condamner pour sa part l'agression de septembre 2022 sur le territoire arménien, d'aider à trouver une solution pérenne au conflit, de condamner lui aussi le blocus du Karabakh. Il lui demande de soutenir la mise en place de la force d'interposition européenne, de plaider auprès de l'Azerbaïdjan pour la libération des prisonniers de guerre, d'insister pour que la Croix-Rouge puisse venir rendre visite aux détenus. Elle demande, donc la résolution demande au gouvernement d'assister auprès des ambassadeurs et en particulier auprès de l'ambassadeur d'Azerbaïdjan pour contribuer à la solution de ce problème et à la levée du blocus. Et enfin, il lui demande, et là je cite, de plaider sur la scène internationale pour que la menace de sanctions soit brandie en cas de nouvelle violation de ce cessez-le-feu du 10 novembre 2020, donc une violation qui a été réitérée par l'Azerbaïdjan en septembre 2022. Voilà donc ce que prévoit la résolution adoptée à la Chambre. Alors, est-ce que c'est un bon texte ? Alors oui, je pense que manifestement, dans l'ensemble, le texte est bon. En tout cas, on a définitivement renoncé à la rhétorique du dos à dos. On ne renvoie plus, comme par le passé, l'Arménie et l'Azerbaïdjan dos à dos. Il y a clairement maintenant un agresseur et un agressé. Et la menace de sanctions est déjà brandie. L'idée de sanctions fait son chemin, même si aucune sanction unilatérale n'est prévue à ce stade de la part de la Belgique. Alors, à propos de ce texte, nous allons nous poser plusieurs questions. Et d'abord, d'où vient-il ? Comment sommes-nous arrivés là ? Et qui a contribué à cette résolution ? Ensuite, nous nous demanderons quelle est sa portée ? En quoi ce texte est-il important ou souhaitable ? Alors, commençons par le chemin parcouru. Le texte a été soumis par le représentant Michel Demach fin novembre de l'année dernière. Il dit qu'il l'a déposé après sa visite en Arménie avec une délégation de l'Union interparlementaire, en compagnie de plusieurs collègues de Belgique. Pour avoir son témoignage, je vous renvoie à l'émission à laquelle il a participé il y a trois semaines. Après que la résolution ait été déposée, le texte a été débattu en commission le 30 janvier dernier. Or, entre novembre et janvier, l'Azerbaïdjan a mis en place un blocus du Karabakh. Le texte a donc été modifié pour en tenir compte. Puis, la proposition de résolution a été soumise au vote de l'ensemble du Parlement la semaine dernière, donc le 16 février. Entre les deux, les parlementaires avaient aussi interpellé la ministre des Affaires étrangères, qui est intervenue en commission le 15 février. Ce fut l'occasion d'une intervention sur le sujet, ce qui est très rare. Je reviendrai un peu plus tard dans cette émission, donc aujourd'hui même. Depuis la guerre de 2020, la plupart des partis belges ont pris conscience du danger que représente la politique de l'Azerbaïdjan et de la Turquie envers l'Arménie et le Karabakh. La résolution a donc été adoptée à l'unanimité au Parlement. Seul le PTB est systématiquement absent des débats et des votes en commission sur cette question. Ce parti d'extrême-gauche semble-t-il adopter, sur la question du Karabakh, une politique de neutralité. Si l'un ou l'autre de nos auditeurs est en mesure de me l'expliquer, nous serions ravis d'en savoir davantage sur leur vision du conflit. A part le PTB, donc, tous les partis ont soutenu la résolution. On l'a entendu, cependant, certains parlementaires ont joué un rôle de premier plan dans cette affaire. A ce titre, il faut évidemment citer en particulier Michel Demaix, qui a préparé le projet de résolution et l'a soutenu avec énergie. Il était l'un des intervenants lors du débat au Parlement et voici comment il a présenté son initiative. En septembre dernier, le territoire souverain de l'Arménie a été attaqué par l'Azerbaïdjan malgré un accord de cesser le feu mettant fin à la guerre en novembre 2020. Des infrastructures civiles ont été visées et des centaines de personnes ont perdu la vie. Le tout dans une certaine indifférence internationale, je m'en désole. Le monde entier avait les yeux braqués sur l'Ukraine et c'est bien normal. Bakou en a profité. En parlant de l'Ukraine, notre Premier ministre a tenu ses propos fermes devant les Nations Unies, je le cite, « Face à une telle agression, personne ne peut rester neutre ». Il avait bien sûr raison. L'Arménie a elle aussi été agressée. En face à une telle agression, personne non plus ne peut rester neutre, chers collègues. C'est pourquoi nous nous devions d'agir. C'est pourquoi j'ai déposé ce texte. Quelques jours à peine après le début des hostilités, je me suis rendu sur place avec quelques collègues dans le cadre d'une mission de l'Union interparlementaire. Nous y avons vu la désolation, le désarroi. Nous avons rencontré des familles déplacées. Nous avons même assisté au passage de courroies funéraires de jeunes soldats. Comment ne pas vouloir crier à l'injustice ? Mais l'Azerbaïdjan ne s'est pas arrêté là. Le 12 décembre dernier, en plein cœur d'un hiver glacial, le régime de Bakou a entamé un blocus du corridor de la Chine, un blocus qui se poursuit aujourd'hui. Le corridor de la Chine, c'est ce couloir, ce cordon ombilical vital qui relie le Haut-Karabakh à l'Arménie et au reste du monde. C'est par lui que passe la nourriture, les médicaments, mais aussi le gaz, l'électricité. Ce blocus, qui dure depuis maintenant 67 jours, fait donc planer une immense menace sur les 120 000 habitants du Haut-Karabakh, parmi eux 30 000 enfants et 20 000 personnes âgées. Leur nourriture est rationnée. Plus de 26 000 tonnes de denrées ont été bloquées à Goris, au-delà du corridor de la Chine. Plus de 750 entreprises ont dû cesser leur activité, faisant perdre leur emploi à plus de 5 000 personnes. À la fin de son intervention, voici comment il résume la résolution. Nous condamnons ces agressions à répétition. Nous condamnons l'Azerbaïdjan. Nous demandons des actions fortes. Nous demandons que la Belgique et la communauté internationale haussent le ton. Et nous demandons que des mesures puissent être prises rapidement pour aider humanitairement les 120 000 personnes retenues en otage dans leur propre pays, le Haut-Karabakh. Et il conclut. Cette nouvelle agression azerrie en mépris total. Je le répète, de l'accord de 2020 doit elle aussi être dénoncée et condamnée. Personne ne peut rester neutre. Parmi les intervenants en plénière, il faut citer également Georges Dalbal, qui est du parti CDH. Il a été entendu également à cette antenne, il y a deux semaines. Et des bancs de l'opposition, il a apporté son propre soutien et son témoignage. Les 13 et 14 septembre derniers, nous sommes déplacés sur place, quelques-uns d'entre nous, pour aller voir notamment les populations déplacées, les blessés là-bas. Voilà, Madame la ministre des Affaires étrangères, vous êtes présente. Je vous remercie parce que c'est un sujet important. Je compte vraiment, et nous comptons vraiment sur vous puisqu'il y a une demande qui est adressée au gouvernement fédéral, effectivement, enfin plusieurs, la plupart des demandes sont adressées au gouvernement fédéral. Et donc nous comptons sur vous pour véritablement mettre en oeuvre résolument cette résolution, parce que je ne voudrais pas que nous continuions tout au long de cette législature à déposer des résolutions. Je pense qu'on doit effectivement essayer de trouver des solutions à ce conflit. L'Arménie connaît une véritable, je dirais, menace existentielle. Lorsqu'on voit aujourd'hui l'agression de l'Azerbaïdjan sur le territoire arménien, dans le Nagorno-Karabakh, lorsqu'on voit effectivement les prétentions de la Turquie sur le Nakhichevan dans le sud, lorsqu'on voit que l'organisation qui lie la Russie et l'Arménie, l'organisation du traité de sécurité collective, aujourd'hui est lettre morte en fait. L'Arménie a fait le constat, notamment lors du sommet qui s'est tenu en novembre dernier à Yerevan, que cette organisation ne permettait pas d'assurer sa sécurité. On voit que l'Arménie est aujourd'hui confrontée à une véritable menace existentielle, et je pèse mes mots. Et donc elle doit pouvoir compter sur des pays comme le nôtre, sur l'Union européenne, pour assurer sa sécurité et sa protection. Et je pense que c'est aussi l'objet de cette résolution, c'est d'assurer la protection de l'Arménie. Deux regrets cependant, si je peux me permettre. D'abord, il n'y a aucune sanction effectivement qui à ce stade-ci n'est évoquée, et je pense qu'on devra réfléchir à un système de sanctions. On dépense beaucoup du gaz maintenant à Zéry pour l'approvisionnement de l'Union européenne, mais il n'y a pas de système de sanctions aujourd'hui qui est prévu dans la résolution. Et puis par ailleurs, j'avais déposé un amendement sur le nettoyage ethnique qui avait eu lieu d'abord dans le Nagorno-Karabakh, et puis entre le Nagorno-Karabakh et l'Arménie. Je regrette que cet amendement n'ait pas été rejeté par la majorité, parce que c'est un véritable et grave problème qu'on connaît dans cette région, et notamment dans cette région particulière qui se situe entre le Nagorno-Karabakh et l'Arménie. Mais donc encore une fois, on compte beaucoup sur le gouvernement, sur vous Madame la Ministre, et on prend en oeuvre les termes de cette résolution. Je vous remercie. L'Allemagne parle de menaces existentielles pour l'Arménie. Du côté flamand, il faut citer tout d'abord Els Van Roof, qui est la présidente de la commission des relations extérieures de la Chambre des représentants. Elle a su adopter et promouvoir des positions claires sur la question, elle aussi. Elle a joué un rôle important, en particulier en tant que présidente de la commission. Dans son intervention, elle a elle aussi condamné le blocus du Karabakh. Je dois vous avertir, Madame Van Roof est néerlandophone et elle s'exprime dans sa langue au Parlement, comme d'ailleurs tous les autres parlementaires néerlandophones. Je ferai un résumé de ses paroles après que nous l'ayons entendu. Le blocus de la Chine, nous dit Madame Van Roof, est une sinistre et indigne initiative de la part de l'Azerbaïdjan de chasser les 120 000 Arméniens du Karabakh par la fin. Van Roof a également insisté sur le rôle que peut et que doit jouer la Belgique, notamment au sein de l'Union européenne. Je suis heureux que le ministre Labib, qui est présent ici, et qu'on a eu une discussion hier dans la commission sur nos affaires et qu'elle a reçu de nombreux ambassadeurs et qu'elle a été claire sur la responsabilité de l'Azerbaïdjan sur les affaires. Pour cela, je remercie. Dans cette résolution, nous l'avons déjà appelé. Je suis heureux que le ministre l'ait aussi indiqué. De cette façon, nous jouons aussi un rôle important en tant que Belges. Mais c'est aussi clair que si les accords ne sont pas respectés et que ces valeurs, déjà en 2020, sont en feu, qu'il y ait aussi des sanctions. Et nous ne devons surtout pas les prendre seulement, comme a été fait par la FVF, mais nous devons les mettre sur la table, sur la planche européenne et internationale. Cela a clairement plus d'impact. C'est donc important que nous l'ayons aussi indiqué. Les paroles de la ministre, qui s'est exprimée hier, et donc la ministre qui a souligné la responsabilité de l'Azerbaïdjan, et qui a entrepris des initiatives diplomatiques à ce sujet. Elle évoque aussi l'importance de sanctions si l'Azerbaïdjan ne respecte pas le cessez-le-feu. Et puis elle termine en soulignant le rôle de l'Europe et des institutions internationales. Alors, puisque nous sommes du côté néerlandophone, comment ne pas citer Peter de Rove ? Son parti, la NDA, soutient depuis toujours les Arméniens, par principe. En l'occurrence, il a voulu souligner lui aussi le rôle particulier que la Belgique peut et doit jouer. Dans cette intervention, Peter de Rove condamne aussi clairement les agressions de l'Azerbaïdjan et le blocus. Alors, en plénière, il faut citer aussi l'intervention de Hélène Samen, qui est du Vlaams Vlaam. Je crois qu'il n'est que juste de mentionner que Mme Samen est une personne qui a fait un effort pour soutenir l'Azerbaïdjan. C'est-à-dire qu'elle a fait un effort pour soutenir l'Azerbaïdjan. C'est-à-dire qu'elle a fait un effort pour soutenir l'Azerbaïdjan. Mme Samen est toujours en première ligne sur cette question. Il n'y eut en plénière que ces quatre interventions-là, que ces cinq interventions-là. Mais il y a eu des interventions en commission aussi. Ça se passait deux semaines plus tôt. Pour Écolo, tout d'abord, Samuel Kogolati, par exemple, a insisté sur les droits des populations civiles et il demande la fin du bloc. Je pense que c'est important de ne pas se voiler la face et de dire, même en pleine guerre en Ukraine, que nous devons maintenir ces principes de la paix, du respect du droit international humanitaire et surtout du respect de la protection des populations civiles qu'elles vivent en Arménie, en Azerbaïdjan ou au Carabas. Je crois que ces principes-là doivent être rappelés avec force par les Européens, y compris la Belgique. Il y a eu à nouveau des conflits entre les deux pays en mi-septembre. L'agression continue, elle s'accumule à chaque fois. L'Arménie est attaquée sur son propre territoire. Nous avons vu avec nos propres yeux les tragédies humanitaires qui font face à cela. La première étape est que l'Union Européenne, qui a un dialogue avec les deux pays, va mettre tout sur tout pour éliminer la blocade de l'Agin corridor. C'est la première étape. Pour terminer sur ces interventions, le parti Voreut, les anciens socialistes flamands, est représenté à la commission des relations extérieures par Vicky Reinhart. Elle condamne aussi le traitement des populations en faisant une comparaison entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et la situation en Ukraine. Nous soutenons aussi les préjugés sur la souveraineté du pays et sur le droit international à l'humanité. Il n'y a rien d'autre que cela. Nous soutenons donc cette résolution. On le voit, tous les partis à l'exception du PTB soutiennent la position qui a été prise au Parlement, mais certains ont été à l'initiative, ce qui est important et mérite d'avoir été souligné. Enfin, malgré cet engagement commun, je m'interroge un peu quand même sur un schéma qui semble se dégager. Ne semble-t-il pas, en effet, que les partis de droite s'intéressent quand même un peu plus à cette question que les partis de gauche et qu'ils se montrent plus engagés ? Alors, je me demande pourquoi. Pourtant, la défense du faible contre le fort, dans l'ordre international, n'est-il pas un combat de gauche ? La défense des démocraties contre les dictatures, la lutte contre la corruption par le pétrole, contre les discours de haine, contre le militarisme, tout cela ne sont-ils pas davantage des valeurs ou des traditions de la gauche ? Voilà. Comme on dit, je me pose la question, je n'ai pas de réponse. Alors, voilà. Donc, le Parlement a adopté un bon texte, nous l'avons constaté. Nous avons rapidement fait le tour des participants au travail qui a été réalisé. Le texte est bon, tant mieux. Il a été adopté à l'unanimité. C'est une excellente nouvelle. Cela dit, on a le droit de se poser la question. En quoi cette résolution fait-elle avancer la cause ? Est-ce qu'elle a contribué réellement à résoudre le problème ? La cause de la paix en Europe, celle du droit de vivre en paix dans le Caucase, même si l'on est arménien ? Disons tout d'abord que l'opinion de notre Parlement et celle de nos députés est importante. Savoir qu'ils condamnent sans aucune ambiguïté le blocus du Karabakh et l'agression contre l'Arménie est important en soi et c'est un message qui sera entendu à Bakou également. Mais évidemment, le rôle du Parlement est avant tout d'inciter le gouvernement belge à agir. Et de ce point de vue-là aussi, il y a un certain progrès. Il est raisonnable de penser que les résolutions ont eu un impact en Belgique. La ministre des Affaires étrangères du pays s'exprime rarement sur la question du Karabakh. Or, on a entendu la ministre Hadja Labib, lors de son audition au Parlement, la veille du vote de la résolution. Commençons par les bonnes nouvelles. La ministre a donné une assez bonne description de la situation. Elle a parlé du problème humanitaire, des problèmes humanitaires qui frappent le Karabakh. Elle a même rappelé les coupures de gaz et d'électricité. Surtout, elle a appelé le blocus par son nom et appelle clairement à ce que la route de la Chine soit réouverte. Elle l'a même répété plusieurs fois. Avant de l'écouter, je dois vous avertir qu'elle mélange les deux langues nationales dans son intervention. C'est la pratique habituelle pour les ministres fédéraux au Parlement. En début d'intervention, vous l'entendrez, en néerlandais, elle condamne le blocus et parle d'une prise d'otages de la population du Karabakh. On l'écoute. Nous ne pouvons que appeler les autorités azerbaïdjanaises pour ne pas isoler la population de Nagorno-Karabakh et d'offrir des accès aux transports d'aide. En parallèle du blocage du corridor de la Chine, la livraison de gaz pour le Haut-Karabakh, dont les conduites passent par les territoires recouvrés par l'Azerbaïdjan, a été interrompue à plusieurs reprises, due à certaines défectuosités. Après réparation de ces conduites, la livraison de gaz a repris à chaque fois. Ces incidents ont aussi provoqué des coupures d'électricité. Je suis au courant des implications du blocage du corridor de la Chine et j'ai donc demandé à mes services de parler avec les ambassadeurs afin d'inventariser la situation complètement, mais aussi d'exprimer ma préoccupation pour la population du territoire de la Chine. Il a été nécessaire d'obtenir une solution au plus vite possible pour faire possible l'accès au corridor de la Chine et de mettre en place des efforts en lien avec le processus d'aménagement. Au-delà du blocus, la ministre a aussi décrit en termes assez clairs la situation diplomatique et ce que prévoit l'accord de cessez-le-veu du 10 novembre 2020. Elle parle de la nécessité d'un accord de paix et de l'ouverture des voies de communication ferroviaire et routière. Elle insiste sur les initiatives diplomatiques qu'a prises la Belgique. Par exemple, la ministre a rencontré les ambassadeurs à nouveau, notamment pour insister auprès de l'Azerbaïdjan qu'il faut ouvrir d'urgence le corridor de la Chine. La Belgique a soutenu les différentes initiatives internationales, nous dit la ministre. Mais il y a des sujets où la ministre a un peu dérapé ou répété, on va dire, les talking points de l'Azerbaïdjan. Le blocage du corridor de la Chine confirme la nécessité d'avancer sur les points clairement identifiés dans la déclaration d'accord de cessez-le-feu du 10 novembre 2020, la négociation d'un accord de paix, les négociations sur la délimitation et la démarcation de la frontière internationale entre les deux pays, les pourparlers sur l'ouverture des voies de communication ferroviaire et routière parcourant les deux pays et permettant entre autres de briser l'enclavement du Nakhichevan. La négociation est certes difficile, voire hautement impopulaire auprès d'une grande partie de la classe politique de la population arménienne, mais il n'y a pas d'alternative aux négociations diplomatiques directes portées par la médiation d'une tierce partie, que ce soit l'Union Européenne, que ce soit la Russie ou autre. Elle a raison, bien sûr, d'insister sur la nécessité de négocier, mais pourquoi insister en particulier sur la nécessité de désenclaver le Nakhichevan, donc cette province de l'Azerbaïdjan qui jouxte la Turquie, et sur la difficulté politique en Arménie de négocier avec l'Azerbaïdjan. Je ne vais pas m'étendre sur cette partie de la déclaration, mais il faut souligner quand même que c'est l'Arménie qui vient de proposer le texte d'un accord de paix et que la balle est maintenant dans le camp de l'Azerbaïdjan. On va mettre ce dérapage sur le dos des diplomates qui ont écrit le texte. Alors maintenant je vous propose, pour terminer, d'en venir à l'impact de cette résolution. Un bon texte a été adopté. Notre ministre condamne clairement le blocus du Karabakh et les agressions de l'Azerbaïdjan contre l'Arménie. Elle dit avoir l'intention de communiquer cela à l'ambassadeur d'Azerbaïdjan et de promouvoir les initiatives européennes. On pourrait observer que la Belgique n'est pas ici la première de corder. Le Parlement européen a déjà adopté une résolution qui condamne le blocus. La Cour européenne des droits de l'homme a aussi pris une décision dans ce sens et la France, elle aussi, est devant nous. Mais ce n'est pas d'une raison pour les laisser faire tout le travail. De par sa position et l'importance de sa diaspora, la France sera le plus souvent en avance sur la Belgique. Mais elle ne peut avancer sur le dossier si elle est isolée en Europe. Le soutien d'un pays comme la Belgique est donc très important. Il y a autre chose aussi. Le Parlement européen ne mentionne pas l'idée de sanctions. La résolution de notre Parlement, oui. Par cette résolution donc, le Parlement belge ne contribue pas seulement à consolider les progrès sur la question au niveau européen, en proposant des sanctions européennes, il propose en fait un pas en avant. Voilà. Donc vous l'avez compris, l'impact de cette résolution est positif et on vient de marquer, à mon avis, un pas en avant. Nous nous approchons maintenant de la fin de cette émission et je vous propose pour conclure de me tourner vers vous, cher public. La mobilisation et le soutien qu'on constate au Parlement est le résultat de la sacrérité, de l'engagement de nombreux députés, c'est clair, de leur contact avec les autorités en Arménie et au Carabas. C'est évident, ils l'ont mentionné d'ailleurs. Ils l'ont dit dans leurs discours. Mais les députés sont également très sensibles au contact que chacun de nous prend avec eux, c'est-à-dire de ce que pensent leurs électeurs et leurs concitoyens. Pendant la guerre en 2020, de nombreux jeunes gens ont contacté leurs députés et je pense que ce type d'action a été déterminant pour construire le consensus actuel. Alors je voudrais inviter tous nos auditeurs à ne pas hésiter à contacter leurs élus à tous les niveaux pour partager leurs préoccupations, leurs informations et leurs idées. D'une manière générale, cette émission, c'est la vôtre. La politique n'est pas seulement ce qui vient d'en haut, c'est l'activité d'une société libre et intelligente de l'ensemble de la société. Cette émission a donc également vocation à répercuter vos activités et vos informations. Si vous êtes impliqué dans une initiative quelconque avec des autorités en Belgique, n'hésitez pas à nous contacter et à nous en parler. Notre antenne vous est ouverte. Bonne semaine sur Belgarai et à la semaine prochaine. Retrouvez Hermène Lobby en rediffusion les lundis et mercredis soirs à minuit. Vous pouvez également réécouter Hermène Lobby en podcast. Pour ce faire, rendez-vous sur notre site belgarai.be Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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