Les normales de saison

The speaker discusses the seasons, temperatures, and climate change. They point out that the seasons no longer make sense, with extreme temperature variations even within a month. They question the relevance of seasonal norms in the face of increasingly extreme temperatures and frequent records. They explain that seasonal norms are calculated based on daily temperature averages recorded by meteorological stations in France. These norms provide an idea of the expected weather conditions compared to previous years. Norms also include factors like sunshine, precipitation, wind, and pressure. The speaker mentions that norms have been increasing over the years due to climate change. Despite the changing climate, the speaker argues that seasonal norms still have value in providing a historical perspective and understanding the evolution of climate change. They express hope for a future with less disparity between norms and actual temperatures. Bonjour à toutes et à tous, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler des saisons, des températures, du réchauffement climatique. Je pense que vous l'avez remarqué, aujourd'hui, les saisons n'ont même plus de sens. Rien qu'au mois de janvier, à Poitiers, c'était un petit peu bancal au niveau des températures. Mi-janvier, je sortais en écharpe, bonnet, gants, je mourais de froid. Et la semaine dernière, j'étais devant la faculté de lettres et langues pour mes pauses déjeuners au soleil et sans manteau. Et c'est pareil dans le Grand Est, Hauts-de-France ou encore en Ile-de-France. En ce début du mois de février, les températures maximales sont comprises entre 9 et 13 degrés au-dessus des normales de saison. Alors que le climat se réchauffe, cela a-t-il encore du sens de parler de ces normales, face à des températures toujours plus extrêmes et des records toujours plus fréquents ? Pour commencer, on peut se demander qu'est-ce qu'une normale de saison ? Les normales de saison correspondent à la moyenne des températures quotidiennes enregistrées dans les stations météorologiques du territoire français. Produites depuis 1900, elles permettent de se rendre compte des conditions météo attendues dans les villes et les régions par rapport à ce qui a été observé les années précédentes. Ces normales sont calculées de manière rigoureuse et universelle, imposées par l'organisation météorologique mondiale à ces pays membres. Pour définir une normale de saison, Météo-France calcule la moyenne des températures sur une période de 30 ans, afin d'obtenir un échantillon long et représentatif pour bien cerner le climat local. Ce choix permet de contextualiser les événements exceptionnels, tels que les vagues de chaleur ou de froid, qui engendrent d'importantes variations de température. Le référentiel est actualisé tous les 10 ans. L'année dernière, le passage s'est fait de la période 1981-2010 à celle de 1991-2020. Vous savez dire qu'aujourd'hui, les températures qu'on a là, on les compare à celles de 1991-2020. Les normales saisonnières concernent les températures moyennes, minimales et maximales, mais pas seulement. Elles rendent aussi compte de l'ensoleillement, des précipitations, du vent et de la pression. On peut trouver des normales mensuelles annuelles pour toute la France, ou une station météorologique en particulier. Pour vous donner un exemple, la normale de température en février est de 6,8°C pour une ville comme Brest, de 9,6°C pour Nice ou de 2,9°C pour Strasbourg. Mais ces dernières années, avec le réchauffement climatique, les normes de saison augmentent au fil des décennies. Alors face à ce réchauffement climatique, les normales de saison ont-elles encore un sens ? D'après Pascal Vormal, météorologue à l'Institut Royal Météorologique, l'IRM, la réponse est oui. Je cite « C'est un intérêt car ça permet de mettre en perspective la situation météo du jour par rapport à une longue série d'observations. Et aussi, c'est un intérêt pour observer que les normales se réchauffent au fil des décennies. Ces normales de saison, dont on entend souvent parler dans les bulletins météo, seraient donc utiles à l'avenir tant aux scientifiques qu'au grand public. Elles pourraient même se montrer plus qu'indispensables pour comprendre mieux encore l'évolution du réchauffement climatique. En espérant que nous allons un jour ne plus avoir d'aussi grand écart entre les normales et les températures actuelles. Mais ça, ce n'est pas gagné.