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On avait une sincérité sainte, c'était par rapport au juste et à un juste dont vous aviez parlé pendant notre rencontre. C'était, pourriez-vous nous raconter du coup de coeur de ce justin, donc comment il vous avait aidé et vous avez dit qu'il avait changé plusieurs fois, que vous avez changé plusieurs fois de cachette. Comment ça a pu se faire et pourquoi vous avez changé autant. Au fait de Félicien, je le connaissais un peu avant, avant de le suivre, je le voyais. Je le voyais, je sais qu'il était au lycée, dans un lycée qui n'était pas loin de mon lycée. Et puis il était originaire de, pas loin de chez moi. Et moi je le voyais chez son parrain qui habitait, je dirais peut-être à un kilomètre de chez moi. Il passait beaucoup de vacances chez son parrain. Et donc quand il venait aussi au lycée, du coup je voyais qui c'est. Mais on ne se parlait pas du tout. Et c'est pendant, j'ai l'occasion de voir le deuxième jour, j'ai l'occasion de le remarquer. Peut-être que le deuxième jour, peut-être que je l'ai vu, il était dans la troupe des personnes. Et c'est moi qui chassais les trucs. Et tout de suite que je l'ai vu, moi je ne connaissais personne. Et j'étais dans un coin que je ne connaissais pas. Quand j'ai vu le visage de lui, tout de suite je me suis rapprochée de lui. C'est comme ça que je le connaissais aussi. Et donc je l'ai supplié comme je vous l'ai dit. Je me suis dit que c'était assez fini. Ils vont me tuer, ça c'est sûr. Mais au moins mourir rapidement sans beaucoup de souffrance. C'est comme ça que je me suis rapprochée de lui. Et je pense que ça l'a beaucoup touché au fait que je lui demande de me tuer. Rapidement. Il ne me l'a pas montré mais je pense que c'est quelque chose qui l'avait tellement marqué que je lui demande de me tuer. Donc voilà. Après je sais qu'il m'avait accompagnée avec quelqu'un d'autre. Il retrouvait ma tante. Ma tante était cachée quelque part. Et il m'a accompagnée. Je pense qu'il s'est renseigné. Je ne sais pas comment il a fait pour se renseigner. Pour savoir que ma tante était cachée quelque part. Et donc avec ma cousine. Il nous a accompagnés pendant la nuit. Parce que les tueurs me revêlaient que c'était là. Et lui avec un autre garçon, je ne sais pas, je n'arrive pas à savoir qui c'est exactement. Il nous a accompagnés. Et là où se cachait ma tante. Ma tante était cachée avec Yves et les cousines. Il y avait une cinquantaine de personnes qui se cachaient dans une petite cachette à côté d'une habitation. Et donc il nous a ramenés là-bas. Et voilà. Moi je suis l'espérance. Ma cousine est l'espérance. Ma tante est la maman de ma cousine. Nous sommes l'espérance. Et le lendemain, il est revenu. Il a demandé s'il pouvait me prendre chez lui. Parce que j'ai dit non. J'ai dit que c'était moi qui allais chez lui. Ce n'était pas possible. J'ai demandé s'il voulait partir avec ma cousine. Donc ma cousine et moi, on est partis ensemble. Nous sommes allés chez lui. Je ne sais pas combien de jours nous sommes restés. Parce que là, je n'ai plus les jours. Il n'y avait pas de jour, il n'y avait pas de nuit. Je ne sais pas combien de jours nous sommes restés. Donc avec ma cousine, nous sommes restés quelques jours. Après, je sais qu'il y a quelqu'un qui est venu nous chercher. Un monsieur aussi qui s'appelle Kaloanda. Kaloanda, c'est K-A-M-B-A-N-D-A. Et Kaloanda, il a joué vraiment un rôle très très très important. Je dirais même au même niveau qu'il était préférentiel. Ou même plus. Parce que c'est lui qui organisait toutes les cachettes. Mais de beaucoup de personnes. Donc un jour, Kaloanda, il vient nous chercher. Il nous dit que ma tante et ses enfants ont trouvé une cachette où il y avait quelqu'un qui avait prêté une maison. Parce que la maison était déjà détruite. Vous avez vu sur la photo. Ils avaient enlevé le toit, ils avaient enlevé les fenêtres, ils avaient enlevé la porte, ils avaient pris les détails. Ils avaient pris tout ce qui était à l'intérieur de la maison. Donc il y avait quelqu'un qui avait prêté une maison. Qui ne l'occupait pas. C'était une sorte de cabaret. Mais bon, cabaret, ce n'est pas pour un cabaret. C'était une sorte de bar. Une maison qui n'était pas exploitée. Et nous sommes restés là. Je ne sais pas combien de jours c'était. Peut-être une semaine, je ne sais pas. Je ne crois pas que c'était une semaine. Peut-être quelques jours. Avant, nous sommes restés là. Après, le monsieur Kaloanda, il est revenu. Il nous a dit qu'il y avait une réunion qui avait décidé qu'ils venaient nous tuer. Donc lui, il est parti avant la fin de la réunion. Il est venu, il nous a dit qu'il faut partir. Et là, je ne sais pas si Félicien est venu encore nous chercher. Je pense que Kaloanda avait informé Félicien de venir nous chercher. Nous sommes retournés chez Félicien. Mais je pense qu'il y avait des nouvelles. Je pense que les gens savaient peut-être qu'on est retournés chez Kaloanda. Donc chacun fait partie de son corps. Ma tante, elle est partie. Les enfants sont partis. Et moi et ma cousine, nous sommes retournés chez Félicien. Je ne sais pas combien de jours c'était. C'était une nuit. Et là, il y a le frère de Félicien qui habitait à côté. Lui, il était majeur. Donc, il avait sa famille. Mais il habitait à côté comme ça. En Afrique, c'est toujours comme ça. Quand tu te maries, tu as ta maison à côté de la maison familiale. Donc, il habitait chez les parents. Il y a des gens qui se cachent là-bas. Quand il y a eu un conflit, il a voulu nous dénoncer qu'on est là. Et donc, Félicien nous a accompagnés dans une autre famille. Et dans la famille, nous sommes encore restés. Je pense qu'on n'a pas dormi. On devait dormir là. Parce qu'il y a eu un problème. C'est un peu rigolo. Au fait, comme il tuait les gens, il tuait aussi le bétail. Donc, il tuait les vaches. Et les tueurs se partageaient la viande. Donc, il y avait un enfant de cette famille-là où on s'était cachés. Il avait mangé beaucoup de viande. Et il a eu un problème. Il avait son ventre qui tombait. Et le papa a eu peur. Donc, pour appeler le secours, il a dit qu'il fallait partir. Et là, on est partis avec lui. C'est incroyable, du coup. Lui aussi, c'était un petit enfant. Oui. Et du coup, comme on sait que c'était assez dangereux et malperçu pour eux, est-ce que vous savez qui a pu les soutenir, vous aider ? Le fait que vous connaissiez personnellement un enfant, que j'ai eu le choix de vous aider à vous entendre ? Kabanda, déjà, il était... Il avait une famille qui était amie à la famille de ma tante. Donc, je pense que le papa de Kabanda avait... Avant, il avait un commerce qu'il partageait avec le mari de ma tante. Donc, c'était vraiment des amis depuis plusieurs années. Et donc, Kabanda et sa famille ont beaucoup caché la famille de ma tante. Je sais qu'il y a une de mes cousines qui s'est cachée pendant tout le jour chez Kabanda. Mais Kabanda, il était... Moi, je dirais qu'il était un peu... Il était un flouant parce que lui, il avait fait des études. Il avait fini l'université. C'était à un certain niveau par rapport aux autres qui n'ont jamais été à l'école et qui ont fait l'école primaire. Donc, il était vraiment un flouant. Déjà, il avait fait des études. Il était un grand sportif. Et c'était vraiment quelqu'un qui était aussi très apprécié. Lui, il s'est arrangé pour participer à des réunions, pour avoir toutes les informations. Et lui, il avait organisé toutes les réunions. Parce que là, je l'ai suivi aujourd'hui. Moi, je me suis vraiment cachée avec ma cousine. Mais toute la famille de ma tante était cachée à gauche, à droite par Kabanda. Il s'est arrangé. Il conseillait mes cousins et ma tante à quelqu'un. Quelle personne devait amener ma cousine à quel endroit. Quelle personne devait aller chercher ma cousine à quel endroit. Il devait changer la cachette de ses autres cousines. Et chez lui aussi, il cachait d'autres personnes. C'est comme ça que lui, il a travaillé beaucoup. Il a collaboré beaucoup avec Félicien. Donc, Félicien aussi, il était dans sa famille. Il avait une certaine influence par rapport aux autres. Les deux, je pense qu'ils avaient une certaine autorité par rapport aux autres. Je pense qu'ils pouvaient décider. Et qu'ils pouvaient aussi influencer d'autres personnes. S'ils demandaient de l'aide, c'est parce qu'ils l'obtenaient beaucoup plus facilement. Je ne sais pas comment il s'est arrangé. Mais en tout cas, moi, ils sont venus ici. Ils sont venus là-bas. Le lendemain, nous, c'était dans la bonne cachette. Les gens savent que maintenant, il y a quelqu'un ici. Il faut se déplacer, aller à quelque endroit. Et vous savez, du coup, que vous êtes les premières personnes qui ont fait le temps d'aider Félicien ? Parce que, du coup, avant ça, il avait l'air d'avoir aidé beaucoup de personnes avant d'être expérimenté. Je pense que je suis vraiment la première. Moi, je pense que je suis vraiment la première avec ma cousine. Elle était cachée par Félicien. Après, je sais qu'il avait caché un autre enfant, mais je ne l'ai jamais croisé. Après, je l'ai croisé. Je pense que j'ai vu un autre garçon qui avait peut-être 3 ou 5 ans. Il s'appelait Benjamin. Mais il n'est pas resté longtemps chez Félicien. Félicien l'avait amené dans un autre quartier. Il est arrivé dans un autre quartier. C'est un quartier très petit. Il y avait beaucoup. Mais il y avait le risque qu'on puisse le recruter et que les gens viennent de le tuer. En plus, ah oui, c'est un petit. Il avait dit quelque chose. Il venait de Kigali. Entre Kigali et Nyanba, peut-être qu'il y a 100 kilomètres ou 150 kilomètres. Sur la porte, il avait quitté Kigali pendant le génocide. Donc, il avait vu les armées partout. Il avait traversé la rivière de Nyanbo. Il y avait beaucoup de gens qui étaient tués. Et du coup, il racontait l'histoire des gens qui étaient tués à Kigali. Et comme c'était un petit qui racontait à tout le monde, et les gens disaient que ce n'était pas vrai. Ce n'était pas défini. Il racontait l'histoire comme ça. Donc, il a fallu qu'un chrétien change ça. Il lui trouve quelque chose caché. Il l'a amené quelque part. Il l'a déguisé. Donc, je sais que vraiment, nous trois, je sais qu'il nous a cachés. Et du coup, vous savez les répercussions que vous vérifiez ? À ce moment-là, je ne savais pas. Non, je ne savais pas. Mais c'est après qu'on a entendu que certaines personnes étaient tuées parce qu'ils avaient caché le souci. Certaines personnes étaient tuées parce qu'ils avaient gardé le détail. Certaines personnes étaient tuées parce qu'ils avaient gardé le mot d'idée de cette famille. Et surtout, cette famille a été... Voilà. Mais à ce moment-là, je ne savais pas. Mais aussi, c'était très possible. Et donc, le moindre lien que vous gardiez avec un souci était complètement réprimé ? Vous gardiez des moeurs ? Oui. Dès qu'ils soupçonnaient quelque chose, dès qu'ils sont allés avec les soucis, si tu es quelqu'un, je ne sais pas, une personne qui n'a pas de lien sort ou qui n'a pas de protection aussi, c'était possible d'être tuée aussi. C'est sûr ? Oui. Merci. Et je sais que vous nous avez dit que... Il me semble que vous avez quand même un peu parti à regarder qu'il n'y avait que du sang après... Oui. Après le génome. Et comment votre relation, vous parliez ? Il est venu comme un frère. C'est comme un frère. Parce que je sais qu'il y a eu un moment où il a eu... Il a vraiment été à la difficulté. Quand il a été accusé, c'était d'avoir tué ou d'avoir violé une jeune fille. C'est ce que vous connaissez déjà. Et du coup, à un moment, il a été en garde à vous. Tout de suite, il m'a contacté. Moi, je suis allée avec ma soeur. On a été à la gendarmerie. On a témoigné pourquoi on n'avait jamais fait ça, qu'on n'avait pas vu du moins. Et on a dit que moi, il m'avait arrachée avec ma cousine, avec le petit garçon, Benjamin. Et du coup, il a été arraché. Donc, vous avez gardé un lien quand même assez proche. Oui, oui. À son mariage, ma soeur était à son mariage. Moi, j'étais par là. Quand il y avait une cérémonie, il venait à la maison. Et quand il y avait quelque chose, il était là. Oui, il allait voir ma tante également. Parce que ma tante restait dans la région où elle était. Donc, quand il allait à un endroit chez moi, il allait voir ma tante, mes cousines. Oui. C'est vraiment une très bonne voyage. Oui. Oui. C'est ça. Oui, donc, il nous a dit dans notre email que c'était une très bonne histoire avec sa tante. Oui. Et voilà. Parce qu'au moment où je me cachais dans un endroit qu'on ne connaissait pas du tout, je connaissais juste la femme qui m'avait laissée chez ma tante. Et donc, il faut cacher. Il faut savoir qui est où tout ce qui est aussi. Oui, il faut cacher. Déjà, il faut créer des cachets. Ensuite, il faut savoir c'est qui qui peut te cacher. Parce que, quand même, ça a duré le temps que ça aura. Et si je n'avais pas ces gens-là, si je ne pouvais pas les aider, quand même, je devais me trouver des cachets à gauche, à droite. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne sais pas s'il y a un truc qui serait caché à un seul endroit. Donc, j'ai fait ça pendant trois mois. Ce n'est pas possible. Tout d'abord, les gens sont dysphoniques. Peut-être que j'étais la seule personne. Peut-être que c'est la seule personne qui sait aller se cacher à un seul endroit. C'est possible. Il ne fallait pas se cacher chez des amis. Il fallait vraiment qu'on veuille notre cachet. Il ne faut pas compter. C'est des gens, soit qu'on ne s'y compte pas, soit une personne, une personne de type qui est âgée, ou une personne avec qui on n'a aucun lien, aucun lien. Et comment vous arrivez à trouver à chaque instant ? C'est la seule, c'est au final, vous ne connaissez pas. C'est un risque. C'est la question de vivre ou de manger. Il y a des gens qui l'ont tenté, qui n'ont pas été cachés. Il y a d'autres qui l'ont tenté. La personne qui s'est fait une fois, une nuit, qui a dit, ok, demain, il faut trouver les choses cachées. C'était vraiment la question de la recherche. Parce qu'il y a des personnes à qui on pensait vraiment, on disait, si je vais à tel endroit, peut-être qu'une personne peut me cacher. Sauf que, c'était impossible d'y arriver. C'est-à-dire impossible, parce qu'il y avait des barrières, parce qu'il fallait traverser les vallées, parce qu'il fallait passer devant chez telle personne, parce que... Et aussi, ils cherchaient, par la situation, ils cherchaient les suicides. Et ce n'était pas assez, devant les barrières. Vous allez chercher dans les buissons, vous allez chercher dans les maisons. Dès qu'il y a pas assez, telle personne ne peut cacher une autre personne, et vous allez, en fait, encore... Voilà. Du coup, vous, on m'a dit que votre ressenti envers les suicides, vous avez... Vous avez gardé contact avec eux, et vous avez regardé une relation. Mais il y en a certains, on avait lu des récits qui ne reconnaissaient pas, en tout cas, les personnes qui les allogeaient, et qui éprouvaient une certaine rancœur. Et du coup, comment on pourrait expliquer que, justement, certains les voient un peu comme des trêpes, ou pas, en tout cas, comme des vacunes qui vont nous aider. Je pense que ça dépend de ce que chacun a vécu. Moi, peut-être que j'ai eu la chance d'avoir une bonne relation, de ne pas être abusée, de ne pas peut-être... d'avoir cette chance d'être cachée à gauche, à droite. Moi, je reconnais les forces de ces gens-là. Je reconnais le risque qu'ils ont pris. Mais après, c'est vraiment très complexe. C'est très complexe. Là, je vous dis que, par exemple, le félicité, il a été accusé de viol, ou de tuer quelqu'un. Peut-être que c'est possible. Mais moi, je ne l'ai pas vu. Mais peut-être que quelqu'un d'autre l'a vu. C'est souvent ça, au fait. Il y avait des gens qui fâchaient vraiment des dossiers, mais bien recherchés, mais qui allaient tuer les autres. C'est une histoire complètement absurde. Voilà, c'est comme ça. Il y a les grands tueurs, même quand on va au côté, qui arrêtent les gens chez eux. Mais ça ne les empêchait pas d'aller tuer les autres. Moi, par exemple, je pense que je vous l'avais raconté. Un jour, on nous avait amenés nous cacher. Il y avait deux garçons qui nous violaient avec ma copine. Et quand on a refusé, ils nous ont offert des machettes. Ils nous ont dit, vous vous croyez, nous on peut vous tuer. Là, regardez les machettes, on a tué. Et tout à l'heure, ils nous cachaient. Et dans la maison, il y avait le mari de leur soeur. Et nous. Donc, c'est déjà, il se cache, mais il ne s'est pas démarré. Je ne sais pas d'où il a tué les autres. Je ne sais pas pourquoi ils ont tué chacun. C'est difficile à savoir. Maintenant, c'est difficile à savoir. Peut-être qu'il y avait aussi une histoire. Si je tue telle personne, je vais récupérer son patrimoine. Si je tue telle fille, à un moment, elle m'a regardée d'autre faveur. Telle personne, sa famille est telle qu'elle est, je pense qu'il faut les exterminer. Comme ça, on va prendre de la richesse. Je me dis, de toute façon, je ne sais pas pourquoi ils sont tous ici. Voilà. Il se trouvait toujours un motif pour cacher. Pour tuer 100 personnes et cacher une. Est-ce que vous connaissez l'histoire de personnes comme Célestin, de Célus qui ont aidé des filles ? J'en connais beaucoup. J'en connais beaucoup. Moi, j'en ai fait l'espoir. J'ai été cachée par des personnes. Chacun a son histoire. Chacun a son juste fait. Je ne vais pas vous montrer la vidéo, mais je vais vous la montrer. C'est un monsieur que je suis allée voir quand je suis allée au Canada. Il avait caché ma soeur, ma petite soeur et mon petit frère. Si je vous montre la vidéo, vous verrez. Déjà, comme ça, ça fait peur. Mais il a été caché. Mon frère et ma soeur. Tout le monde a eu son juste. Je pense. Après, tout est relatif. Il y a des gens qui sont connus comme justes et qui ont même des médailles. Mais il y a d'autres personnes qui ne sont pas connues. Moi, je les reconnais comme justes, mais qui ne sont pas reconnues parce qu'elles n'ont pas ma famille. Mais il y en a beaucoup. Vous avez dit que c'est assez inquiétant de savoir auquel niveau c'est plus les rescapés qui vont raconter l'histoire de la famille qui les a aidés. Est-ce qu'il y aurait une raison pour les quitter et les garder en peau ? Peut-être pour se protéger parce qu'ils ne sont pas encore vus forcément hyper bien par leur famille. Je pense qu'il y a plusieurs raisons. Déjà, il y a les familles qui ne savent pas qu'ils ont caché le téléphone. Et puis, je vous montre par exemple l'histoire d'Ottawanda ou d'Haitien. Si je raconte aujourd'hui, il y a des gens qui ne me croient pas, qui m'ont dit attention, ces personnes sont cachées. Et moi, il m'a fait souffrir, il m'a fait soulager. Donc, en même temps, moi par exemple, il y a deux personnes à qui je parle, d'Ottawanda et d'Haitien. Moi, je ne peux pas aujourd'hui dire voilà, vous n'avez pas sur la liste que c'est juste, vous ajoutez par exemple Ottawanda. Parce que si tout le monde le reconnaît par exemple comme juste, ils vont aller regarder dans son histoire. On voit qu'il a participé à des réunions, qu'il a fait ses petites troupes et qu'il allait chasser. Mais lui, il y allait pour avoir tout ce qu'il faisait. Est-ce qu'il a croisé quelqu'un ? Je n'en sais rien. Donc, je pense, je ne sais même pas, on parlait d'Ottawa déjà. J'ai d'autres justes qui n'osaient pas en parler. Non, non, ce n'est pas facile. Ce n'est pas la personne qui m'a dit, moi, je suis justement le précieux. C'est à nous les responsables de dire, voilà, c'est le précieux, il m'a appelé, il s'est caché, autant de personnes. Les justes qui font police, c'est comme des gens qui ont caché beaucoup, beaucoup de personnes. Qui ont caché, je ne sais pas, 20 personnes, 50 personnes. C'est souvent les responsables des hôpitaux. C'est les frères présents dans une église. Une religieuse est dans un courant. C'est un quelqu'un d'une école. Mais, tu vois, il n'y a maman qui a caché, je ne sais pas, 10-15 personnes. Les petits gens comme ça, on n'en parlait pas beaucoup. Je savais qu'au Robles, du coup, il y a par exemple une liste qui reforce toutes ces personnes-là ou des commémorations peut-être pour... Moi, je pense que ça se fait petit à petit. Je pense que chaque année quand même, il y a des gens qui s'intéressent à la liste. Mais comme on par exemple, on ne connaît pas le nombre de personnes qui ont été tapées aujourd'hui. On ne connaît pas le nombre de personnes qui ont été tuées par la religion aussi. On dit environ un million. Donc, ce n'est pas vraiment aller chercher les juifs et dire oui, mais il y a combien de juifs ? Déjà, si on ne connaît pas le nombre de morts, si on ne connaît pas le nombre de personnes tapées, aller identifier les juifs. Mais peut-être un jour. Voilà. Oui. Oui. Et par rapport à ce que tu dis, c'est d'un peu comme ça aujourd'hui que des personnes qui sont en volant pour prendre la réconciliation à cause d'une chaîne. Je pense que oui. Parce que ce sont des témoignages. Des gens qui peuvent témoigner déjà. Oui. C'est des personnes qui ont eu peur, qui ont caché qui peuvent témoigner vraiment de ce qui s'est passé dans ces personnes-là. Parce que les autres sont très complices et ne disent rien. Souvent, ils ne disent rien. Parce que c'est l'homme de telle personne et c'est le mari de telle... Voilà. C'est le cousin, c'est la cousine. Parce que le génocide et particulièrement aujourd'hui le génocide, c'est des voisins, c'est de la famille, c'est de l'homme, c'est de la femme. C'est pas quelqu'un qui s'est batté avec un pays qui a envahi l'autre. C'est des voisins. Mais quand je vous dis des voisins, c'est à 100 mètres de chez moi. Donc, c'est... Je pense que quand même, vous pouvez jouer un rôle, mais il y en a certains qui ne veulent pas. Parce que... Ils ont tellement... Ils ne veulent pas cette propre défense. Ils ont fait ce qu'ils devaient faire. Ils n'ont pas fait ça en attendant que ce soit reconnu comme juste. Ils l'ont fait avec peur. Ils n'attendaient rien. Et puis... Il y a une reconnaissance, pourquoi pas, mais il y a des gens qui ne voient pas ça comme héroïque. Là, il y a un prêtre qui s'appelle Eros. Eros, il est italien. Il a caché des enfants à Niangoa, dans un autre pays. Il y a mon petit-fils qui a pu aller jusqu'à là-bas. Il est en Italie. Ils l'ont destiné à Medda et à son apocryphe, mais il n'est jamais venu le chercher au Rwanda. Il nous a fait des commémorations. Il a fait ce qu'on voulait, aller le voir, aller sa vie, mais il a dit, moi, j'ai fait ce que je devais faire, donc vous ne me devez rien. Vous ne devez rien. Voilà. Du coup, vous avez parlé des décorations. Est-ce que vous pensez que c'est quelque chose de nécessaire ou juste quelque chose qui relève du Moi, je pense que c'est vraiment important. Après, c'est les gens-là où on est. C'est quelque chose d'extraordinaire. Parce qu'il ne faut pas que il y ait telle personne et pourquoi on ne peut pas lui le dire. Moi, j'aimerais bien que peut-être les gens nous le disent. C'est un rêve que ces personnes-ci, ces personnes-là, puissent se rencontrer, même s'il y a des petits qui ne reconnaissent pas, des petits médailles, ou juste qui nous disent. Est-ce que si on nous dit, c'est parce que c'est des gens qui ne reconnaissent pas, est-ce qu'ils reconnaissent quelque chose, je trouve que c'est important. Donc, quand il y a une médaille, ça montre que c'est des gens qui ont eu beaucoup de courage par rapport aux autres. Au fait qu'ils aient eu le droit de nous cacher, les gens ne devaient pas nous tuer. Et en plus, ils n'auraient pu nous cacher. Ce n'est pas que peut-être qu'ils l'ont fait. Justement, on avait vu que certains, ils étaient mal perçus. Il semblait qu'ils gardaient cette idée de se voir directement à l'abstention globale. Et du coup, ça montrait que tout le monde n'était pas obligé de suivre le mouvement. C'est pour ça qu'ils ont été mal perçus. Oui, ils n'étaient pas obligés. Il y a des personnes dont je peux parler. Je n'ai jamais entendu parler qu'ils ont été menacés de faire quelque chose. Si tout le monde avait ce petit courage déjà de se dire non, ils n'auraient pas déjà été menacés. Mais tout le monde a fait comme si... Ça devait se faire, ils ne devaient pas. Moi, je n'arrive pas à trouver les raisons qu'ils ont fait pour nous tuer. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas trouvé. Peut-être que vous, dans vos équipes, vous avez trouvé. En tout cas, nous, on n'est pas encore conscients du fait. Moi, je me dis peut-être qu'il y en a eu. Ce n'est pas normal. Tu es à un million de personnes. Il faut en expliquer. Et donc, pour finir, on a vu que le château d'Égypte, à l'international, on en parle beaucoup. Mais est-ce qu'au Rwanda, on en parle aussi ? Et surtout, le terme qu'ils ont employé pour les décrire, parce qu'on avait vu qu'en Rwanda, il n'y avait pas de traduction de ce terme. Est-ce qu'on en parle là-bas ? Est-ce qu'on en parle là-bas ? Je suis en train de chercher le mot juste. Est-ce que tu as vu l'Indien ? C'est vrai que je ne sais pas le mot. Je sais qu'on dit des justes, mais je ne sais pas. Ils ont repris le terme. Oui. Et la question, c'était ? Est-ce qu'on en parle au Rwanda ? Est-ce qu'entre les personnes, pas forcément à l'échelle de l'État, mais à l'échelle de la population, est-ce qu'on employe le terme juste aussi en dessous d'un Rwanda ? Franchement, je ne sais pas. Moi, franchement, ce n'est pas un sujet que j'ai vraiment posé. Je pense que c'est quelque chose qui est apparu. Tout de suite après le génocide, il n'y a pas eu de ces propositions. On pouvait reconnaître, aider quelqu'un, dire que ces personnes m'ont caché, ramener en famille, parler d'aider d'autres personnes. Mais des cérémonies, des médailles, des choses comme ça, j'arrivais un peu plus loin. Mais après, je ne crois pas que c'est un sujet aussi important. Peut-être qu'on parle avec les jeunes aussi, quand on parle aussi de ces personnes-là. Mais après, je ne sais pas. Je ne sais pas. Ils n'avaient pas l'habitude de faire... Après le génocide, on n'en a pas parlé parce qu'on ne pouvait pas les écrire. Et puis, eux, c'était du 13. Je ne sais pas. Déjà, il y a beaucoup de problèmes. Déjà, les problèmes de rescapés, il y a beaucoup de problèmes. Franchement, les Juifs, je ne dirais pas que c'était vraiment la priorité par rapport aux difficultés du pays, aux difficultés des rescapés. Mais on reconnaît vraiment le petit conflit. Mais on ne va pas dire non plus... Je ne sais pas. Peut-être que c'est les historiens qui le disent. Mais après, je sais que ça a été vraiment un sujet après, mais je n'ai pas pu suivre. Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org