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Salutations à tous, bienvenue dans mon podcast au rythme de Prisail, toujours le plaisir d'être avec vous, ce soir nous avons une invitée dans notre émission et je la laisse présenter et bonjour, bonsoir, comment allez-vous madame ? Bien merci et toi ? Moi je me présente, je suis Jessica, Célestin, je suis une amie de Prisail et aujourd'hui je suis avec lui sur son podcast, contente. Et merci d'avoir répondu présente à l'invitation, ça n'a pas été facile de trouver l'adjectrice, j'ai dû envoyer des mails partout et finalement son équipe a dit ok, il n'y a pas de problème, elle accepte et là je vois ces gars du col qui suivaient, on dirait, oh my god ! Alors encore bienvenue madame l'adjectrice et on est content que tu sois là avec nous ce soir pour nous parler de ton expérience et de comment ça a été pour toi et ton arrivée ici, ton intégration et je pense que ça va faire du bien à des jeunes qui viennent juste d'arriver ici au Canada et pour qu'ils comprennent que ce n'est pas facile mais avec le courage, la détermination et aussi l'ambition, ils sont capables d'arriver à quelque part et alors, madame l'adjectrice, comment ça a été pour toi, tes premiers mois ou comment as-tu arrivé à ça aujourd'hui ? Ha ha ha, très bonne question. Tout d'abord, moi quand je suis arrivée ici en 2017, c'était pas la même période. Aujourd'hui, je pense que c'est beaucoup plus difficile qu'avant. Mais dès qu'on débute quelque part, je trouve que déjà à la base, il faut se dire que ça ne va pas être facile. Donc on n'est pas chez nous, on s'en vient s'immigrer quelque part d'autre. Donc c'est sûr que ce ne serait pas la même chose. Comment j'ai pu venir s'immigrer ici ? À l'époque en 2017, il y avait une vague de gens qui sont venus ici. Et il y avait une raison en particulier pour que le monde arrive ici comme ça ou c'était juste un voulu ? À l'époque, je pensais que c'était Trump qui était au pouvoir aux Etats-Unis. Et puis les immigrants qui n'avaient pas de papiers aux Etats-Unis, donc ils fuyaient le pays pour venir. Et je pense que le Canada a ouvert ses portes à l'époque pour accueillir les gens. Ok, mais quand tu parles que le monde n'avait pas de papiers, est-ce que c'est tout ce monde là qui sont arrivés ici ? Ils étaient illégaux aux Etats-Unis ou ils avaient un statut quand même mais ils ne voulaient pas rester juste parce qu'ils étaient au courant qu'il va y avoir meilleur ici au Canada étant donné que le président, M. Trump, il va être là et on sait que ça ne va pas être facile pour nous de trouver quelque chose. Alors de ce fait, nous, on va chercher ailleurs et on est au courant que le Canada, c'est un pays accueillant. Et ils ont dit bon, je vais venir ici au Canada si je ne me trompe pas. J'imagine. J'imagine. Alors, en arrivant ici, tu n'as pas de famille, tu n'as personne et comment tu as fait ou comment le Canada, comment le process d'intégration a été ici ? Comment ça s'est passé ? Explique-nous. Pour ma part, je pourrais dire que mon intégration a été hyper difficile parce que je ne m'attendais pas vraiment à ça. Je me suis jetée à l'eau et je me suis dit ok, vas-y, je m'en viens ici mais je ne savais pas vraiment de quoi je m'embarquais. C'est en arrivant ici que j'ai compris c'était quoi vraiment la décision que j'ai prise. Mais j'ai dû m'adapter, m'adapter à la ville et aussi, on va dire, les Québécois sont pas mal accueillants aussi. On ne va pas se mentir, on peut tout dire mais tu sais, il y en a pas mal qui sont pas mal accueillants. Tu sais, aujourd'hui, on s'entend que oui, ils sont un peu contre l'immigration mais en 2017, moi, je pourrais dire qu'ils étaient pas mal accueillants, chaleureux avec nous. Tu sais, ça aussi m'a aidé dans mon intégration, tu sais, à trouver du travail, à trouver un endroit où me loger rapidement parce qu'à l'époque, tu sais, il y avait tellement de monde qui venait en même temps, on n'arrivait pas à trouver de logement. Donc, tu sais, je me suis retrouvée à soulever une chambre, tout et tout. Ouais, ça n'a pas été facile mais j'ai dû, tu sais, m'intégrer timidement là. Alors, l'intégration, comme tu as dit, tu étais jeté à l'eau, tu ne connais personne mais en arrivant ici, les Québécois, ils étaient accueillants, ils vous ont aidé à vous intégrer, à trouver un logement, j'imagine le travail. Mais aussi, je pourrais dire aussi, il y a l'aspect de la langue qui ne vous a pas trop bloqué parce qu'on s'entend bien. Quelqu'un qui arrive dans un pays qui ne parle pas la langue, ça c'est quelque chose qui peut être un peu difficile pour la personne et pour l'intégration. Mais étant donné que 3A, ce n'était pas un empêchement, j'imagine que c'était beaucoup plus facile pour toi de s'adapter ou de comprendre ou essayer par toi-même et de faire des choses. Oui, oui, ça a été vraiment un petit plus pour moi parce que quand je suis arrivée ici, déjà une semaine, j'ai été bénévole au YMCA. J'ai aidé les gens à remplir leurs dossiers en immigration. Au YMCA, à l'époque, on nous donnait de la bouffe gratuitement. J'ai compris, c'est normal. C'est normal, je n'avais pas de sous. Il y avait de la nourriture, mais l'histoire, tu le méritais. Il ne faut pas se mentir, tu le méritais parce que tu as travaillé en tant que bénévole. C'est sûr que c'est quelque chose qui est correct pour ton intégration, mais tu es en train de travailler. Je ne sais pas, il y a un dicton qui dit tout salarié mérite un salaire, si je ne me trompe pas, c'est un truc comme ça. Mais tu as travaillé en tant que bénévole, mais il y a de la nourriture. Je me régale. À l'époque aussi, pour les bénévoles, il y avait aussi Praida qui nous donnait des cartes d'autobus, soit gratuit ou moitié, je ne me souviens plus, mais ils nous aidaient aussi avec nos cartes d'autobus pour payer le mois. Tout ça, c'était comme un plus parce que c'était 600 dollars le mois que tu recevais. Tu dois tout faire dans le 600 dollars. Le 600 dollars que tu recevais, ça venait d'où? Du gouvernement. C'est de l'aide du gouvernement à l'époque. Il y avait de l'aide aussi? Oui, c'était l'aide du gouvernement. Tu t'en viens t'installer. Mais il faut savoir, avant même d'arriver là, moi j'ai fait la demande d'asile. C'est un autre processus. Ce n'est pas que tu t'en viens au Canada et qu'on te donne 600 dollars. Ce n'est pas ça du tout. J'ai fait la demande d'asile. C'est comme une protection. C'est autre chose. En demandant la demande d'asile, ce n'est pas que tu es accepté dans le pays, mais pour le moment, tu es en attente de tous les procédures. Comme je disais tantôt, en arrivant avec la langue, puisque je parlais déjà français, tu es en Haïti, on a quand même deux langues. La langue française, c'est une langue officielle? Oui, c'est ça. Moi, c'est quelque chose que, juste une parenthèse, c'est quelque chose que je n'arrive toujours pas à comprendre avec, ici, le Québec. Ils sont au courant qu'on a fait nos études en français, mais si on arrive ici, on aimerait ça aller à l'université ou au cégep. La première chose qu'ils nous demandent, il faut passer notre test de français. Mais je te dis, c'est un bon point, ce sujet-là. Parce que, laisse-moi te le dire, tu sais ce qui me dérange ou ce qui me fait mal le plus, c'est des fois, quand tu regardes d'autres étudiants, genre africains, oui, on sait, ces étudiants, normalement, ils parlent français comme nous, mais ils ne le demandent pas à eux. Oui, c'est ça que je ne comprends pas, mais ça c'est pour, ça c'est une autre, on va essayer, il faut qu'on essaye quand même de parler avec ça pour voir comment, comment, comment est-ce capable d'arranger ça parce que c'est quelque chose qui, moi, ma théorie c'était quoi? C'est le fait que, ce que je vais dire, ça n'a pas de sens aussi parce que j'allais dire, si on prend d'autres pays d'Afrique, il y en a qui parlent d'autres langues. Ils parlent toutes d'autres langues. Ce n'est pas le français seulement, mais. Ou sinon, ils vont dire le taux d'alphabétisation, il y a beaucoup plus, mais, mais mon avis c'est la même chose, tu comprends? Donc, je ne comprends pas pourquoi, tu sais, ou même quand tu arrives quelque part, ou tu dis à la personne, oui, je suis haïtienne, ah bien, non, ça ne sonne pas comme le français haïtien. Non, il n'y a pas de français haïtien, nous, on parle le vrai français, le bon français, le français français, c'est tout. Oui, je comprends, je comprends. Alors, revenons, c'était juste une parenthèse, on est désolé les auditeurs et auditrices. Alors, non, l'intégration, oui, tu as travaillé en tant que bénévolat pour YMCA, pour CRIDA et ça, ça t'a permis de t'intégrer plus dans la société, de comprendre comment fonctionne le système québécois, d'essayer de faire d'autres choses et après ton intégration, on va dire, comment t'es passé de, on va dire, de bénévolat à maintenant directrice d'une grande, comment je pourrais dire ça, une chaîne de vêtements? On ne va pas citer le nom, mais le parcours, j'imagine, ce n'était pas facile. Il y avait des hauts, il y avait des bas, mais arrivant ici, je ne sais pas si c'est directrice ou responsable de magasins, c'est ça? Oui, ça a été hyper difficile, vraiment difficile parce que déjà de base, quand tu t'en viens ici en étant jeune, tu te dis, ok, je m'en viens, puis je fais les études, puis après je vais trouver un emploi et ce n'était malheureusement pas ça parce qu'il faut savoir que moi, la demande d'asile à l'époque, ça a pris beaucoup de temps. Donc, quand t'es demandeur d'asile, oui, tu peux aller à l'école, mais en tant qu'étudiant étranger. Donc, tout ce qu'il y a à faire, tu vas les faire en tant qu'étudiant étranger. Donc, les cours sont exorbitants. Donc, là, c'était le premier point négatif pour moi. Donc, j'ai dû aller directement sur le marché du travail. Je sortais directement de l'école high school, si on peut dire comme ça, dans le pays, puis directement, je m'en viens, puis tu t'en vas sur le marché du travail. Et soi-disant, moi, je n'ai jamais travaillé de ma vie. Je ne savais pas c'était quoi. Mon premier boulot, c'était être bénévole. Ça t'a permis de… ça a appris quelque chose. Oui. Donc, je passe directement à être caissière, je pense, oui. Caissière chez Couche-Tard, oui, mon premier emploi. Non, ça, c'est le deuxième emploi. T'as oublié, tu étais bénévole. Donc, oui, de caissière chez Couche-Tard, j'ai fait mon petit chemin. Mais le truc aussi, il faut savoir aller chercher plus, aller chercher plus. Tu sais, le but, ce n'est pas de rester puisque tu es en attente de quelque chose, puis tu restes à ta place. Non, le but, c'est vraiment d'aller chercher le plus que possible. Moi, aujourd'hui, j'aurais pu rester à la même place il y a six ans, ok, mais j'ai voulu beaucoup plus que ça et je savais que je pouvais aller chercher beaucoup plus que ça. Malheureusement aussi, on a eu le COVID qui ne nous a pas aidé. Donc, dans le processus de demande d'asile, oui, j'ai été accepté et puis après, ça a pris beaucoup plus de temps pour recevoir une réponse, tout et tout. Donc, ça a encore… Empiré les choses ou aggravé la situation. Empiré les choses et tu es démotivé, tu ne sais plus quoi faire parce que tu es en attente de quelque chose qui peut te délibérer, puis tu attends ça pour faire d'autres affaires, tu comprends. Oui, c'est vrai, quand tu es accepté, il y a plein d'affaires que tu peux faire, mais avoir la résilience, c'est encore mieux. Je comprends. Alors, moi, ce qu'on peut en tirer de ça, c'est juste qu'il ne faut pas lâcher. Il faut continuer à se battre et comme Jessica, elle nous a parlé, c'est le fait qu'elle a dû commencer, on va dire, le premier, premier vrai, vrai emploi, c'était chez Couchita, elle était caissière et on va mettre un peu de parenthèse, elle était bénévole. Et là, mais elle n'a pas resté ici en disant « je suis bon, je suis bien là où je suis, ça ne me fait pas chier, je fais juste ça », mais ce n'était pas ça son objectif. Son objectif, c'était d'aller plus et d'avoir plus. Et c'est sûr que, comme elle l'a dit, ça ne va pas être facile d'immigrer dans un autre pays où on n'a personne et on n'a pas de la famille ici, étant donné qu'à son époque, l'immigration et les Québécois étaient plus accueillants. On ne va pas dire qu'aujourd'hui qu'ils ne sont plus, mais par rapport à 2017 et 2024, il y a des changements. Par rapport aux crises, c'est ça qu'il y a aussi. Il faut savoir que 2017 à aujourd'hui, ce n'est pas la même chose. On va s'entendre qu'on ne va pas se mentir, il y a une crise là en ce moment. C'est une crise de logement, il y a l'inflation, il y a tout. Donc, on n'est plus en capacité, ce n'est pas en haut, mais ils ne sont plus en capacité de recevoir du monde. Et aussi, sur leurs épaules, ils sentent qu'ils stressent. Ils sont des gens qui aiment vivre. En 2017, on a reçu, mais peut-être qu'on n'aurait pas dû recevoir tout ce beau monde-là, ou on aurait dû investir dans les logements, on aurait dû investir dans ci, dans ça. Ils sont toujours aussi chaleureux, mais c'est juste qu'en ce moment, avec l'inflation, avec toutes les crises qu'il y a, c'est sûr que oui, ça tape sur les nerfs. Un bon Québécois, ça tape sur les nerfs. Alors, c'est ça. Mais, ça ne veut pas dire pour autant que si ça arrive que vous arrivez ici au Canada, les Québécois vont vous rejeter ou ils ne vont pas vous accueillir, non. Il y a toujours les mêmes avantages, il faut venir et si c'est correct, si vous êtes capable d'accepter de recommencer, ça, c'est un bon point pour vous. Il faut venir. Si vous voulez, moi, le conseil que je pourrais vous donner, c'est, moi, j'ai immigré sur un coup de tête. La première des choses, c'est vraiment, si vous voulez vraiment immigrer dans un pays, quel que soit le pays, faites vos recherches. Faites vos recherches, essayez de contacter, essayez d'appeler. N'appelez pas des agences, nanani, nanana. Allez sur les sites, allez sur Google, essayez vraiment. Il y a tout sur Google. Voilà, allez sur les sites gouvernementaux. Appelez pas les agents qui vont juste vouloir de l'argent, qui vont vous dire n'importe quoi. Donc, essayez de connaître c'est là où vous allez mettre les pieds parce qu'immigrer dans un autre pays, quand vous n'avez personne dans ce pays-là, ce n'est pas facile. Et même si vous avez de la famille, et même si vous avez de la famille, si ce n'est pas votre père ou votre mère, ce sera toujours difficile. Alors, à bon entendeur. Salut. Alors, je sens le point positif, c'est le fait que oui, on immigre dans un autre pays, mais il faut toujours savoir que ce pays, il a ses valeurs, il a ses moeurs, il a ses coutumes. Essayez d'éviter de devenir, d'essayer de changer les valeurs, les coutumes de ce pays. Et soyez vous-même. Il ne faut pas commencer à faire des choses pas correctes, rentrer dans des choses pas correctes. Restez vous-même. Et c'est sûr qu'il y a d'autres épisodes qui vont venir avec Jessica. C'est sûr que son parcours est long, c'est sûr que son intégration, oui, ce n'était pas, on va dire, ce n'était pas aussi difficile que d'autres personnes, mais oui, elle en a bavé, oui, et c'est sûr que ce n'est pas encore terminé. Parce que la vie, il faut savoir que ce n'est pas facile. Dieu, il nous a mis ici, c'est pourquoi on a un objectif, on a un but, il faut juste aller vers là-bas. Et déjà, un grand merci à notre invité et si vous avez quelque chose d'autre à ajouter, on vous cède le micro. Ça a été un plaisir d'être avec toi sur ton podcast et j'espère que les auditeurs et les auditeuses seront contentes de nous écouter. Oui, et encore un grand merci et n'oubliez pas de vous abonner et aussi, il y a d'autres épisodes qui s'en viennent. Merci et bonne écoute. OK.