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Sophie ouvre son cœur pour la première fois en dehors de son cercle familial pour nous partager son histoire profondément personnelle sur l'adoption
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Sophie ouvre son cœur pour la première fois en dehors de son cercle familial pour nous partager son histoire profondément personnelle sur l'adoption
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Sophie ouvre son cœur pour la première fois en dehors de son cercle familial pour nous partager son histoire profondément personnelle sur l'adoption
The speaker was adopted at 14 days old and always knew she was adopted. Her biological mother initially contacted her adoptive parents but decided to leave her with them. Her biological mother was a minor at the time and her parents put her up for adoption. The speaker doesn't feel a strong connection to her biological mother and considers her adoptive mother as her true mother. She has occasional contact with her biological mother but tries to limit it because she can't reciprocate the love. She feels anger and a lack of love due to being adopted and questions why she was kept if she wasn't desired. This has affected her self-esteem and attachment in relationships. She has a fear of abandonment and is always seeking reassurance. She has always been an anxious child and is constantly anticipating being abandoned. She is overly attentive to others' needs but struggles to recognize her own. She feels the need to share her story with someone who understands. Quand j'ai été adoptée, j'avais 14 jours et pour moi, j'ai toujours su que j'avais été adoptée. Je pense qu'on a tous besoin de se connaître et de connaître cette quête de vérité, de savoir d'où on vient. Lors de mon adoption, ma mère biologique a pris contact avec mes parents adoptifs, a hésité, a essayé de me reprendre. Et puis elle s'est dit, non, je vais la laisser là. En fait, ce qui s'est passé, c'est que comme à l'époque elle était mineure, puisque la majorité est à ce moment-là encore à 21 ans, ayant accouché à 20 ans, ce sont ses parents qui m'ont mis en adoption. Et quand elle est revenue dans la chambre où elle venait d'accoucher, je n'étais plus là. Je peux comprendre, parce que moi en tant que mère, en me regardant faire mon enfant, je deviens fou. Je peux comprendre. Et donc finalement, elle a eu peut-être une grande sagesse, ou une grande gratitude vis-à-vis de mes parents adoptifs qui m'avaient pris dès la naissance. Et elle a préféré s'effacer. C'est ce qu'elle m'a toujours dit. Mais malheureusement, moi je ne parviens pas à créer un lien mère-enfant pour moi, car je suis une maman et c'est ma maman adoptive. Je suis très contente d'avoir connu ma mère biologique, mais pour moi je n'ai pas d'attachement avec elle. Pour moi, je n'étais pas sa fille. J'étais la fille de ma maman adoptive et je n'étais pas sa fille à elle. Et donc elle a voulu très vite tout savoir sur ma vie, ce que j'avais fait. Et je n'ai pas supporté, donc j'ai des nouvelles d'elle de temps en temps. Et j'essaie de ne pas trop en avoir, parce que je sais que je ne peux pas lui donner l'amour qu'elle me porte. Accepter l'amour de cette mère biologique, est-ce que ça aurait été être déloyale par rapport à tes parents adoptifs ? Oui. Oui, parce qu'en fait la première fois, quand j'étais là pour la première fois, je l'ai dit à mes parents adoptifs. J'ai senti que maman, ça la blessait quand même un petit peu. Donc je me suis dit, ce n'est pas la peine de continuer à lui dire par après, et de ne pas les trahir en fait. Moi, elle était coupable de m'avoir abandonnée. J'aurais peut-être pu être un peu plus indulgente, et peut-être lui permettre une place que je ne lui ai pas permise. Mais je n'ai pas envie toujours de lui donner cette place. C'est vrai que j'étais plutôt en colère. En colère parce que malgré tout, être une enfant adoptée, ça veut dire que pour moi, l'adoption, ça veut dire que je n'ai pas été aimée, que je n'ai pas été désirée. Et donc, si je n'ai pas été désirée, pourquoi est-ce que je suis là ? Pourquoi est-ce qu'elle m'a gardée ? Puisque de toute façon, je ne t'ai pas désirée. Puisque c'était pour après me mettre en adoption. Donc pour moi, c'était beaucoup de colère. Oui, la colère malgré tout. Je n'ai pas beaucoup de tristesse. Ça a des impercussions sur ta propre estime, sur ton propre regard ? Tout à fait. Tout à fait, selon l'estime de moi, oui, tout à fait. À partir du moment où on n'est pas aimée, comment peut-on s'aimer si on n'a pas été aimée ? Alors que tu as élevé si de merveilleux enfants, que tu t'occupes de tes 10 petits-enfants, ça impacte sur nos liens d'attachement finalement. Après, fatalement, dans mes relations amoureuses, j'avais toujours besoin d'être sécurisée, besoin d'être entourée, besoin qu'on me dise que tout allait bien. Ça a été tout le temps. J'ai quand même toujours été une enfant anxieuse. Souvent, quand on a des styles d'attachement anxieux, sécuritaires, c'est comme tu le disais tout à l'heure, la peur d'être abandonnée. Du coup, on scrute le moindre signe. En fait, on anticipe tellement. Tu es là maintenant, mais jusqu'à quand ? Est-ce que tu ne vas pas m'abandonner ? Du coup, on est dans la suradaptation, donc on est fort porté, très attentif aux besoins des autres. C'est de s'en reconnaître les siens, en fait. Je ne sais pas de quelle manière ça résonne ou pas. Ah oui, non, tout à fait. Je pense que c'est vraiment ça. C'est tellement besoin, même encore maintenant. Mais c'est fi, en tout cas. C'est fi à toi. Donc, être racontée mon histoire, il n'y a personne qui le sait.