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La dose audio 11

La dose audio 11

Les Fées FâchéesLes Fées Fâchées

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00:00-12:39

Semaine du 16 octobre : Li Bai Traduction du chinois : Paul Jacob Didier-Georges Gabily / Notes de travail 1986-1996 (extrait) Melissa Lucashenko / Celle qui parle aux corbeaux Traduction de l’australien : David Fauquemberg Wole Soyinka / Aké, les années d’enfance (extrait) Robert Seethaler / Le café sans nom (extrait) Traduction de l’autrichien : Sabine Wespieser Jean Racine / Athalie (extrait de la scène 1, de l’acte I)

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Transcription

Une certaine dose de peau, de peau, et, une certaine dose de peau et, et, et vie ! Parmi les fleurs un vase d'eau devillée, Je me sers, seul, privé de compagnon. Mon bol levé, la lune je convie, Nous sommes trois, mon ombre faisant front. La lune, hélas, de l'art de boire, ignore. L'ombre me suit, ce n'est la que raison. Soyons amis, lune, ombre, un temps encore, Joyeux, prenons du printemps à foison. La lune, quand je chante, vague et tremble, Mon ombre, quand je danse, oscille et fond. Dans notre veille, égayons-nous ensemble, Passe l'ivresse et les adieux se font. Plaisir sans âme à jamais nous assemble, Au fleuve, haut du ciel, rendez-vous donc ! Il est si reposant de faire semblant Dans ce monde de faux semblants. Ne soyez pas ce semblant-là si c'est possible, Évitez-le si c'est possible encore. Soyez si c'est possible, et chacun à votre rythme, à votre force, Celui qui fait le geste non reconnaissable, Soyez la voix inouïe, le corps non repérable En ces temps de fausses sagesses et de vénales ressemblances. Et pour l'avenir vous concernant, Cette chose si petite, si humble, Et d'orgueil lent et long mêlé, d'humanité mêlée, Devenez, comme vous le pourrez, une durée d'exigence, Un seul mouvement, si c'est possible, qui va de chacun à tous, Et qui ne s'impatiente pas de la surdité des hommes. Didier-Georges Gabilly. Notes de travail 1986-1996. Extrait. Musique. Black Superman se tenait debout tout seul au bord de la rivière. C'était une journée magnifique, mais la fatigue dirigeait un invisible mur entre lui et ce qui l'entourait. Il percevait vaguement les feuilles de l'eucalyptus et les ramures du pain luisant dans l'éclat du matin. Il voyait la rivière miroiter comme une avalanche de diamants broyés qui serpentaient nerveusement pressés de rejoindre la mer. Il distinguait ces choses, mais n'était pas capable, ce jour-là, de profiter de leur beauté. Il était au bout du rouleau. Avec le peu de force qui lui restait, il se redressa, puis entonna un chant dans la langue d'autrefois. Grand-père, grand-mère, venez à nous, potre sang, grand-mère, grand-père, montrez-nous le chemin. D'un arbre invisible sur l'île, lui parvinrent les cris des corbeaux, puis le bruissement de la brise qui forcissait, jusqu'à devenir un vent soutenu lui giflant le visage. Le pain du Queensland se mit à trembler et à se balancer. Black Superman remarqua tout cela et chanta de plus belle. Le vent forcit encore. Il secouait la cime des arbres, faisait valser le pain, son gigantesque tronc craquant dans ses efforts pour résister à ces puissances qui jouaient avec lui. Une petite spirale de poussière se forma sur la piste en terre, soulevant feuilles mortes ébrindies, hauts dans les airs, avant de les laisser retomber sur la rive rocheuse des flots, près du gros bloc où les cendres de pop avaient été dispersées. « Ok, donc, vous m'entendez, mais Mammy Ava, Grand Papa Chicky Joe, Mammy Root, ça n'est pas suffisant, pas aujourd'hui. Dites-nous ce qu'il faut croire et aidez-nous à protéger notre pays, s'il vous plaît. » Mélissa Loukachenko, Celle qui parle au corbeau Traduction de l'Australien David Faulkenberg Une langue n'est pas quelque chose qui se bâtit, elle est plus proche de la mer que d'un bateau. Une langue n'est pas quelque chose qui se bâtit, elle est plus proche de la mer que d'un bateau. Anna Martins Marques, Faux Lapuc, Extrait. Traduction du Brésilien Inès Oseki-Dépré Le grenadier ne produisait que très chichement. Il ne donnait son fruit de robuste apparence qu'à de longs intervalles, et grâce au soin patient des mains et du visage veineux de celui que nous ne connaissions que sous le nom de jardinier. On ne pouvait compter que sur jardinier pour distribuer ses fruits rares à la petite bande de guetteurs assidus du grenadier, mais le quartier le plus minuscule nous transportait jusque dans le monde illustré des belles histoires de la Bible. La grenade, c'était la reine de Saba, les révoltes et les guerres, la passion de Salomé, le siège de Troyes, l'éloge de la beauté du cantique des cantiques. Ce fruit, qui au regard et au toucher donnait l'impression d'avoir un cœur de pierre, ouvrait la caverne d'Ali Baba, réussissait à sortir le génie de la lampe d'Aladin, pinçait les cordes de la harpe qui calmaient la folie de David, divisait les eaux du Nil et remplissait notre mission de l'encens du temple obscur de Jérusalem. Bole Soyinka, A.K. les années d'enfance. Extrait A.K. les années d'enfance. Extrait A.K. les années d'enfance. Extrait A.K. les années d'enfance. Extrait A.K. les années d'enfance. Extrait A.K. les années d'enfance. Extrait A.K. les années d'enfance. Extrait Oui, je viens dans son temple adorer l'éternel. Je viens, selon l'usage antique et solennel, célébrer avec vous la fameuse journée où sur le mont Sina la loi nous fut donnée. Que les temps sont changés ! Sitôt que de ce jour, la trompette sacrée annonçait le retour. Du temple, ornés partout de festons magnifiques, le peuple saint, en foule, inondait les portiques. Et tous, devant l'autel, avec ordre introduit, de leur chant dans leurs mains portant les nouveaux fruits, aux dieux de l'univers consacraient ses prémices. Les prêtres ne pouvaient suffire au sacrifice. L'audace d'une femme arrêtant ce concours, en des jours ténébreux, a changé ses beaux jours. D'adorateurs ailés, à peine un petit nombre, osent, des premiers temps, nous retracer quelque ombre. Le reste, pour son dieu, montre un oubli fatal, où même, s'empressant aux autels de Baal, se fait initier à ces honteux mystères. Et blasphèmes le nom qu'ont invoqué leurs pères. Je tremble qu'Athalie, à ne vous rien cacher, vous-même, de l'autel vous faisant arracher, n'achève enfin sur vous ses vengeances funestes, et d'un respect forcé, ne dépouille les restes. Jean Raffi, Athalie, extrait de la scène 1 de l'acte 1

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