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La dose audio 17

La dose audio 17

Les Fées FâchéesLes Fées Fâchées

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Semaine du 27 novembre 2023 : Erri De Luca  / Sermon Traduction de l’italien : Danièle Valin, édition bilingue Clara Janés / La quiétude imparable Traduction de l’espagnol avec interlinéaire : Jean-René Lassalle. Liliane Giraudon / La Jument de Troie (Extrait) Esther Tellermann / Votre écorce (extrait) Olga Adamova Sliozberg / Souzdal Traduction du russe : Francine Andreieff William Cliff / Les oiseaux

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Transcription

The transcription includes various excerpts from different literary works. It mentions themes such as the vitality of life, the migration of words in literature, the beauty of nature, the joy of experiencing simple pleasures, and the observation of birds in the sky. The passages evoke emotions and highlight the contrast between the mundane and the extraordinary. Une certaine dose de peau, de peau, et une certaine dose de peau et, et, et, et, et vie ! Vie en aventureux comme font les saints, les cigognes, Vie en desséchées comme fait l'herbe en cas de sécheresse, Elle se blottit sous terre pour renaître sous la verse, Vie en pollen gaspillée un million de fois sur les trottoirs, les cailloux, Et une seule par hasard dans l'eau verte. Vie en déserteur d'une guerre, proclame les vaincus, non pas le vainqueur, Trinque à l'insurrection des cibles. Prends par le bras, petite sœur, la mort, Qui a déjà dû te chercher plusieurs fois, Dis-lui que tu l'invites au cinéma, qu'on donne ta vie, Assise à ta droite, dis-lui de se séparer, C'est toi qui passeras l'apprendre à cette heure-là. Elle court la lumière, et pour elle sont fugaces l'image et le moment, Même l'arbre qui boit ce sentiment se livre à la danse entre être et non-être, Et dans son innocence s'abandonne au flamboiement. Seule la gelée apaise le tourbillon des feuilles. Clara Janès, L'Aquitude imparable Traduction de l'Espagnol avec interlinéaire Jean-René Lassalle Les écrivains écrivent avec les mots des autres toute la littérature précédente. Thucydide réécrivait Hérodote, Calvin les frères Grimm, Brecht, François Villon et Malarmé, Edgar Poe. Sauf que les mots migrent dans des corps différents. Ici, on ne contrôle pas les greffes. Moi, je pique, je trafique, je greffe, comme mon père le faisait avec les preniers. Ici, trois roses pour Machelet. Mais je m'arrange pour effacer les traces. Brassage du compost, puis montage d'un amalgame selon un système plutôt polyphonique. Montage et démontage, acte observation. C'est à ça que je m'érinte. Ça avance comme un corps démembré, un véhicule aveugle. Beaucoup de tâtonnements, des pannes. Parfois, ça marche seul. Quasi sans moi. Guilliane Giraudon, L'Ajument de Troyes, extrait. Puisque la distance est de vent, emplit les interstices du secret et de l'amertume, peut-être nous pourrions encore suivre la courbe, prendre au mot la matière qui devient. Esther Tellerman, Notre Écorce, extrait. Arrivés à Sousdol, d'emblée les maisons en bois, les églises nous frappèrent. Étrange de marcher dans les rues non goudronnées, de fouler dans le vestibule des planchers en bois, non en pierre, bien entretenus. Odeurs de pain cuit, de fumier, de foin, autres odeurs indéfinissables et agréables. Le plus merveilleux nous attendait sur le chemin menant au bain, où l'on nous conduisit dès notre arrivée. Les bains se trouvaient au milieu d'une cerisée en fleurs. Nous étions restés trois ans sans voir un arbre, sans voir le soleil, ni la lune, ni la pluie. Nos promenades avaient lieu dans des cours de prison goudronnées. En marchant, nous devions regarder le sol. Partout et constamment nous poursuivait les odeurs repoussantes de la prison. Des infections, tinettes, potes, majorca, saleté de nos corps malades. Et voilà que nous nous retrouvions dans une cerisée en fleurs. Les feuilles scintillaient sous la lune. Les cerisiers, couverts de fleurs, bruissaient sous le vent léger. Les fleurs emboumaient. Une émotion folle nous étreignait. Nous eûmions ce parfum de terre, de fleurs, d'arbres. Nous arrachions discrètement des brindilles et les mordions. Leur goût doux, amer, nous pénétrait le cœur. Pouvoir se jeter à terre, aspirer de tout son corps, sa fraîcheur, son parfum. Nono lava ma tour de roule. Comme j'étais malade, on me fit passer la dernière pour que je puisse rester le plus longtemps possible dans ce jardin. Olga Adamova-Sjösberg Sjösell Traduction du russe Francine Andreev À Bruxelles, en hiver, quand il pleut et qu'on doit renverser la tête pour voir au loin le ciel, entre les tours, rouler, rouler ses charges de grisaille, soudain, très très haut, des bandes de grands oiseaux, à long battement d'aile, traversent le ciel et s'en vont vers envers, sans jamais dévier de leur route. Cependant, dans la rue, les gens se pressent d'un magasin à l'autre, ignorant ces oiseaux au fond des nuages s'en aller. Les gens ont peur d'attraper de la pluie sur leur figure. Pourquoi jamais ils ne la tournent vers le ciel et courent avec empressement le nez au sol, d'un magasin à l'autre, et ne voient pas les grands oiseaux à travers les nuages. Mais moi qui suis différent de tous ces gens, je vous ai vus, majestueux oiseaux, passer dans le ciel du Brabant, plein de pluie et de vent. Alors mon âme, rasée par ces honteuses querelles, un moment est partie au tir de vos puissantes ailes, et a cru s'échapper du vieux langage qui l'encage. Hélas, les tours ont dérobé à mon œil votre course. J'ai dû avec les autres retourner et cheminer à l'abri de la pluie, dans les boutiques surchauffées, où nous tournons en rond pendant qu'au loin vos ailes levant. William Cliff Les oiseaux

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