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LBJ de l'aventure réalisé par Sylvain Tesson, invités : - Jean Laporte : explorateur, cinéaste et écrivain - Patricia Edel : rédactrice en chef de la revue "solidarité étudiante" SUJETS : La descente et l'exploration du Nil
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LBJ de l'aventure réalisé par Sylvain Tesson, invités : - Jean Laporte : explorateur, cinéaste et écrivain - Patricia Edel : rédactrice en chef de la revue "solidarité étudiante" SUJETS : La descente et l'exploration du Nil
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LBJ de l'aventure réalisé par Sylvain Tesson, invités : - Jean Laporte : explorateur, cinéaste et écrivain - Patricia Edel : rédactrice en chef de la revue "solidarité étudiante" SUJETS : La descente et l'exploration du Nil
In this episode of Libre Journal de l'Aventure, the host interviews Jean Laporte, a member of the French explorers' club, and Patricia Edel, who works with Solidarité étudiante. Laporte discusses his expeditions along the Nile, including the first complete descent of the river from Lake Victoria to its mouth. He also mentions the various landmarks and challenges along the Nile's course, such as the Rippon Falls and Murchinson Falls. Laporte and the host also touch on the historical significance of the Nile and its exploration. Bonjour, bienvenue à ce quatrième Libre Journal de l'Aventure. Autour de moi, dans ce studio précis là, Jean Laporte qui est un membre du club des explorateurs français et Patricia Edel qui est la fille de Patrick Edel, mais ce n'est pas sa seule qualité, elle s'occupe également de Solidarité étudiante, un des départements de la Guilde Européenne du Raid et elle nous parlera tout à l'heure de cette grande confrérie de l'aventure. Mais tout d'abord, mon regard se tourne vers Jean Laporte qui est pour tout apprenti voyageur une figure, un exemple, un modèle, un repère, puisqu'il a réalisé dans les années 60, plus précisément dans les années 50, la première descente intégrale du Nil, du lac Victoria jusqu'à son embouchure, puis deux autres expéditions dans les années 60 qui l'ont amené d'abord au cours du Nil Somerset, puis qui l'ont amené à explorer le Nil Bleu. Et il va nous parler de cette fantastique aventure au long de ce fleuve mythique qui est le plus grand fleuve du monde puisqu'il trace son cours sur 6671 kilomètres très précisément. Alors pour que les auditeurs de Radio Courtoisie s'y retrouvent géographiquement, je leur conseille de se munir soit d'une page d'Atlas, soit s'ils la possèdent de la fantastique carte Michelin 954 qui est la carte qui couvre toute l'Afrique du Nord-Est et qui couvre donc le Nil. Il manque un tout petit bout puisqu'elle s'arrête au milieu du lac Victoria et que le Nil prend sa source au Burundi donc il manque un tout petit bout mais enfin elle donne quand même une bonne image et illustration de ce fleuve. Très rapidement, je vais décrire le parcours du Nil depuis sa source jusqu'à son embouchure et Jean Laporte vous me corrigerez si je dis des bêtises puisque vous êtes particulièrement spécialiste. Le Nil prend sa source au Burundi, puis en 900 kilomètres il rejoint le lac Victoria qu'il traverse, ensuite il franchit les petites chutes de Rippon, c'est ça ? C'est ça, c'est le déverseur du lac Victoria. Exactement, il pénètre… Ça fait déjà 1200 kilomètres. Oui, oui, parce qu'on fait ça très rapidement mais c'est sur des distances absolument colossales. Je rappelle que c'est un fleuve qui est plus long que l'Amazon ou que le Mississippi. Ensuite donc il franchit ces chutes de Rippon, je dis petites par comparaison aux énormes cataractes qu'il aura à franchir plus tard, ensuite il pénètre dans le petit lac Tioga et il va devenir le Nil Somerset qui aura constitué une de vos expéditions. Le petit lac Tioga c'est beaucoup dire parce que le lac Tioga qui n'est pas encore mentionné sur certaines cartes d'Atlas fait quand même la même surface que le lac Chad en Afrique. Voilà, mais en fait je dis petit parce qu'il faut bien comprendre que quand il s'agit du Nil, toutes les distances sont absolument à revoir, les proportions sont tellement gigantesques que même quand on dit un petit lac, c'est petit par rapport par exemple au lac Victoria ou Tanganyika qui sont des réservoirs beaucoup plus grands. Alors ensuite il poursuit sous le nom de Nil Somerset et il va… Qui était encore inexploré en 54. En 54, vous allez nous en parler et il franchit les chutes Murchinson qui font 40 mètres. Vous m'avez donné une photo d'ailleurs avant l'émission, on voit une espèce de cataracte énorme qui s'engouffre dans un goulet d'étranglement et avec l'espèce d'écume et d'embrun qui jaillissent du gouffre et vous m'avez dit qu'il y a eu un éboulement récent qui fait que les chutes sont actuellement bouchées. Non elles ne sont pas bouchées mais elles n'existent plus en tant que chutes, il y a un énorme rapide à la place, j'ai vu des photographies d'Alain Sanders d'ailleurs qui a publié un article sur nous et c'est dommage parce que c'était vraiment un beau site touristique, on pouvait y remonter en partant de la valle et ça valait la peine d'être vu. Alors maintenant ça n'existe plus. C'est l'évolution tectonique. Oui malheureuse. Malheureuse. Donc ensuite on franchit ces chutes, on arrive au lac Albert, là il va y avoir un tout petit tronçon de Nil qui monte vers le nord sous le nom du Nil Albert et qui va très vite devenir le Nil Blanc, rentrer au Soudan et à ce moment là il va franchir une zone marécageuse, il reçoit le nom de Barrel Gazal. C'est ça, Barrel Jbeul plus exactement, enfin le fleuve des montagnes, et ensuite il va pénétrer dans une région marécageuse, oui alors là c'est immense, ça fait à peu près le tiers de la surface de la France et c'est cette région là qui a empêché pendant des milliers d'années la découverte des sources du Nil. C'est ça, parce qu'on en rêvait depuis Hérodote, ensuite ça a fasciné Ptolémée Alexandre le Grand mais personne n'a jamais réussi avant la fin du 19e allée jusqu'aux fonds du Nil à cause de ces espèces d'énormes régions de marais qui formaient un barrage infranchissable. Oui, tout à fait. Les expéditions s'embourbaient dans le cloac et personne ne passait. Nous pourrons en reparler d'ailleurs tout à l'heure parce qu'il y a encore une des choses tout à fait catastrophiques dans cette région. Oui, on en parlera notamment, je suis sûr que vous pensez au canal du Jongleil. Exactement, oui, alors ça c'est une histoire épouvantable. Voilà, on va en parler tout à l'heure, poursuivons cette petite approche géographique. Donc on remonte toujours vers le nord sur ce Nil des montagnes, on arrive dans les marais du lac Nau et ensuite le Nil Blanc arrive à la hauteur de Cartoum et là reçoit plusieurs affluents, dont le Nil Bleu. Le Nil Bleu qui est le principal affluent du Nil, c'est lui qui fait les 4-5e du total du débit du Nil, au moment de la crue principalement, de juin à septembre. Il fait du Nil égyptien ce qu'il est, c'est-à-dire une oasis fertile, enfin jusqu'il y a quelques années. Donc à la hauteur de Cartoum, il reçoit ses affluents, ensuite il rentre dans le désert du Sahara. Il en fait encore un à la Barra qui fait 10% du débit et puis après ça il fait 2700 kilomètres sans recevoir une seule goutte d'eau pratiquement, c'est ça le miracle du Nil. Dans le désert de Nubis que les géographes appellent les fleuves halogènes, c'est-à-dire qui viennent d'ailleurs, qui coulent dans le désert mais dont les sources sont captées dans d'autres pays, à l'extérieur, puis donc ils traversent ce désert et ensuite ils traversent le Sahara et il va arriver en Haute-Égypte par une succession de 6 cataractes. Il y en a beaucoup plus que ça en fait, il y en a 23 en Nubis. Moi j'en ai repéré 6, soit 4 000. Oui, c'est-à-dire que ce sont les cataractes officiels, enfin dans mon livre je prétends que les cataractes sont les endroits où on peut aborder le Nil par voie de terre, c'est-à-dire là où les caravanes pouvaient venir faire boire leur chameau et les hommes aussi, qui sont pratiquement des passages rocheux, il y en a très peu qui sont véritablement des chutes et il y a des rapides qui ne sont presque pas mentionnés ou pas du tout sur les cartes détaillées qui ont des chutes d'eau beaucoup plus importantes que c'est ce qu'on appelle les cataractes. Mais comment expliquez-vous ces erreurs géographiques et ces approximations ? Parce que les cataractes ont été nommés par les gens qui pouvaient aborder le Nil à cet endroit-là. Ils ne voyaient ni en amont ni en aval ce qui se passait parce qu'on ne peut pas l'aborder, ce sont des cas rocheux dans lesquels on ne peut pas circuler pratiquement. Donc vous en avez dénombré combien ? 23 au lieu des 6 ? J'avais tout de même été dénombré avant, mais il fallait le documenter un peu plus d'une façon détaillée. Vous les avez confirmés en quelque sorte ? Voilà. Alors ensuite, entre Assoyant et Le Caire, donc qui va couler dans cette vallée fertile, tout le monde sait qu'à Assoyant il y a ce fameux lac Nasser avec le barrage immense qui est sujet de tant de polémiques construites en 1969. Autre catastrophe dont on pourrait reparler. Autre catastrophe qui cette fois celle-là est écologique. Donc entre Assoyant et Le Caire, il va couler dans la vallée du Nil puis il se jette dans la Méditerranée par le Delta. Alors le Delta il est séparé en deux branches, l'une s'appelle la Rosette, l'autre la Damiette. Vous avez pris laquelle pour arriver dans la Méditerranée ? La Rosette. Bon, très bien. Donc vous voyez, là on vient de faire, très rapidement de survoler ce cours du Nil sur la carte. Et c'est vrai que moi en étudiant un peu cette carte Michelin, en voyant tous ces noms, j'ai un peu rêvé sur les noms du Nil, sur ces noms mythiques qui mettent l'eau à la bouche. Et c'est vrai que l'aventure commence un peu sur les pages d'Atlas avec les vocations, ces noms chantants. Et si le Nil s'appelait pas le Nil, si l'Himalaya portait pas ce nom, si le Congo raisonnait pas de la même façon, je pense que beaucoup d'aventuriers et d'explorateurs seraient rachetés chez eux. Alors, moi je voudrais, on va parler de votre première expédition donc des sources au Delta en 1950. Auparavant, je viens d'apprendre qu'on a un point commun, vous êtes aussi cycliste, vous avez commencé un voyage autour du bassin méditerranée à vélo et vous l'avez interrompu, vous m'avez expliqué ça juste avant l'émission hors antenne. Oui, enfin tout d'abord je vous tire mon chapeau pour vos propres exploits. Non, non, c'est pas du tout ça que je voulais générer en vous. Je vous ai vu au festival d'ici les Moulinos et j'avoue que ça m'a mis l'eau à la bouche aussi. On est un peu âgés maintenant pour entreprendre une aventure pareille. C'est pas d'âge, vous savez, j'ai rencontré des cyclistes de plus de 80 ans qui continuent à faire des tours du monde. Je leur tire mon chapeau aussi, pas tellement pour le vélo mais pour les pays par où vous êtes passés et où ils espèrent passer eux-mêmes, c'est assez astronomique. Et alors vous avez entrepris à quel âge votre voyage autour de… J'y ai pensé bien avant l'âge de 20 ans, avant la guerre et puis il y a eu la guerre, alors pendant 8 ans on n'a rien pu faire et puis à partir de 1948 quand on a pu commencer à trouver du pain sans ticket dans les boulangeries, bon je me suis dit il faut se mettre à faire les démarches. Alors ça a duré 3 ans et demi et puis… Vous aviez le vélo ? J'avais acheté une bicyclette pour faire le tour de la Méditerranée. Et alors depuis l'époque du Christ, il y a toujours eu un pays en guerre autour de la Méditerranée sauf pendant la période de 1936 qui a précédé la guerre d'Espagne et depuis ça continue toujours, ce qui fait qu'on n'a jamais fait le tour de la Méditerranée et ça fait un morceau quand même, je crois que ça fait 17 000 km. Oui c'est énorme. Aujourd'hui l'Algérie empêche de passer. Déjà, on ne peut pas repasser non plus tellement incommodément, l'Egypte en Libye on n'en peut plus, l'Egypte en Israël, il y a le Liban, il y a la Turquie où j'ai connu des cyclistes qui ont essayé de faire aussi un tour de la Méditerranée dans l'autre sens. C'est vrai que c'est assez compliqué. Ils ont fait jeter des pierres en Turquie, il paraît que les Turcs sont très accueillants mais enfin je crois que la femme avait attrapé une jolisse en Turquie et puis ils ont reçu des pierres alors ils ont arrêté là. C'est vrai qu'il faut être un peu tordu pour pouvoir faire le tour de la Méditerranée alors qu'on peut pédaler tranquillement 20 000 km dans le Canada sans s'arrêter, sans quitter les frontières. On peut aller en avion partout. Oui absolument, mais c'est vrai que c'est plus compliqué la vie que de vouloir faire le tour de la Méditerranée. C'est vrai qu'on voit des hôtesses de l'air qui sont charmantes mais on ne voit pas ce qui est en bas. Alors c'est en bas ce qui m'intéresse. Et alors du coup vous avez dû reporter vos ardeurs de cyclistes autour de la Méditerranée sur la voie des eaux. Alors j'ai d'abord reporté mes ardeurs de cyclistes en démarche à Paris qui ont duré trois ans et demi. C'est à ça qu'a servi le vélo. Au bout de 20 000 km à bicyclette dans Paris pour faire les démarches, on est quand même arrivé à partir. C'est à ça qu'a servi le vélo au lieu de faire le tour de la Méditerranée. Puis il a continué après, enfin encore à nouveau 20 000 km pour préparer les expéditions suivantes. Il tourne toujours d'ailleurs, sauf après un accident que j'ai eu. Alors je me suis arrêté de faire de la bicyclette dans Paris parce que j'ai jugé que ça devenait vraiment trop dangereux. Plus dangereux que la descente humaine. Alors là, ça m'a donné un complet. Je peux plus faire de bicyclette dans Paris parce que c'était vraiment agréable. C'est une manière de gagner du temps qui était formidable. Parce qu'en voiture, que je n'avais pas à l'époque, on pouvait faire deux courses dans l'après-midi. En métro, s'il pleuvait, on en faisait cinq. Et à bicyclette, on pouvait en faire douze. Alors il n'y avait pas d'hésitation pour le choix de la bicyclette. Alors en 1950, vous entreprenez la première descente intégrale du lac Victoria jusqu'à l'embouchure du Nil. Ça va vous valoir un an plus tard le prix Lyotard qui est ce prix décerné par le président de la République pour récompenser une aventure qui allie à la fois l'intrépide, le risque... La recherche et le risque. La recherche et le risque, exactement. Et puis ensuite, ça va déboucher sur plusieurs autres bénéfices. Je suis très fier de l'avoir, ce prix, parce que j'ai tout fait pour ne pas l'avoir. J'ai engueulé... Pardonnez-moi l'expression. J'ai engueulé les camarades qui voulaient me le faire avoir en disant que ça n'a pas d'importance, je ne l'aurai jamais. Ils ont tellement insisté que j'ai fini par l'avoir. Malgré vous. Malgré moi, il y en a moins que des légions d'honneur. Il y en a moins que des légions d'honneur. Il n'y en a qu'une vingtaine à l'avoir en un demi-siècle. Ça me fait finalement plaisir quand même. C'est à la mesure de l'expédition que vous aviez entreprise qui est absolument hallucinante. On va la raconter maintenant. Je crois que c'est surtout à la mesure de la gentillesse de mes camarades qui ont fait pour moi. Vous êtes modeste, Jean Laporte. Alors, vous racontez-nous cette expédition que vous avez entreprise à partir du lac Victoria, c'est-à-dire de l'endroit qui a été atteint par Spick, l'explorateur anglais. Il a découvert en 1862 cette retenue du lac Victoria. Et donc, c'est de là que vous avez commencé votre descente du livre. C'est de là que nous voulions commencer. C'est peut-être encore l'époque heureuse où il y avait des paquebots. Sur le paquebot que nous avions pris, depuis Marseille jusqu'à la côte orientale d'Afrique, il y avait des administrateurs belges qui rejoignaient leur poste au Burundi. Ils ont dit, si vous voulez aller sur le Nil, voyez d'abord la vraie source du Nil qui est au Burundi. Ce qui fait que ça nous a fait un mois de plus d'autostops pour y parvenir, avec nos bateaux et les matériels que nous avions. Et puis, on est allé voir la vraie source du Nil qui se trouve à 1800 mètres au Burundi. Au Burundi, à 900 kilomètres au sud du lac Victoria. A 1200 kilomètres du déversoir du lac Victoria. Dans les livres géographiques de l'enseignement classique, on nous dit toujours que la source du Nil est le déversoir du lac Victoria. C'est un petit peu vrai parce que c'est cette découverte-là qui a permis d'élucider d'où venait le Nil, des temps de spectre dont nous venons de parler. Mais en fait, il y a quand même 1200 kilomètres de plus. Ça fait la longueur de la Loire. Ce n'est pas un détail. Cette vraie source du Nil, c'est la captation des eaux qui va donner naissance à un petit lit de rivière qui s'appelle le Kazumo. C'est ça. Il change cinq fois de nom. Kazumo, Mekaseni, Louvironza, Kigira, Rivière des Hippopotames, etc. Rouvouvou qui est la Rivière des Hippopotames. Il devient ensuite la Kagira dans les 100 kilomètres qui précèdent le lac Victoria. Elle n'est plus connue sous ce nom-là. L'endroit exact où le Nil naît est marqué par l'érection d'une pyramide qui a été donc érigée par un Allemand expérimenteur. Le docteur Burkhard Zaldecker en 1938. Sur la pyramide est inscrit cet épitaphe latin. Caput nili meridionis sum est Caput Kazumo. C'est ça. La source du Nil au sud, la plus méridionale, est la source de Kazumo. Donc il n'y a absolument aucune erreur possible. On est bien, quand on est au pied de cette pyramide, à la véritable source du Nil. C'est pas exactement le point des plus longues zones, mais c'est le point le plus au sud et le plus lointain. Alors il y a une autre rivière qui est la... Ça ne m'en vient pas, on perd la tête à notre âge. Ce que les garçons ont essayé de faire et n'ont pas réussi. Elle est à 2 ou 3 kilomètres de plus, mais ça ne compte pas tellement sur ces distances-là. Et alors, cette source, ce bras du Nil, du Kazumo, n'est absolument pas navigable entre la pyramide et le lac victorien. C'est une petite source. Quand il pleut, j'ai su retourner en 1984, il y a un bâchage, comme dans les Alpes, avec un tuyau qui verse de l'eau dans un abreuvoir pour les vaches. Pas question de naviguer. Alors il y a un explorateur, qui est d'ailleurs un de vos amis, qui est membre du club des explorateurs français, qui s'appelle Patrice Franceschi, dont on a déjà parlé à cette antenne, et qui lui a fait une descente de Nil à pied. Oui, je lui ai tiré mon chapeau aussi. Et il est parti de cette pyramide, qui marque la source géographique du Nil. Oui, tout à fait. Sur le côté du lac victorien, à pied. Et puis ensuite, il s'est amusé... Mais il a été obligé de faire un énorme détour, parce que, c'est ce que je dis dans mon propre livre, il y a un tiers du Nil qui n'est pas abordable déjà par voie de terre, à cause des marais, à cause de chaos rocheux, à cause de foyers rétropiquages comme au Burundi, ou parce qu'il coule dans des gorges qui sont trop profondes et encombrées de broussailles ou d'arbres. C'est pratiquement impénérable. Pour descendre le Nil depuis cette source-là, vraiment par la vallée, il faudrait déjà une expédition de plusieurs mois pour arriver au lac victorien. C'est ça. J'ai essayé de nous le prendre à la frontière de l'Ouganda, à Kakitumba, et on s'est cassé la figure tout de suite au bout de 12 kilomètres, parce qu'on nous avait dit qu'il n'y avait pas de rapide avant 40 kilomètres, alors on avait fait confiance aux gens du pays, et puis on n'avait pas très bien fermé nos sacs étanches, mes camarades qui sont venus avec moi n'étaient pas du tout ceux qui devaient partir à l'origine, parce que trouver des équipiers pour une expédition comme ça qui dure 10 mois, qui soit célibataire, qui veulent bien venir sans être payés, qui veulent même apporter de l'argent, c'est vraiment encore toute une aventure. Et finalement, on a dessalé, comme on dit en termes de canoë, dans le premier rapide venu 12 kilomètres après le départ, et puis il y avait un bateau qui était complètement démoli avec des pièces en bois qui étaient perdues. Un kayak démoli, cassé, du moment que toutes les pièces restent, on peut encore les réparer sur place, mais quand il y a des pièces perdues, on ne peut plus parce qu'il y a des bois cintrés à la forme comme des raquettes de tennis. On a renoncé à ça au bout d'une demi-heure. L'expédition était déjà en perdition, et alors on a renoncé à ce tronçon-là, et on a repris notre navigation plus haut au lac Kioga, et on s'est fait envoyer des pièces de rechange par avion. Alors, comme rien ne va très vite en Afrique, mais les avions volent plus lentement en Afrique, et surtout les douaniers. Vous en savez quelque chose. On s'est fait envoyer les pièces de rechange beaucoup plus loin, à Malakal, au Soudan. On a continué de naviguer avec deux kayaks seulement et une pirogue indigène, là où on pouvait en trouver, mais alors c'est uniquement sur les parties navigables dans ces conditions-là. Donc, reprécisez-moi où vous avez commencé la navigation de l'expédition de 1950. Alors, on a commencé au lac Kioga, qui est au début du Nil Somerset, qui a été découvert très tard, d'ailleurs, parce que c'est un marécage immense, et les expéditions d'Anspich et ceux qui ont suivi... Et Burton... Ah non, l'émission, c'est beaucoup plus bas. Alors, Burton... Ah, Burton aussi. Burton, l'Écossais... C'est ça, Burton, Spich, principalement Baker, qui est venu après, qui les a rencontrés quand ils eux-mêmes étaient arrivés à trouver le lac Victoria. Ils ont tous été obligés de contourner ce lac-là. Ils ne l'ont pas aperçu de ce fait-là. Il a été découvert... Nicolas Hulot a fait une petite erreur, je ne le reproche pas d'ailleurs, dans sa dernière émission sur le Haut-Nil, en disant que c'est Stanley qui avait découvert le lac Kioga. Alors, on ne le sait pas parce qu'il est français, le découvreur, c'est Chaillé Long, qui se promenait par là... Enfin, qui a fait une expédition par là et qui a découvert le lac Kioga beaucoup plus tard que les premiers explorateurs. Ce qui fait qu'il n'est toujours pas marqué sur certaines cartes. Et puis, après ça, nous avons continué. On a débarqué, on a sauté le Nil Somerset, qui était encore inexploré, que mes camarades-filles ont fait en 54. Et puis, enfin, il y avait 120 kilomètres inexplorés, qui avaient été également contournés par toutes les expéditions précédentes. Et on a remis à l'eau au lac Albert, jusqu'à la frontière soudanaise à Nimul. Et là, on a été obligés de sauter le haut Bar Eljbel, parce qu'il y a cinq rapides qui sont pratiquement infrangissables. Même en kayak, il aurait fallu les porter. Mais comme il ne nous restait plus que deux kayaks et que l'autre était complètement démoli, on ne pouvait pas naviguer à deux et puis abandonner un camarade. Alors, ça a été refait à pied par deux de mes camarades, parce que pendant ce temps-là, j'avais attrapé froid, j'avais une bonne bronchite. Ils sont montés jusqu'à la frontière soudanaise, ont descendu cette partie-là à pied, et on s'est retrouvés à Juba. On a navigué jusqu'à Bor. Là, c'était occupé, heureusement pour nous, par les Britanniques à l'époque. Le Soudan était un condominium anglo-égyptien. On a été obligés de prendre le service régulier. Et on a compris pourquoi, parce que sans ça, on ne peut pas s'y retrouver. C'est une imaginable comme région. C'était balisé à l'époque par des poteaux en fer avec une petite plaque émaillée avec les kilomètres. Heureusement, c'était en kilomètres, ce n'était pas en milles. Pour nous Français, ça allait en chiffres arabes. Mais entre deux balises qui se situent tous les cinq kilomètres, il y a des méandres absolument énormes. Et facilement, 50 chenots qui bifurquent dans tous les sens. Le journal principal n'est pas différent des autres. Et puis, ça se rebouche, ça change de configuration continuellement. Et c'est absolument impossible de s'y retrouver. Alors, les batoireaux qui faisaient ce service-là tous les quinze jours avaient deux étages au-dessus du niveau des papyrus. Ils pouvaient repérer à la jumelle les balises. Et c'est un truc absolument extraordinaire qui nous sort de la tête à nous, Européens. C'est que les Nubiens qui sont les pilotes de ces bateaux-là arrivent à se souvenir de tout ça sur 600 kilomètres. C'est absolument affolant parce qu'il n'y a rien qui ressemble à un papyrus. Il y a un autre papyrus et des chenots qui bifurquent. Ils sont tous pareils, pratiquement. Quand vous êtes au ras de l'eau dans votre canic, vous ne voyez rien. Vous avez un mur de végétation. Mais c'est ça, on ne pouvait absolument rien discerner. Parce que, déjà, le bateau qui faisait ce service-là avait du mal à discerner. Alors, la nuit, il discernait les petites balises avec un projecteur à foyer parallèle, comme les projecteurs d'avion. Et puis, il arrive à se diriger comme ça. Alors, quelle est l'explication hydrologique de ces chenots ? C'est parce que l'île coule très lentement. Oui, il y a une très faible pente. Elle est insignifiante, la pente grosse. C'est un centimètre par kilomètre. C'est pratiquement horizontal. C'est pour ça qu'on n'a pas pu découvrir les sources d'une île. Parce que toutes les expéditions qui remontaient en partant de l'Égypte, bien sûr, se heurtaient à cette région-là, quand ils n'étaient pas morts de faim avant. Il n'y arrivait déjà pas beaucoup d'expéditions qui sont arrivées jusque-là. La première, c'est aussi une expédition franco-égyptienne, qui était en 1842, la mission Caillaux. Il y en a eu trois, d'ailleurs, qui ont essayé de franchir la mer. Ils y sont arrivés. Et puis, quand ils sont arrivés au sud de la frontière du Soudan, il y a à nouveau des marais sur le Nil-Albert, qui est quand même navigable. Il est probable que, démoralisés par les premiers marais, qui étaient déjà immenses quand ils ont vu des marais réapparaître, ils ont été obligés d'abandonner parce que ça représentait trop de travail. C'était une manière d'explorer. Ils remontaient le Nil avec des dahabiers, qui sont des bateaux égyptiens d'habitation. Ce sont des très gros bateaux. Alors, il faut des centaines de râleurs pour leur faire remonter le courant quand il y en a, ou pour passer les rapides, par exemple, en Ubi. Ça ne peut se faire qu'avec un personnel énorme et beaucoup de moyens financiers, naturellement à la clé pour pouvoir faire ça. Ils ont été obligés d'arrêter, épuisés d'une part par les moyens qu'ils avaient, et puis, ne serait-ce que pour le ravitaillement. Justement, puisqu'on parle de rapides, vous avez eu vos premiers rapides sur la section du Nil-Albert ? Non, là, il n'y en a pas. Depuis Nîmoulé, le lac Albert a été évidemment plat puisque c'est un lac, quoi qu'il y ait des tempêtes aussi dessus. Et puis, on peut naviguer à plat jusqu'à Nîmoulé. Là, il y a cinq rapides entre Nîmoulé et Jouba. D'accord. Donc là, on est à Nîmoulé, on est à la frontière entre l'Ouganda et le Soudan. C'est ça. Et les rapides arrivent après Nîmoulé. De Nîmoulé à Jouba, oui. En kayak, comment fait-on pour passer les rapides ? On porte nos bateaux, tout bêtement. Ça me rappelle les Égyptiens, quand on est arrivés à Alexandrie, qui nous disaient, comment vous avez fait pour passer le barrage d'Assouan ? Pour nous, ça ne présentait aucune difficulté après le Haut-Nil. Alors, ils nous disaient, en portant nos bateaux, ils nous faisaient des remarques. Ah, vous aviez des bateaux à vapeur ? Non, non, on a descendu le Nil avec des pagaies, à part nos propres moyens. Ah, mais alors, vous avez pris le train ? C'était des conversations à peu près dans ce genre-là. C'était assez amusant. Alors, poursuivez donc. Quand on vient en Europe et que les Français nous posent des questions sur le sujet, c'est à peu près le même genre. C'est les alpinistes qui racontent que quand ils arrivent de l'Everest ou de l'Himalaya, on leur dit, mais alors, vous avez grimpé à mains nues. Ça les énerve toujours beaucoup. Donc, là, nous en étions dans les marais autour de Bord, là où il y a ces fameux chenots dans lesquels il est si facile de se renvoyer, de se perdre. Alors, au-dessus de Bord, le Nil est toujours, donc le Nil blanc. Si on veut détailler, ça s'appelle le barrage, enfin le fleuve des montagnes, jusqu'à la sortie des marais. Mais en gros, si vous voulez, c'est le Nil blanc. Mais alors, ce tronçon-là, d'une façon plus détaillée, s'appelle le barrage bull. Et vous l'avez descendu intégralement, il y a des portages à l'envers. On a repris notre navigation près du lac Nau, là où il est à nouveau plat, jusqu'à Khartoum. Alors là, la difficulté... Alors, Franceschi l'a fait, justement, en bateau à rame. La grosse difficulté, c'est qu'il y a le vent contraire qui est très violent pendant toute la durée du jour. Il y a des Anglais qui l'ont fait aussi, cette partie-là, en kayak plastique, mais en naviguant la nuit, comme nous. Nous, nous naviguions de 5h du soir jusqu'à 1h du matin. Ça convenait très bien à mon camarade David, qui était journaliste, qui avait l'habitude de passer des nuits langes dans les rédactions des journaux. Nous, Français moyens et notre camarade Américain, on préférait dormir à partir du nord du matin, quand même. On naviguait un petit peu avant la levée du vent, jusqu'à 9h, 10h, on renaviguait encore contre le vent jusqu'à midi, puis après, on arrêtait, parce que c'était vraiment trop épuisant. Il y a quand même des vagues déferlantes d'un mètre sur cette partie-là. Alors, Franceschi, justement, dans son livre, qui est « Bulot du Nil », raconte qu'il s'est confronté, dans cette partie du Nil, à deux problèmes majeurs. D'abord, les tempêtes. Nous, nous en parlions avec ce vent contraire. Et puis, une deuxième entrave à son avancée, à laquelle on ne pense pas forcément, c'est la présence et la prolifération des jassins d'eau, qui sont donc ces fleurs qui poussent à fleurs d'eau sur la surface, qui se reproduisent très, très rapidement. Nous avions la chance, à cette époque-là, de ne pas en avoir, parce que elles n'avaient pas encore été importées en Afrique. Alors, je ne sais pas qui les a importées. Enfin, ça a envahi tous les fleuves. Et ce qui fait que ça empêche les embarcations à rames d'avancer à l'allure normale. Il faut briser ce barrage végétal. Alors, ça, c'est encore un truc écologique. Ce sont les lamantins. Ce sont des sortes d'eau douce qui mangent ces plantes-là, qui se nourrissent. Il y en a encore dans certaines embouchures en Amérique du Sud ou au Mexique, je crois. Peut-être même aux États-Unis, en Floride. C'est une espèce en voie de disparition, et c'est dommage, parce qu'ils se nourrissent de ces plantes-là. Il paraît qu'il y en avait en Afrique avant, et si on pouvait en réimporter, et que les indigènes ne les chassent pas avant qu'ils aient commencé à se reproduire, on pourrait très bien lutter utilement contre les laitues d'eau. Il y a aussi des laitues d'eau, mais ce n'est pas gênant au même point que les jacintes. On pourrait lutter contre les jacintes. Je me demande pourquoi on n'en fait pas de l'engrais vert, d'ailleurs, parce que je crois que ça ferait une excellente fumure. Oui, certainement, mais pour ça, il faudrait... Il faudrait une organisation, il faudrait que nous, pays civilisés, nous ne renseignons pas des armes, il faudrait leur donner une éducation pour savoir cultiver et mettre le pays en valeur. C'est là le principal problème actuel pour lequel le gendarme continue énormément. Il n'y a aucune portée, d'ailleurs, en ce qui me concerne. Alors, poursuivons, vous sortez donc de cette région de marais, le Nil des Montagnes s'arrête à la sortie des marais, et là, les vents contraires, donc les vents du nord, vous empêchent d'avancer à une endure satisfaisante. Et là, vous sortez de cette région de marais. Et là, qu'est-ce qui se passe ? Après les marais, on avait fait ce Nil blanc avec le vent contraire jusqu'à Khartoum. Khartoum, ça a été très sympathique. On a été reçu en grande pompe par le chargé de mission de l'époque qui faisait office de consul, parce qu'il n'y avait pas de consul à Khartoum. C'était, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, condominium anglo-égyptien, heureusement pour nous. C'est d'ailleurs grâce à cette occupation du Soudan par les Britanniques et du restant du Nil par les Britanniques que nous avons pu faire nos expéditions. Ce serait absolument impossible aujourd'hui. On serait assassinés dans les 24 heures. Ce sont des choses qu'il faut dire aussi, je pense. Est-ce qu'il y a une guerre civile au Soudan ? Il y a la guerre partout, ça se bat partout. Le Soudan, c'est extrêmement grave, ce qui se passe en ce moment. Il y a 8 millions d'animistes et de chrétiens qui sont en cours d'extermination. Massacrés par les musulmans du Nord. Massacrés par les musulmans du Nord. Ici, on n'en parle surtout pas, parce que c'est autant de perdus pour l'Église catholique. Aujourd'hui, ça fait 8 millions de chrétiens en moins. Tant mieux pour nous ! Tant mieux pour l'autre bord. C'est donc une guerre civile qui décime le pays, mais qui n'avait pas encore cours quand vous y êtes arrivé. Ça n'avait pas cours quand c'était occupé par les Britanniques. Un gros mensonge qui se raconte, justement, sur la décolonisation, c'est que, je ne connais pas les colonies françaises, mais les Soudanais ne voulaient surtout pas être indépendants. Ils savaient très bien ce qui les attendait quand ils seraient indépendants. Ils suppliaient les Britanniques de ne pas partir, à part les gens de la haute classe qui allaient prendre leur place, bien sûr, parce qu'ils ont été quand même esclaves et déportés, pillés par les musulmans du Nord pendant des siècles. Ils savaient très bien que quand les Britanniques s'en iraient, ça allait recommencer et ça n'a pas raté, ça a recommencé. C'était absolument effroyable ce qui se passe en ce moment là-bas. On en parle à mots couverts. Il y a quelques entrefilettes, de temps en temps, dans les journaux. Il y a une association à laquelle j'assiste qui s'appelle Vigilance Soudan, qui comporte une vingtaine de personnes. Mais qu'est-ce qu'elles peuvent faire contre une énormité pareille ? C'est ça le gros problème. C'est de l'observation sans beaucoup de moyens d'action. Malheureusement, oui. Au-dessus de Khartoum, va commencer les régions désertiques. Là, on traverse le Sahara. Il y a déjà des aires désertiques avant. Oui, mais on a l'habitude de dire de façon un peu formelle que c'est à Khartoum que Khartoum est un petit peu la limite du désert de Nubie, la limite méridionale du désert de Nubie. Oui, pour se trouver un repère géographique. Là, on traverse le désert. Nous avons eu l'immense privilège de traverser le désert en bateau, donc sans manquer d'eau. Elle n'est pas bonne, je préfère le vin rouge. On pouvait boire quand même. Il n'y avait qu'à se pencher ou remplir un récipient. Oui, parce que pour revenir au récit de Franceschi qui est un peu parti sur votre as, d'ailleurs, son livre vous est dédié. Oui, c'est très gentil. Agent Laporte, l'homme du Nil. C'est très gentil de sa part. Voilà, il a bien résumé le personnage. Parce qu'à voir comment vous parlez du fleuve, vous êtes bien l'homme du Nil. Et lui, donc, arrivant à Khartoum, a dû intégrer, faute de pouvoir descendre en bateau, a intégré une caravane de chameliers soudanais qui remontaient vers le nord et qui allaient vendre leurs chameaux à la frontière soudano-égyptienne. Et donc, il a dû traverser ce désert extrêmement aride, que les indigènes appellent d'ailleurs le ventre de pierre. C'est ça. C'est un peu plus haut, le ventre de pierre. C'est dans les 300 kilomètres qui précèdent la frontière officielle de l'Égypte. Mais c'est un désert super aride et effectivement, il est... C'est le Sahara. C'est le Sahara et il est certainement plus agréable d'être sur le Nil qu'en train de batailler et de tirer les sables. Oui, absolument. Je tire mon chapeau aussi à Frantzevski parce que se joindre à une caravane soudanaise avec les aléas que ça peut comporter... Il a essayé de les retrouver, ceux avec qui il avait fait ça, au cours d'un autre voyage et il n'a jamais vu les retrouver. Ils ont disparu complètement. Par définition, ces nomades sont toujours en transhumance. Donc, effectivement, il n'y a pas vraiment de boîte postale et d'adresse. Non. On peut les retrouver. Donc, vous poursuivez au-delà de Khartoum. J'imagine que ça doit être très impressionnant d'être sur un courant d'eau qui débite quand même des milliards de mètres cubes d'eau par an au milieu d'une région totalement désertique qui ne profite pas du tout de ce déversoir. Ce n'est pas absolument désertique partout. Il y a bien un mot tous les 50 kilomètres. Il y a deux zones cultivées. Il y en a aux environs de Berbère et aux environs d'Angola. Cultivées quand même sur une centaine de kilomètres. Mais alors, les rapides, il faut s'imaginer des rapides qui font un kilomètre ou deux de large sur autant de long. Alors, il fallait toujours qu'on suive une rive parce que si on défalait, comme on dit, au milieu d'un rapide comme ça, on était sûr de perdre son bateau. Et dans des distances comme ça, avec la réverbération, le courant, c'était absolument impossible de le retrouver. Je vais vous poser une question qui va peut-être vous faire un peu sursauter. Est-ce que le kayak n'est pas fait pour affronter et passer les rapides ? Le kayak est un bateau de mer à l'origine. Enfin, ça marche quand même sur les fleuves. Il y a quand même beaucoup de descentes de fleuves en kayak. Nous avions des équipements qui étaient assez curieux parce que c'était des biplates montées par un seul. Alors, c'était quand même un bateau de 5 mètres de long et de 80 centimètres de large. On était chargé d'une centaine de kilos avec lesquels on pouvait tenir un mois sans ravitaillement. Enfin, pratiquement, on n'est jamais resté plus de 10 jours sans pouvoir se ravitailler un petit peu. Enfin, pas totalement, mais partiellement. Tout bêtement en achetant aux indigènes quand on en trouvait qui voulaient bien nous vendre quelque chose. C'est toujours la même chose. C'est très bon, d'ailleurs, des œufs, du poulet et du poisson. Les œufs, bon, c'est le prix de ceux qui sont pourris et de ceux qui ne le sont pas. Le poisson est relativement frais. Oui, il est frais, forcément. Le poulet, peut-être moins. Mais enfin, quand on chassait un petit peu, on avait des carbines qui sont interdites maintenant en France. On a des carbines dites 22 longuiers, enfin de 5 millimètres 6. Avec une poignée de cartouche, on fait facilement une expédition. Alors, notre camarade américain, qui était le tartarin américain, se chargeait de tirer des canards ou des oies sauvages. Et on ne savait pas combien de temps il fallait les faire vendre sous ce climat qui était toujours très coriace parce qu'on les mangeait tout de suite de peur que ça pourrisse. Alors là, vous nous avez parlé de 23 cataractes entre Cartouche et Assoyons. Donc, ça veut dire 23 portages. Non, pas forcément. Il y en a quand même qu'on arrivait à naviguer. Alors, quand on arrive en amont d'un rapide, ça s'entend parce que ça fait du bruit. Puis, on voit l'écume qui saute. Et comme c'est le vent du nord, ça portait le bruit du rapide vers nous. Donc, on était assuré de ne pas le rater. Et puis, quand on en voyait un qui arrivait, on se mettait à gauche ou à droite selon la possibilité de longer une rive ou de naviguer ou de porter les bateaux. Les portages, c'est long parce qu'il y avait 3 ou 4 portages par bateau. Il faut vider le bateau, porter les sacs, les recharger après et attacher les sacs à l'intérieur. Donc, on fait des allers-retours. On fait des allers-retours en portant le matériel. Puisque la cataracte fait parfois 1 à 2 km de long, ça veut dire... Je calcule, ça fait 8 à 12 km en tout, en portant les allers-retours. Sur la deuxième cataracte, oui, on a fait des portages assez longs. Dans les autres, non, quand même 1 km, 500 m. C'est-à-dire qu'on remet à l'eau aussitôt qu'on pense que c'est navigable, même s'il y a encore un bon courant. Enfin, quand on juge qu'on peut naviguer sans risquer de catastrophes. Et alors, dans cette région aride, vous buviez l'eau d'une île ? Oui, de toute façon. Vous buviez l'eau sur laquelle vous naviguiez ? Oui, exactement. Là, il faut faire attention, il ne faut pas la prendre le long des rives. Quoi qu'en Ubi, ça ne risque pas grand-chose, c'est très peu habité. Mais surtout en Égypte, on buvait de l'eau qu'on prenait au robinet dans les grands centres, quand même. Mais il ne faut pas la prendre le long des rives ni le long des villages, parce que là, il y a au moins 3 maladies. Il y a la typhoïde, comme tout le monde, la dysanthréamibienne, et puis la bilharziose, qui est une maladie avers microscopique, qui finit par être mortelle, d'ailleurs, comme les autres aussi. Alors, on pond l'eau au milieu, dans des poches à eau, et puis on amène l'eau sur les rives pour faire la cuisine ou pour boire. Alors, poursuivons la descente. Vous arrivez à Boussibel, en vue d'Aswan. Là, le lac Nasser n'existe pas encore. C'était le relèvement d'eau de l'ancien barrage d'Aswan, qui existe toujours, mais qui ne sert presque plus à rien maintenant. C'était une très belle oeuvre, de kilomètres de largeur, en beau garnit rose, qui avait été sur elle des 3 fois, d'ailleurs, au cours de son... Depuis 1900, il a été construit en 1902, et qui faisait un lac qui, lui, était très utile et beaucoup plus pratique, beaucoup plus rentable. Enfin, je ne suis pas venu pour vous faire un cours d'hydrologie sur l'île, ça pourrait sauver tout le monde. Non, non, non, ni une polémique sur les méfaits du barrage d'Aswan. Oui, parce qu'en gros, le problème, c'est que le Nil était quand même, bien qu'il y ait eu des régions encore inexplorées, et qu'il y en a encore, d'ailleurs, sur les affluents en Éthiopie, le fleuve qui a certainement été le plus étudié du monde par les Britanniques, depuis 1902. Et alors, le projet le plus raisonnable, était de continuer à faire ce que les Britanniques avaient commencé, c'est-à-dire de fractionner tout le bassin du Nil en barrages moins... Enfin, ça fait quand même des gros barrages, mais moins importants que cette énormité de nouveaux barrages d'Aswan, et qui fractionnaient les risques, et qui permettaient d'apporter à l'Égypte autant d'eau qu'en importe le barrage d'Aswan, et qui pouvaient laisser passer la crue, laquelle est utile pour rincer le limon qui se trouve dans les barrages qui se trouvent en Égypte, et qui apportait du limon, non pas pour fertiliser l'Égypte, comme on le croit, parce que la fertilité du limon, c'était une légende qui a la vie extrêmement dure, ce qu'il faisait, la fertilité de l'Égypte, c'était l'inondation pendant trois mois, et non pas du tout le limon, comme on le croit. Enfin, l'inondation, pour parler très grossièrement, pour résumer, si vous voulez, pendant l'inondation, les bons microbes mangeaient les mauvais dans la terre, c'est beaucoup plus subtil que ça, mais c'était l'inondation elle-même qui faisait la fécondation de l'Égypte, et non pas le limon, comme on le croit. Alors, le limon était quand même utile, parce qu'il augmentait la surface du delta en mer, en laissant un dépôt en mer, alors que maintenant, c'est le contraire qui se produit, c'est la mer qui regagne sur le delta, parce que la crue est complètement supprimée, ce qui est extrêmement grave. C'est tout le problème du barrage d'Aswan, au lieu d'avoir construit des espèces d'immenses infrastructures de type gigantesque, il aurait été préférable, peut-être, d'installer des petits barrages. Oui, mais tout bêtement ce qui était prévu par les Britanniques depuis 1900. Alors là, je me suis bagarré à cette époque-là, avant la construction des nouveaux barrages. On m'a toujours dit que quand vous êtes arrivé en ville d'Aswan, le barrage n'existait pas encore, le grand barrage qu'on connaît aujourd'hui, puis c'était en 1951 que vous êtes arrivé à Aswan, et là, de Aswan jusqu'au delta, il reste combien de kilomètres d'île ? 1500, à peu près. C'est la fin. C'est la fin. Pour nous, évidemment qu'on a vu l'Égypte, qu'on a visité tout ce qu'on pouvait voir en Égypte, mais enfin, notre but n'était pas de faire un document sur l'Égypte, parce que là, il y a des milliers et des milliers d'ouvrages sur l'Égypte. Rien qu'à la Bibliothèque nationale, j'avais compté 3000 fiches qui commençaient par le mot 1000 dans les titres des livres. Alors, il y a tout. Il y a des vieux académiciens qui ont fait un voyage de 15 jours en Égypte, et qui ont créé leur petite affaire pour les publier. Ça leur a peut-être payé leur voyage, je ne sais pas. Et puis, il y a aussi quand même des ouvrages très sérieux sur l'Égypte. Mais enfin, il y en a beaucoup trop. Alors que sur le Haut-Nil, c'est une des raisons qui nous ont incité à faire ça. Il n'y avait absolument rien, mais rien, sur le Haut-Nil. Sur ce tronçon du Bas-Nil, entre Aswan et le Delta, il ne s'est rien passé de particulier ? C'est la fin du voyage ? On a été attaqué par des brigands plusieurs fois, même à coup de fusil. Et au point de vue de la navigation ? Du point de vue de la navigation, il y a toujours le vent contraire. On savait qu'il y avait le vent du Nord avant de partir, mais comme on ne peut trouver aucun renseignement exact sur l'Afrique, on n'a jamais pu savoir que c'était vraiment un vent très violent et qui souffle toute la journée. Sauf pendant les périodes de Kamsine. Enfin, Kamsine, c'est un vent qui dure trois jours, qui souffle en sens contraire, dont on n'a pas bénéficié. Parce qu'à ce moment-là, on était justement en étape dans des villes où on était reçus par des personnes qui nous recevaient très aimablement. Et on n'a pas profité du vent du Sud. Alors ensuite, vous arrivez en vue du Delta. Là, vous choisissez de prendre la branche de Rosette. Par les canaux, parce qu'après le Caire, il y a à nouveau un barrage qui rend le bras principal de la branche de Rosette justement complètement à sec. Il reste un filet d'eau, un petit ruisseau dans le fond d'une île. C'est assez curieux d'ailleurs, de voir cet immense fleuve complètement à sec, ou presque. On a pris les canaux et on a rejoint une île à l'endroit où il y avait le dernier barrage d'Espina qui venait de finir d'être construit d'ailleurs. Retien de l'eau douce à nouveau. On a pu renaviguer jusque-là, passer le barrage d'Espina, puis continuer 35 km plus loin jusqu'à la mer, jusqu'à Rosette. On arrive donc, on débouche sur la Méditerranée. On débouche sur la Méditerranée. Et c'est la fin du voyage. Pour nous, c'est la fin, oui. Dites-nous, combien de temps exactement entre le début sur les bords du lac Nord-Victoria et le delta, combien de temps ? 8 mois et demi sur l'eau et 10 mois de Paris à Paris. Ça fait au total la moitié du tour du monde. On a fait un petit peu comme vous, on a dépensé très peu d'argent. C'est un des records que nous ayons battu et dont je suis le plus fier. Je suis très fier de ne pas avoir perdu mon chapeau. Contrairement à mes camarades qui avaient changé comme M. Fenouillard 36 fois de chapeau au jour du voyage. Et puis, on a dépensé, enfin, converti en anciens francs de l'époque, 430 000 anciens francs à 3 en 10 mois. Ce qui représenterait maintenant 3 fois moins que le salaire minimum à ce qu'on appelle le SMIG maintenant. Et actuellement, on ne pourrait jamais refaire ça pour ce prix-là. Il faudrait déjà des millions pour aller par avion vers la source des Nils. C'est Paul Morand qui disait le plus lourd des bagages, c'est une bourse vide. Oui, peut-être, oui. Ça illustre bien votre manière de voyager. Il a dit beaucoup de choses, d'ailleurs, Paul Morand, qu'il faudrait mettre en prison aujourd'hui, mais je suis de son avis quand même. Ensuite, vous avez donc ré-entrepris, un an plus tard, corrigez-moi. Un an plus tard, oui. Un an pour préparer la deuxième expédition. Voilà, et une expédition pour aller reconnaître le tronçon qui vous avait échappé. Les 3 tronçons de 100, 120 km, et 200 km qu'on avait été obligé de sauter au premier voyage. Alors, sur le Nil-Sommerset, pour les auditeurs de Radio Courtoisie, je rappelle que c'est ce tronçon du Nil qui se trouve entre le lac... Albert. Le lac Kioga et le lac Albert. Le lac Victoria. Non, pardon. Le lac Victoria et le lac Kioga, le Nil-Albert, qui était non pas inexploré, mais non navigué, parce qu'il y a des rapides et que c'était en forêt équatoriale. C'est d'ailleurs la seule partie où il y a de la forêt équatoriale sur cette partie-là du Nil. Et puis, le Nil-Sommerset, entre le lac Kioga et le lac Albert, qui, lui, était inexploré sur 120 km. Et c'est celui-là que vous êtes allé reconnaître. Non, on a voulu le faire avec mon ami Blin. Et Blin a disparu dans un rapide dès le début, enfin, à la sortie du... En gros, à la sortie du lac Victoria. Vous n'étiez que deux. Nous n'étions que deux, ce qui était une faute, mais nous n'avons jamais pu trouver un troisième pour venir avec nous. Même les Américains de l'expédition précédente n'ont pas venu avec nous. L'Américain, lui, a voulu descendre le Congo avec un Anglais qu'il avait connu au cours de ce premier voyage. L'Anglais s'est noyé, d'ailleurs. Il était père de famille. Et ça a mal tourné tout de suite, aussi, son expédition. Et alors, votre... Nous, la grosse faute, c'était d'être que deux, mais il fallait, à l'époque, 500 000 anciens francs pour payer et le matériel du garçon, ce qui était un très bon marché, quand même, mais enfin, il faut quand même un petit minimum pour acheter son matériel, son bateau et puis le voyage par avion et les retours. On n'a jamais pu trouver un garçon qui soit disponible et puis qui puisse mettre cette somme-là. Alors, on est partis à deux, ce qui était très, très imprudent. Si nous avions été trois, j'ai probable que l'accident ne serait pas arrivé parce que les deux autres auraient vu où Blin a disparu. Et je n'ai jamais su moi-même. Est-ce que vous l'avez perdu dans une rapide ? Alors, la forêt déborde déjà de 10 m ou 8 m sur l'eau elle-même. Donc, un bateau peut se fourrer sous les arbres et on ne peut pas le voir. L'eau était très transparente parce qu'on a survolé après par avion pour le chercher. On voyait les hippopotames et les crocodiles très bien par avion. Et là, c'était un rapide qui... C'est vrai que Blin avait 42 ans. Moi, j'en avais 32. Alors, je ne pouvais pas se sermonner toujours comme un enfant. Il avait la manie de me laisser partir avant pour voir comment j'allais m'en tirer et puis faire la même chose après. Mais là, c'est... Alors, je lui dis, là, il ne faut pas que tu attendes. Il faut que tu me suives tout de suite parce que si on se perd de vue, on ne se retrouvera pas. Il fallait qu'on fasse un S autour d'une île. On avait fait une reconnaissance à pied dans la Broussaille en amont de cette île jusqu'en aval. Il fallait qu'on fasse un S pour passer par un goulet où on pouvait passer. Enfin, c'était un peu casse-cou, mais on devait pouvoir passer si on passait en ligne droite. Et sur la gauche, il y avait des chutes de 2 m sur une centaine de mètres de largeur. Alors, je lui dis que quand je vais partir, tu me suis tout de suite, immédiatement. Alors, moi, je suis parti. Il hésitait. Et puis, alors, je lui ai fait signe. Je l'ai attendu. Pendant que je l'attendais, j'ai dévié. Je m'en allais vers les chutes. Alors, il fallait quand même que je reprenne le goulet en bon sens, que je tourne autour de l'île et puis que je reprenne le goulet en ligne droite. Et j'ai déjà trop attendu. Ce qui fait que j'ai pris le goulet en travers, ce qui est la grosse bêtise en kayak. Alors, j'ai dessalé. Je me suis retrouvé comme une balle de ping-pong sur un jet d'eau de faite foraine. Et puis, j'ai dessalé. J'ai dû faire au moins, je ne sais pas, 50 ou 100 m sous l'eau. J'ai failli me noyer. Ce n'est pas agréable du tout. Il y a des gens qui disent que ça va très vite quand on se noie. On n'a pas le temps de souffrir. Mais quand on ne se noie pas, on en boit beaucoup trop. Et puis, je me suis repêché comme j'étais, sur des rochers et avec la forêt équatoriale derrière moi et le rapide devant moi. J'ai attendu que Blain passe à son tour et je ne l'ai jamais vu passer. Après, j'ai fait des reconnaissances dans la forêt. J'ai revu l'endroit où on était partis avec beaucoup de mal parce qu'on voit très mal à travers la broussaille et les arbres. Je n'ai jamais rien vu. On a fait trois expéditions pour aller voir et on n'a jamais rien trouvé. On a survolé par avion et on n'a jamais rien vu non plus. Et ça, c'était combien de temps après le début de l'expédition ? C'était tout de suite. C'était, je ne sais pas, le troisième jour ou le quatrième jour après le départ. Donc, vous avez survolé la zone pour essayer de retrouver Blain et vous ne l'avez pas retrouvé et l'expédition s'est arrêtée là ? L'expédition s'est arrêtée là. Après ça, j'avais deux côtes cassées parce que mon bateau était perdu aussi. J'avais perdu mon bateau. Je l'ai récupéré, je ne sais pas, deux ou trois heures après. Il descendait le courant. Comme j'étais perché sur des rochers à quatre mètres de hauteur au-dessus du fleuve, j'ai sauté dessus à bras le corps pour être sûr de ne pas le rater. Je n'étais pas sorti de l'eau. Pour autant, j'ai dû me casser des côtes en attrapant le bateau et en sautant dessus trop content de le récupérer parce qu'il y avait tout dedans. J'étais sans rien. C'est si j'avais ma montre, un couteau de poche et puis un tube de nilakine comme tout bagage. On a beau aimer les bourses vides, c'est un peu léger. Oui, ça c'est léger. Alors, j'étais bien content de récupérer le bateau quand même. Et puis, finalement, nous avions visité le barrage qui était en construction des chutes d'Owen qui barre le lac Victoria maintenant qui était en construction à l'époque. On avait connu le directeur. Je lui ai demandé pour me limiter. Il y avait un petit hôtel à Juba. Pour me limiter les frais d'hôtel, je lui ai demandé est-ce que je peux loger avec vos ouvriers dans vos baraquements. Bon, il n'y a pas eu de problème mais j'ai attrapé Alors là, c'est l'Amadie pas drôle du tout. Quand on n'en meurt pas, on s'en sort. Mais ça a mis encore plus fin à l'expédition. Bon, c'était une expédition maudite et il y en a eu une troisième dans les années 60. Alors, ça, mes camarades ont fait en 58 le Nile Somerset en canot et triplas démontable. Alors ça, c'était une expédition qui valait la peine aussi. Ils ont eu surtout affaire aux hippopotames parce qu'il paraît que le Nile Somerset est bourré d'hippopotames. C'est un véritable paradis des hippopotames. Vous n'y avez pas participé. Alors, je n'y ai pas participé parce qu'ils faisaient la navette par avion. Ça coûtait quand même un peu trop cher pour ça à 120 km. Moi, je pensais les rejoindre d'ailleurs par voie de terre avec une voiture amphibique que j'avais commencé à construire. Enfin, c'est toute une histoire catastrophique aussi. La voiture n'a toujours pas été terminée. Alors, j'aurais dit écoutez, partez sans moi. J'étais obligé de trouver un... Non, c'était un quadriplas des deux à l'avant, deux à l'arrière. Alors, j'ai vu leur film. C'est assez affolant parce que c'était un bateau, je crois qu'il faisait 6 m. Et c'était tous des colosses, des champions de canoë ou des forts à bras, des kinésithérapeutes. On les voit manœuvrer dans le film avec la pagaie en faisant des efforts énormes. Le bateau bougeait à peine tellement il était lourd et chargé. Ils sont arrivés à descendre jusqu'à cette chute murchissonne dont je vous ai donné la photo tout à l'heure. Le bateau s'est cassé lors d'une remise à l'eau. Alors, ils l'ont abandonné en amont de la chute et ils ont fini leur voyage à pied. Avec beaucoup d'autres contretemps dont je vous passe le détail. Il faudrait 10 émissions pour raconter tout. Alors, racontez-nous l'expédition de 1962. Avec ces mêmes camarades suisses que j'avais connus parce qu'ils étaient partis du Canoe Club de Genève, on s'est décidé à faire le Nil bleu dans la partie inexplorée. C'était la grande tentation de tous les Canoe Club dont celui de France d'ailleurs. J'ai connu ceux qui avaient fait les projets et qui ne sont jamais arrivés à partir d'une part pour des raisons financières parce que ça coûte quand même assez cher. Nous étions arrivés à faire cette expédition pour 700 000 anciens francs chacun ce qui était quand même assez bon marché. On nous avait un camion tout terrain un Unimog qui devait nous accompagner en amont du lac Tana en Éthiopie. On devait descendre le petit Abaï qui est le plus long affluent du lac Tana en canoé à partir de l'endroit où on pouvait naviguer c'est un torrent pratiquement naviguer sur le lac Tana où il y a des îles intéressantes à voir avec des monastères coctes des choses intéressantes à visiter. C'est la source d'une île bleue. C'est la source d'une île bleue qui était quand même découverte depuis assez longtemps. Ça a été découvert en 1500 par les jésuites portugais qui avaient essayé de christianiser l'Éthiopie qui était déjà chrétienne d'ailleurs par les Nestoriens mais qui voulaient les convertir au catholicisme. Ça a plus ou moins réussi mais finalement pas puisque les Éthiopiens sont toujours chrétiens monophysites depuis ce temps-là. Et puis James Bruce, l'explorateur écossais est allé à la source d'une île et comme il était seul à ce moment-là à voyager vers le haut de l'île il a décrété que c'était là la source d'une île. Il a été obligé de couper la boucle qui était inexplorée et a rejoint l'île vers la frontière soudanaise enfin le Nil bleu et puis il a navigué jusqu'à Khartoum pratiquement. Il a été obligé de sauter la partie inexplorée qui est une gorge qui ressemble beaucoup plus grand aux gorges de l'Ardèche si vous voulez. Et qui donc se tient intégralement en Éthiopie. Oui, tout le Nil bleu sauf la partie qui coule au Soudan mais tout le Nil bleu coule pour naissance en Éthiopie. Et alors James Bruce avait coupé par les montagnes pour rejoindre le cours aval. Il a rejoint le Nil bleu plus en aval, à la frontière. Et votre but était d'explorer ces gorges du Nil à partir des chutes du Nil bleu jusqu'à la frontière. Le lac Tannay était connu quand même depuis 1500 au moins par les occidentaux. Et après ça il y a les chutes Tichysat que nous n'avons pas vues d'ailleurs. Et il coule ensuite dans une gorge où il y a les deux seuls ponts qui ne sont pas carrossables d'ailleurs qui ont été construits par les Portugais vers 1500 qui existent toujours mais sur lesquels on ne peut pas passer avec des voitures parce que ce sont des sentiers qui aboutissent on ne peut pas circuler autrement qu'à pied ou avec des mulets. Et une gorge qui est très profonde, très escarpée qui va jusqu'à pas tout à fait mais jusqu'au seul pont alors carrossable qui a été construit par les Italiens en 1936 qui est un très beau pont et le seul pratiquement carrossable sur tout le Nil bleu sauf le dernier pont qui se trouve à Khartoum, enfin là c'est la fin. Alors il est à nouveau inexploré à peu près 40 kilomètres en aval de ce pont presque à la frontière soudanaise enfin à 100 kilomètres avant la frontière soudanaise alors comme nous avions eu un bras cassé en gare de Dirédaoua parce que quand on a débarqué à Djibouti et de Djibouti à Dirédaoua on ne peut pas circuler en voiture parce qu'on se fait attaquer. On prend le train. Alors on avait mis le camion sur un wagon plateforme il n'y a pas de tunnel sur cette ligne là donc il n'y avait pas de problème pour passer le camion qui était déjà très haut sur eau qui avait un échafaudage tubulaire très haut aussi pour mettre les canoës en haut et le matériel en dessous et puis notre camarade le docteur Amosius qui était le chef de l'expédition s'est avisé de décharger du matériel pendant que le train était en gare pour faire un film autour de Dirédaoua et comme il était fatigué parce qu'il avait fait des démarches ou passé des nuits blanches à Djibouti il se casse le poignet alors pour faire une expédition en canoë avec un poignet cassé ça ne va pas du tout ça prend l'eau le plâtre enfin il l'a quand même fait mais il a voulu quand même venir avec nous alors on s'est dit on va sauter la partie la plus difficile la partie de 2 tiers du haut et on va faire les 2 tiers du bas qui sont inexplorés mais qui sont censés être plus faciles alors ce n'était pas facile quand même on est arrivé à l'affaire et on a été attaqué 25 km avant c'est l'endroit où on devait s'arrêter la nuit pendant qu'on dormait alors l'endroit où vous deviez vous arrêter c'était la frontière non un petit peu avant quand même un endroit qui est marqué sur les cartes mais qui n'existe pas en réalité Benichangu Benichangu c'est le nom de la région j'ai des trous de mémoire effroyable c'est pas grave mais enfin toujours est-il que vous vous êtes fait attaquer par qui ben par les irariens ce sont des goumous ce sont des noirs de la vallée du Dabou c'est une petite tribu et on les avait vu d'ailleurs ces gens là mais nous nous avions 12 jours de pailler dans les bras on était très fatigué on a décidé de camper bivouaquer plus exactement parce que normalement on campait dans les bateaux avec des une toile de tente qui tenait avec des arceaux sur les bateaux on couchait dedans comme des sardines si vous voulez sur des en caoutchouc mousse et puis des duvets et puis une moustiquaire d'un côté et un manchon pour pouvoir entrer et que les moustiques n'entrent pas si possible ce soir là il n'y avait pas trop de moustiques mais on avait quand même déchargé un bateau pour Freddy Morel qui était le grand kinésithérapeute le costaud de l'expédition chaque fois qu'il y avait un moustique c'était toujours pour lui on avait déchargé un bateau pour qu'il couche dedans et puis pouvoir mettre la moustiquaire puis les autres ont bivouaclé sur les galets il faut dire que les rochers d'une île deux sont des granites noires, des basases noires ou des schistes noires, mais noires comme du charbon c'est noir noir et la plage de galets sur laquelle on campait était noire aussi on était réveillé à une heure du matin il y avait un boucleur de lune par deux coups de fusil, alors moi je me dis tiens c'est mes camarades qui tirent sur des crocodiles et puis c'était pas ça, c'était des la tribu qu'on avait vue avant, quelques kilomètres avant qui avait tenu un conciliabule avant le coucher du soleil on s'est pas du tout que c'était ces gens là qui allaient nous attaquer la nuit, alors il y a des gens qui connaissent l'éthiopie qui nous disent mais vous auriez du aller les voir, faire amis amis avec eux alors je dis oui mais pour remonter les voir j'allais remonter à contre courant deux ou trois kilomètres traverser en faisant un bac comme on dit en canoë contre le courant, aller leur dire bonjour puis redescendre, ça faisait déjà six kilomètres de plus de pagaie et puis la nuit tombait bon alors on a décidé de bivouacler là on a eu deux morts deux morts tout de suite et puis les autres on s'est sauvé comme des froussards et on a bien fait parce que sans ça on serait tous morts et alors les deux morts c'était des membres de votre expédition c'était le docteur Stanley Walter qui était un chirurgien très réputé à Genève un chirurgien pour les accidents sportifs de ski principalement qui était très connu à Genève et puis le champion suisse de kayak qui était Henri Cadrinca, qui était d'ailleurs pas suisse qui était yougoslave, musulman que les Suisses gardaient parce qu'il était champion du monde de kayak, enfin il était en passe pour être naturalisé suisse un jour ou l'autre. Et alors vous avez réussi à vous en échapper comment ? On s'est sauvé sous les coups de fusil dans le bateau qu'on avait heureusement vidé pour Morel et sans rien pratiquement on a tout laissé sur place alors il y a des gens qui nous disent comme mon épouse qui me dit vous auriez quand même dû ramener le film et je dis oui si on avait ramené le film on n'aurait rien ramené du tout parce que quand on est sous les coups de fusil on pense pas tellement à ramener le film on pense surtout à pas faire comme ceux qui sont déjà morts et vous avez réussi à leur échapper jusqu'à la frontière oui on leur a échappé mais on se méfiait quand même parce que les Ethiopiens sont de très très bons marcheurs c'est pour ça qu'on voulait pas se sauver par la terre d'ailleurs on a préféré se sauver par voie d'eau et puis on a débarqué un peu plus bas à un endroit je crois c'était Chiogali sur la carte qui n'existe pas d'ailleurs et puis on avait rendez-vous avec le camion alors on s'est dit le premier arrivait attend l'autre et puis 12 jours de camion c'est ce qu'il a fallu au camion 12 jours pour venir d'Addis Ababa parce qu'il a eu aussi des passages de piste qui n'étaient pas pas commodes il y avait des bourbiers ils ont été obligés de sortir de la piste et puis d'écraser des bambous dans des forêts de bambous pour pouvoir contourner des endroits où la piste n'était pas praticable ils ont mis 12 jours pour nous rejoindre en roulant du début de la journée jusqu'au soir sans arrêt et puis nous nous avons séché dans la brousse pendant une bonne journée personnellement je suis resté 24 heures sans boire au bout du 3ème jour on est mort au bout du 1er jour on n'est déjà pas brillant je me demande ce que ça doit être le 2ème et le 3ème et puis parce que la brousse est très très sèche il n'y a pas une goutte d'eau c'est comme il y a beau avoir des arbres des acacias secs mais il n'y a pas d'eau à boire et puis quand le camion est arrivé là ça a été la dévivance il y avait de l'eau sur le camion et puis il nous a emmené tout de suite vers la Açosa alors qu'il était le premier poste à 170 km et ça a été la fin de cette 3ème expédition ça s'est terminé comme ça, on n'a pas pu faire la partie du haut parce qu'on avait tout perdu le matériel est resté sur place 600 kg de matériel abandonné sur place pour les deux premières vous avez ramené quoi ? on a ramené un film assez mauvais de la première expédition parce que tout était tombé dans l'eau malgré nos précautions et puis pas toujours les bobines de film heureusement parce qu'elles sont dans des boîtes étanches mais quand une caméra tombe dans l'eau parce que c'est toujours quand le sac étanche n'est pas fermé que la caméra tombe dans l'eau bien sûr et puis il y a des gens qui nous disent vous êtes des imbéciles, vous avez tout ce qu'il fallait pour que ça soit étanche mais l'accident arrive toujours bêtement quand on ne s'y attend pas c'est comme quand on s'est écrasé dans la rue si on le savait d'avance on ne serait pas écrasé et là c'est pareil, toutes les caméras étaient tombées dans l'eau un objectif ça se remplit très bien d'eau d'une île mais quand il est plein il faut le vider il faut le démonter et à ce moment-là il n'y avait pas de caméra, viseur, réflexe donc les objectifs remontés on ne savait pas ce que ça allait donner alors il y a des vues qui sont légèrement floues mais qui ne sont pas acceptables pour le commerce qui passent très bien à la télévision d'abord ça fait de très beaux petits tableaux à la télévision qui corrigent en général des défauts et puis j'ai fait aussi la deuxième expédition pour essayer de ramener un film qui lui, enfin ce que j'ai pu en tirer est quand même bon techniquement alors j'ai fait un cocktail des deux expéditions qui sait que ça a été le premier film dans le monde sur toute une île de vue de la source Vous me présentez ce film ? Nous l'avons présenté près de 3500 fois en France et 17 nations étrangères en assistant très lourdement auprès des organismes culturels parce que ça aussi c'était la partie des conférences ou des préparatifs c'est la plus grosse aventure encore que les expéditions elles-mêmes alors là le conférencier qui raconte ses histoires de conférences il faudrait un an d'émission pour raconter les anecdotes de conférences Mais alors si jamais une collectivité une école, une mairie qui écouterait éventuellement veut employer vos services et vos talents de conférenciers est-ce qu'on peut nous joindre quelque part ? Oui j'ai une adresse, un téléphone comme tout le monde mais personne ne nous joint c'est absolument le mur hermétique partout Peut-être qu'on jamais voulait vous lancer un appel Oh ben volontiers Ou est-ce qu'on peut vous joindre, donner un numéro de téléphone Peut-être par radio courtoisie Ou alors par la radio et on fera transmettre les demandes des gens intéressés éventuellement par une conférence Votre film dure combien de temps celui que vous présentez ? Le film durait 1h45 plus un petit quart d'heure de présentation ce qui faisait un spectacle de 2h à peu près comme la plupart des conférenciers Et vous avez écrit un livre ? J'ai écrit un livre qui est d'ailleurs bloqué complètement maintenant parce que je ne fais partie d'aucune association occulte alors je me doutais bien qu'il y aurait une peau de banane glissée dans la dernière édition qui m'a été refusée par 65 éditeurs pourtant c'est un sujet commercial ma référence c'est quand même que ça a été déjà refusé par 65 éditeurs, pour moi c'est une très bonne référence et je m'en rends et alors finalement j'en ai trouvé un grâce à un garçon qui fait Eric Cohen qui fait des émissions ici aussi Les éditions des 12 chapitres ? Ils ont fait un très bel album qui tape à l'oeil parce qu'il a fallu un demi-siècle pour qu'un éditeur s'aperçoive enfin qu'on avait fait des photos en 1950 sur le One Hill qu'on ne peut plus refaire maintenant alors l'album est très beau il a été diffusé pas trop mal pendant un an, seulement ça ne s'est pas diffusé vite parce qu'il était vendu très cher et alors maintenant l'éditeur est en procès avec le diffuseur, ce qui fait que j'en ai plus moi-même Donc on ne le trouve pas ? On ne peut plus le trouver en ce moment J'attends des nouvelles du procès Comme la justice ne va pas très vite on ne peut pas s'attendre à ce que ce soit débloqué très rapidement Je vais quand même donner le titre à tout hasard pour si jamais il est probable qu'il traîne chez quelques bookinistes ou dans des bibliothèques La dernière édition non, les premières oui c'est une installation de collection maintenant Alors il s'appelle Nile, le fleuve descendu de la source au delta de Jean Laporte paru est donc à Paris aux éditions chapitres 12 avec 224 pages et 153 photographes Le couleur, ça ne veut pas dire grand chose que je délivre tous ces renseignements puisqu'il est épuisé Il n'est pas épuisé, il est bloqué Il y en a encore, je ne sais pas 1800 à vendre J'espère, j'prie le bon Dieu pour qu'on arrive à avoir les 1800 en suivant Je vous remercie beaucoup Jean Laporte et puis que les éditeurs de Radio Goursoisie sachent que s'ils veulent plus de renseignements ils peuvent convier Jean Laporte à faire des conférences dans le cadre d'une structure d'école de mairie ou d'association culturelle C'est vrai que maintenant j'ai cessé de projeter le film quand même parce qu'au bout de 3500 conférences il y a tellement une petite lassitude Oui et puis il y a surtout qu'on ne peut pas rejoindre des organismes culturels que nous payons avec nos impôts mais qui ne veulent rien faire Alors en dernier lieu la prospection revenait à 400 courriers pour obtenir une réponse dont elle n'était pas encore sûre qu'elle allait donner suite Je ne parle pas du temps perdu parce que là j'ai fini par arrêter je fais des conférences bénévoles pour les gens que ça peut intéresser mais rien qu'un commentaire et un débat après ça marche très bien d'ailleurs les gens posent des questions facilement pendant 1h30 ou 2h on a battu le record avec les avocats de l'Institut Valentin ils ont posé des questions pendant 4h c'est sympathique Je vous remercie beaucoup et je vais donner 3 titres de livres autour du Nil en plus du vôtre le premier, on en a parlé tout au long de cette émission Patrice Franceschi Qui a bu l'eau du Nil c'est paru aux éditions La Font mais maintenant c'est en livre de poche chez Gélus et puis 2 livres parus chez Phébus le premier de James Bruce on en parlait tout à l'heure l'explorateur écossais qui est allé jusqu'aux montagnes d'Abyssinie ça s'appelle Aux sources du monde c'est un récit de ses explorations en Éthiopie chez Phébus et le second Le pacha blanc et les 40 voleurs c'est un livre, un récit de voyage de Samuel Baker paru aux éditions Phébus dans la collection Le tour du monde que dirige Chantal Edel la mère de Patricia Edel transition à Bill pour nous tourner vers Patricia qui est là et qui comme nous le disions au début de cette émission s'occupe à la guilde européenne du RED du département, du programme de solidarité étudiante ce département, ce programme de la guilde aide le financement et les initiatives de jeunes étudiants qui veulent fonder, qui veulent faire créer des actions d'aide humanitaire dans les pays du tiers monde. Alors la guilde c'est autre chose c'est aussi cette espèce de confrérie de l'aventure c'est comme ça d'ailleurs que la guilde se définit elle même avec la devise la guilde aide une jeunesse qui réalise les rêves d'une autre jeunesse faire ce dont les autres rêvent c'est mieux dit et la guilde européenne distribue les bourses de l'Amérique de Paris pour aider au financement de projets d'aventure alors d'abord Patricia, parlez-nous un tout petit peu de la guilde européenne du RED avant d'aborder votre sujet vous êtes spécialisée, c'est à dire la solidarité étudiante alors effectivement je pense qu'il faut resituer un peu avant ce qu'est la guilde du RED qui est donc née il y a 30 ans de l'idée du RED et de l'aventure donc les fondateurs de cette association au départ ont organisé des RED en Amérique du Sud en Afrique du Sud et montaient des projets assez exceptionnels à travers le monde autour de cette idée d'aventure mais bon pas pas l'aventure comme on l'entend souvent maintenant malheureusement avec très peu de moyens comme Sylvain et Alexandre aussi c'est pas le Paris-Dakar c'était une autre forme de Paris-Dakar beaucoup moins médiatisé mais avec des projets assez exceptionnels au bout de quelques années la suite un peu logique a été de en découvrant tous ces pays qui sont assez superbes on remarque aussi un certain nombre de on voit une certaine misère un certain nombre de besoins soit par exemple en Afghanistan suite à la guerre ou bien en Inde ou certains problèmes de famine à travers le monde donc l'aspect humanitaire a été un nouvel aspect de la guilde il y a à peu près 15 ans et je pense que c'est une suite tout à fait logique au démarrage de l'aventure et donc la guilde a commencé à organiser des caravanes en Afghanistan, des projets en Inde au Liban, puis au Cambodge, au Vietnam et a commencé à organiser le forum de solidarité nord-sud à Agen depuis 15 ans qui rassemble chaque année les acteurs de la solidarité internationale les ONG surtout et les pouvoirs publics alors après de plus en plus l'humanitaire comme on dit est devenu assez à la mode mais de plus en plus les étudiants aussi ont voulu s'investir dans des actions de solidarité et le programme de solidarité étudiante a été créé il y a 4 ans pour répondre à une demande des jeunes qui voulaient s'investir dans des actions humanitaires et de solidarité internationale alors l'idée de ce programme c'est à la fois je crois que je peux rappeler un peu les 3 objectifs qui sont l'aide au montage des projets humanitaires donc il y a à peu près une association membre de solidarité étudiante association humanitaire étudiante donc les aider à monter leurs projets en trouvant des financements et aussi en les faisant un peu parrainer par des ONG plus professionnels parce que c'est vrai que les associations étudiantes sont parfois taxées un peu d'amateurisme, on leur reproche de partir de bons sentiments mais de faire quelques erreurs ou de ne pas être très efficace, de ne pas être pérenne et durable donc l'idée c'était un peu de consolider ces projets étudiants donc renforcer la crédibilité de ces actions et donner une ambition au monde étudiant c'est à dire aussi donner un ton au monde étudiant qui a parfois aussi tendance à se refermer un peu sur ses problèmes sociaux et autres donc donner un peu une autre tonalité dans son étudiant et mettre en avant et en valeur ces initiatives positives de jeunes qui se lancent avec quand même beaucoup de courage et de bonne volonté et d'efficacité aussi dans des projets en faveur des populations du Sud Alors avant de poursuivre cette exploration de la Guilde Européenne du Red, je vous rappelle que vous êtes sur Radio Courtoisie 95.6 et que nous recevons aujourd'hui dans le Libre Journal de l'Aventure, Jean Laporte pour son expédition au long d'une île et Patricia Hedel qui est en train de nous parler de la Guilde Européenne du Red et des divers programmes qu'elle développe dont celui dont elle a la charge de solidarité étudiante. Alors quand on est un étudiant parisien, français et qu'on a tout d'un coup envie de monter une action humanitaire, qu'est-ce qu'il faut faire ? On est devant le barrage administratif, la Guilde Européenne ouvre une clé pour faire tomber le mur, mais quelle est l'action à suivre et la démarche ? Je crois que c'est pas très compliqué administrativement de créer son association Bon je crois qu'elle a déjà quand même des associations étudiantes en France donc si on n'a pas vraiment de projet au départ ça peut être intéressant de rejoindre des projets qui existent déjà Ensuite je pense que si on veut monter une association je pense que c'est parce qu'on a une idée au départ c'est-à-dire par exemple on a des contacts dans un pays ou au cours d'un voyage on s'est lié d'amitié avec la population d'un village, donc à ce moment-là on peut décider de créer une association pour venir en aide à ces populations mais je crois qu'avant de commencer à créer une association, il faut tout de suite penser en termes de durée, parce que si on crée une association pour envoyer des convois de médicaments pendant un été et qu'après c'est fini bon moi c'est un petit peu dommage, et pareil on commence on a envie de construire une école, je sais pas au Burkina Faso on commence à la construire et puis après s'il n'y a pas d'enseignants à mettre dedans et à payer, ou s'il n'y a pas les moyens de finir l'école, ça je crois qu'il faut faire assez attention à ce niveau-là, donc c'est vrai qu'à la guilde à ceux d'attitude, il y a des associations qui existent déjà et qui nous rejoignent, ou bien on peut en aider à en créer et l'intérêt de ceux d'attitude justement c'est, nous on peut les avec l'expérience et le savoir-faire un peu de la guilde, les aider à monter leur projet, mais aussi créer un réseau d'associations étudiantes qui puissent communiquer entre elles et travailler ensemble, donc on se réunit comme ça tous les mois, il y a un bulletin de liaison et plutôt que chaque petite association travaille un peu dans son coin, travailler ensemble et rassembler un peu les forces agissantes. Vous coordonnez. Voilà. Alors vous-même, Patricia, vous avez passé huit mois, il y a quelques années, un an ou deux ? Oui. En Asie du Sud-Est ? Oui. Au Cambodge, au Vietnam ? Non, alors ça c'était un projet un peu différent, donc c'était effectivement, je suis partie neuf mois en Asie du Sud pour voyager au départ, découvrir un peu tous ces pays. Et quel a été le rapport avec Solidarité étudiante ? Alors il n'y en avait aucun, c'est que j'étais pas encore à Solidarité étudiante, c'était à la fin de mes études, donc c'est vrai que je baignais un peu dans cette atmosphère d'aventure et puis de solidarité aussi depuis longtemps. Donc j'ai voulu partir comme ça et donc j'ai voyagé pendant six mois et après je me suis occupée d'enfants pendant trois mois au Vietnam, effectivement. Alors est-ce que vous pouvez, comme une illustration, nous dire, nous décrire par exemple un projet qui a été depuis le début jusqu'à la fin, qui est né dans l'esprit d'un étudiant, qui s'est adressé à vous, qui a été créé et soutenu et qui a été mené à bien cette année ou l'année dernière ? Ben ça, il y en a beaucoup. Je crois que dans les associations qui sont là un peu depuis le démarrage, il y a l'association A tout lire au Burkina Faso qui a commencé il y a trois ans à construire une école là-bas. Mais bon, c'est très à la mode de construire des écoles au Burkina Faso, c'est quand même un peu spécial dans la mesure où c'est quand même un assez gros projet. Ils ont commencé la première année à construire l'école primaire, ensuite l'école secondaire, enfin le lycée, et puis l'été dernier, des logements pour le proviseur et les enseignants, et puis maintenant l'idée de créer un lycée d'enseignement technique. Donc ça, c'est un exemple de projet étudiant qui a tout à fait assuré sa pérennité, qui a eu un réel suivi et qui continuera à en avoir. Un autre exemple ? Une association qui nous a rejoint l'année dernière, une association de Marseille, qui a monté un système d'énergie solaire au Cambodge pour réfrigérer les médicaments dans une région du Cambodge, et qui cette année a un projet par été, c'est un projet de purification de l'eau. Donc là, c'est un projet qui est assez original et intelligent, et qui en plus correspond aux études et aux projets professionnels de ces jeunes. Combien de demandes avez-vous par an ? De demandes de candidatures ? Pour être soutenu par une bourse ? Alors, oui. Pour les bourses de l'Aventure de la Guilde, il y a plein de bourses différentes, donc il y a les bourses d'Amérique-Paris, les bourses des Hauts-de-Seine, les bourses de l'ESG, je parlais de solidarité étudiante, vous avez... Il n'y a pas de bourse spécifique à solidarité étudiante. Enfin, pas encore. Donc, ce sont les bourses habituelles de la Guilde. Par contre, on prospecte spécialement pour les associations étudiantes, membres de ces actes étudiantes, on repère un peu qu'il y a peut-être d'autres moyens de financement intéressants pour eux. Ah d'accord. Et pour l'instant, alors, autre question, combien d'associations sont membres de solidarité étudiante ? En ce moment, 31, là, maintenant. 31. Depuis la création ? Non, non, il y en avait 6 suite l'année dernière, maintenant il y en a 31. Enfin, ça progresse. Alors, donc, ça c'est un des programmes de la Guilde européenne du RED. Et comme vous le disiez à l'instant, il y a d'autres bourses qui sont allouées pour d'autres genres d'aventures, qui sont soit des aventures scientifiques, soit des aventures concernant des exploits plus sportifs, plus physiques, des explorations. Et là, ce sont les bourses d'Amérique de Paris ou des bourses des Hauts-de-Seine. Alors, en fait, il y a tout un système de bourses à la Guilde, effectivement. Je pense que si des personnes sont intéressées, le mieux ce sera de nous contacter. En fait, il y a différents donateurs. Les bourses de l'Amérique de Paris, ce sont pour des projets soit culturels, soit sportifs, soit éventuellement humanitaires. Mais bon, ils n'aiment pas trop les projets humanitaires. Donc, plutôt sportifs et culturels. Ensuite, les bourses des Hauts-de-Seine. C'est un peu le même fonctionnement que les bourses d'Amérique de Paris, donc pour les 18-26 ans. Ensuite, les bourses ELF pour des projets spécifiquement de développement en faveur des pays du Sud. Donc, ça, c'est ouvert à tous les âges. Les bourses Nestlé, ce sont des projets de développement qui visent à l'autosuffisance alimentaire des populations du Sud. Ensuite, les bourses de Solidarité Nord-Sud qui sont remises aux forums d'agents chaque année à l'automne. Donc là, il y a différents donateurs. Le ministère de la Coopération, le Grand Prix Madame Figaro, les bourses de la Fondation Folro. Donc, tout un système de bourses pour des projets de développement aussi. Et les bourses Yamaha aussi. Alors, ça, ça concerne les aventures à moto. Voilà, pour les projets à moto. Et qui ont été les prix ? Mais il y en a une vingtaine des bourses de la Mairie de Paris ? Alors, les bourses de la Mairie de Paris, il y avait à peu près une vingtaine de projets, effectivement. Plutôt des projets sportifs et culturels. Dont celui, moi j'en connais un. C'est celui de Stéphanie Billiou qui est venue à ses vingtaines pour la première émission de l'aventure après un voyage en Iran. D'ailleurs, le récit de son voyage en Iran est paru ce mois-ci dans le grand reportage qui est consacré à l'Egypte. Donc vous voyez, tout se tient, c'est formidable. Et Stéphanie Billiou retrace son voyage en Iran dans le grand reportage. Et elle a obtenu une des bourses 96 de la Mairie de Paris après avoir postulé à la Guilde Européenne du Red. Et pour un voyage qui va l'amener en Éthiopie pour suivre les caravanes de sel. Un message d'auditeur de Radio Courtoisie qui est une question à Jean Laporte. Alors, un auditeur pour Jean Laporte. Avez-vous récupéré vos équipiers qui ont été tués lors de votre expédition ? Non, absolument pas. C'était impossible parce que nous ne sommes pas venus pour parler de choses mormides mais enfin, ils ont tous été dévorés par les crocodiles. On n'a pas tellement à parler de ça. J'imagine, oui. C'est le côté spectaculaire dont, d'ailleurs, vous devez être un peu accablé par les journalistes qui doivent n'en retenir de ces expéditions ? Oui. Là, on était assaillis de journalistes mais on n'a pas donné suite parce qu'on remarque que quand on ne veut pas faire parler de soi, ce n'est pas difficile. Il n'y a qu'à dire « je ne veux pas en parler » et puis c'est tout. Personne n'en parle. C'est ce qui est arrivé. On a été assaillis de télégrammes à Addis Abeba parce que par images pour ne pas le nommer, ils nous demandaient d'envoyer les photos des victimes. Alors, on leur avait proposé des bons documents sur les premières. Précédemment, ça n'avait pas été accepté parce qu'on ne monnayait pas les victimes. On ne s'apesantira pas sur ce côté un peu morbide de cette aventure. En revanche, votre réponse amène à un point intéressant sur la faune du Nil. Vous qui êtes spécialiste des dauphins, est-ce qu'il y a des dauphins, est-ce qu'il y a des mammifères marins à part les lamenta qui existent dans le Nil ? Non. Pas là, en tout cas. En Amazonie, on en trouve des dauphins d'eau douce mais pas dans le Nil. En revanche, il y a des crocodiles. Il y a des dauphins dans le delta tout à fait à la fin. C'est de l'hommère à ce moment-là. Et les crocodiles du Nil, est-ce qu'ils vous ont posé des problèmes au cours du bivouac ? Non. Moins que les douaniers, de toute façon. Ils ont des moins grands dents. Si il n'y avait pas les douaniers, tout le monde pourrait se faire explorateur. Quand on avait le choix entre les crocodiles et les hippopotames, on choisissait plus ou moins les crocodiles à condition de ne pas tomber dans l'eau. Bien sûr, ils ont peur et ils sont chassés. Alors, ils sautent à l'eau. Le danger, c'est que s'il y en avait escarpé, ils risquaient de vous sauter sur le bateau. C'est déjà arrivé à d'autres expéditions. Sinon, ils se sauvent. Ou alors, ils passaient sous le bateau, ils raclaient le dessous du bateau. Ce n'est pas très rassurant, mais il ne se passait rien. Et les hippopotames qu'on a tendance à voir comme des gros mammifères débonnés et qui sont faits des rôdes du taboucheuseur ? Ce n'est pas très beau à voir. Déjà, au Ragdon, les hippopotames, c'est toujours assez grimaçant. Ça dépend des cas. Ça dépend de la profondeur de l'eau. Il y en a qui ont des petits. Ça dépend s'ils ont l'habitude de voir des bateaux passer ou si c'est dans un endroit inexploré où là, ils n'en ont pas l'habitude et ils attaquent. Ça dépend de beaucoup de choses. Enfin, on a été chargé plusieurs fois. On l'a échappé belle. Ça s'est quand même bien passé, en gros. Enfin, je ne peux pas vous donner tout le détail des charges d'hippopotames au long du Nil. On l'a échappé belle. On a une question d'une auditrice qui aimerait bien avoir plus de détails. Alors, une auditrice demande Est-ce que j'ai pu espérer un jour assister à une conférence de M. Jean Laporte et à la projection de son film ? Non, pas avec Connaissance du Monde. D'ailleurs, je crois qu'ils ne font plus de séances à la grande salle. Ils n'en font plus dans la petite salle. Là, nous y sommes passés, je crois, 5 fois, en plusieurs fois. Et Connaissance du Monde, d'ailleurs, n'a pas voulu de mon film au début. Alors, ils m'ont pris en bouche trop quand ils avaient besoin de moi. Enfin, je n'ai jamais collaboré d'une façon très, très... à part avec ce qu'on appelait les sous-circuits à l'époque. Alors là, c'était des circuits très sympathiques pour faire un circuit à la France profonde parce qu'on passait dans des foyers ruraux, on était reçus par des gens sympathiques. Mais dans les grandes salles, qui ne sont pas rentables, d'ailleurs, c'est pas... J'aime mieux faire un circuit dans les foyers ruraux que de faire une grande salle dans une ville comme Lyon où on a toujours peur que ça ne marche pas. Parce que les conférences, une fois sur deux, il y a toujours un pépin, où l'organisateur n'est pas là parce qu'il a oublié qu'il n'a pas vu la conférence. On a vu tous les tableaux possibles. C'est d'ailleurs révoltant de voir ce qu'on arrive à voir J'ai une petite digression sur... Vous vous ennuyez à trouver des diffuseurs pour votre film. Pour me retourner à nouveau vers Patricia puisque la Guilde européenne du Red organise un festival du film, tous les ans, à Dijon. Le festival international du film d'aventure vécu. Ça doit être la 18ème année, quelque chose comme ça. Il avait lieu avant à La Plagne, depuis 3-4 ans à Dijon. Et donc là, ce sont différents types de films, autant de films anglo-saxons que français, que des films aussi du début du siècle. Des films beaucoup plus anciens, effectivement. Depuis combien de temps le festival existe-t-il ? 17-18 ans à peu près. Chaque année, il y a un invité d'honneur. Cette année, il y avait Sir Peter Blake, le grand navigateur. Et Norman Vaugan aussi, une personne assez extraordinaire. 89 ans, vainqueur d'un sommet en Antarctique. Fort son nom. Tout à fait, oui. Et le festival se clôt par la remise d'un prix à un film qui gagne. Du meilleur film et du meilleur livre aussi d'aventure. Alors, Jean Rapport, vous n'avez jamais participé au festival de Dijon ? Non, mais il y a énormément de festivals, si on peut dire, de films d'exploration. On reçoit des circulaires qui nous invitent. Souvent, le problème, c'est qu'il faut s'offrir le voyage. On y va. On dit, oui, votre film, c'est pas mal. C'est de la belle aventure, mais c'est trop vieux. Merci d'être venu. Au revoir. Tout ça, ça coûte quand même pas cher de voyage pour rien. Est-ce que après la dernière expédition de 1962, vous êtes revenu sur le Nil ? Je suis revenu deux fois sur le Haut-Nil, au Burundi et au Rwanda, entre deux massacres. Heureusement, j'ai eu de la chance. Mais malheureusement pas pour faire du kayak, pour projeter notre film dans les centres culturels français. En combien, en quelle année ? C'était 84 et 86, si je ne me trompe pas. Bien. Et pas depuis. Vous savez, le prix du billet par avion, ça fait 1,4 millions d'anciens francs. Il faut y retourner à vélo. Mais on ne pourrait pas passer. Par le nord ? Par le sud, peut-être. Encore, ce n'est pas sûr. L'émission, malheureusement, se termine. Nous allons la clore en donnant les références de la Guilde Européenne du Red. Pour toute information, vous pouvez contacter la Guilde Européenne du Red ou particulièrement Solidarité étudiante. On se retrouve au Girard dans le sixième arrondissement ou en téléphonant au 01 43 26 97 52. Je répète, le 01 43 26 97 52. Si des étudiants éventuellement intéressés par ces bourses veulent déposer un dossier, il faut le faire avant le 15 mars. Et ensuite, il y a un jury qui se réunit, qui décide des dossiers qui sont retenus et qui allouent les bourses. Voilà, tout à fait. Les réponses sont au début juin à peu près. Très bien. Je vous remercie beaucoup. Merci à vous, Jean Laporte. Je vous rappelle que vous pouvez appeler Radio Courtoisie pour avoir éventuellement les coordonnées de Jean Laporte qui pourrait venir éventuellement se déplacer pour faire une conférence sur son voyage, sur ses trois expéditions. Merci à Patricia Edel. Merci Priscilla. On se retrouve dans trois semaines pour une émission sur la montagne. Au revoir.