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Interview avec Bernard De Vos ancien délégué général aux droits de l enfant-0nQhMh

Interview avec Bernard De Vos ancien délégué général aux droits de l enfant-0nQhMh

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Bernard Devos, former delegate for children's rights, discusses the importance of family therapy and support for all families, especially those who are less educated and have limited access to resources. He highlights the challenges faced by these families in adapting to rapidly changing societal norms and the impact it has on parenting styles. He also mentions the difficulties faced by fathers in certain cultural contexts and the need for preventive measures to support families before issues escalate. Building a trusting relationship and providing reliable support are key in helping families navigate these challenges. Alors pour ceux qui ne connaissent pas Bernard, Bernard Devos, qui a entre 2008 et 2023, je crois, 15 ans, donc qui a occupé la fonction de délégué général des droits de l'enfant. Quand on parle de thérapie familiale, on sous-entend qu'il y a quand même un souci. En fait, toutes les familles doivent être aidées. Les évolutions au sein des familles ont été tellement fulgurantes au cours des 20-30 dernières années qu'aucune famille ne peut dire qu'elle n'en suivait pas les conséquences. C'est-à-dire que les familles les moins instruites, les moins éduquées ont parfois plus de difficultés parce que, justement, elles n'ont pas ce compagnonnage avec d'autres familles qui connaissent les mêmes difficultés, elles n'ont pas accès à la lecture, elles n'ont pas accès à l'aide extérieure. Parce que c'est vrai que c'est un public, effectivement, qui est culturellement fort imprégné, entre guillemets, d'une culture paternaliste assez puissante, forte. Et puis, les parents doivent, quand même, malgré tout, faire autorité. Parce qu'il y a un famille bio, avec des filles, en thérapie funèbre, ça aide, ça marche. J'ai envie de refuser la nuance avec ces familles qui ont accès à la culture. Justement, du coup, des familles qui ont moins cet accès vivent doublement une injustice, finalement. Parce que, du coup, ça crée un décalage encore plus important. Bien sûr, et elles n'ont pas cet accès-là. Quand tu n'as pas accès à de l'aide, que ce soit par toi-même avec la lecture, etc., ou du compagnonnage avec d'autres parents et que tu n'as pas accès à des thérapeutes, tu es obligé, à la limite, de répéter ce que tu sais de l'éducation. Et donc, tu répètes une éducation, tu répètes un modèle d'autorité qui n'a plus cours. Et forcément, par rapport à des enfants qui, eux, vivent dans un monde qui évoluait, le décalage est énorme et les ruptures sont bien plus fortes. Maroc, c'est vraiment ton pays de cœur. Tu as quand même beaucoup travaillé, notamment avec les SAJ, etc. Il me semble quand même qu'on a aussi, par rapport à la question d'autorité, des familles avec des modèles culturels différents. Modèles où, justement, le père était l'autorité. Je pense à des familles maghrébines, marocaines, etc. Dès lors qu'on retire un enfant, comment est-ce qu'on peut ne pas s'étonner du retrait ou du désinvestissement, en apparence, de ce père ? Ils vivent dans des situations de précarité qui font en sorte qu'ils sont désqualifiés. Et ils sont désqualifiés de tous les côtés, ces pères. Et donc c'est extrêmement compliqué pour eux de se retrouver avec leurs gamins quand ils grandissent dans un milieu, justement, qui est évolué. Les parents sont un peu en décalage par rapport à ça, les pères surtout. Et donc c'est effectivement compliqué. Et donc du coup, j'ai envie de dire, ce serait quoi, toi, ta note d'espoir, justement, pour ces familles qui n'ont pas accès, notamment, ne fût-ce que financièrement, à avoir un recours d'accompagnement qui soit le SAJ qui dit, voilà, vous devez aller, vous êtes suivi. Ce qu'on parle d'aide à la jeunesse, c'est la note d'espoir, c'est quand même que le nouveau décret de l'aide à la jeunesse, volonté est d'aller plus en prévention, au contact avec ces familles qui éprouvent des difficultés, avant que le lien au sein des familles ne se délide complètement. Celles qui ont eu accès, justement, à des conseils, celles qui ont accès à une aide thérapeutique ou pas thérapeutique, même parfois pédagogique. Je pense que certaines familles arrivent à s'en sortir avec ça, et celles qui n'ont pas accès à ça sont encore plus en difficulté. Donc on voit à quel point, même quand il peut y avoir, me semble-t-il, des carences au niveau des substituts parentaux, en tout cas des figures de soins, à quel point un éducateur, voilà, un référent peut avoir des effets thérapeutiques, et tout au long de la vie, finalement, et donc, du coup, aussi travailler sur nos liens d'attachement aussi. Mais tu as raison, la relation, elle est vachement importante, et la seule chose, c'est qu'il ne faut surtout pas exploiter la relation et en faire quelque chose qui donne des résultats tout de suite. C'est vraiment, la relation, c'est la base de tout, et ça prend du temps. Très important, justement, et c'est ça que j'essaie de faire aussi, moi, avec des familles que j'accompagne, c'est cette fiabilité, cette confiance relationnelle où, quoi qu'il arrive, tu es là, quoi. Moi, je crois vraiment que quand tu es sincère dans le lien, il me semble qu'il y a quelque chose qui se passe au niveau de l'échange relationnel, je crois. Et c'est ça, pour moi, la réciprocité, où tu reçois peut-être avec le retour, plus tard, ou quand eux-mêmes deviennent parents, finalement. Non, c'est vrai. C'est clair que le mot que tu as employé, qui est un mot essentiel, c'est le mot de confiance. Pas confiance en toi, Anne-Gamine, j'ai pas confiance en toi, mais je te laisse aller quand même. En tout cas, Bernard, merci beaucoup. Avec plaisir. Voilà, ce fut un bon moment.

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