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La dose audio 14

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Les Fées FâchéesLes Fées Fâchées

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Jean-Pierre Chambon / La montagne lumineuse (extrait) Max Porter / La douleur porte un costume de plumes Traduction de l’anglais : Charles Recoursé Jean Echenoz dans Relire. Enquête sur une passion littéraire de Laure Murat Henri Thomas / Les jours peu radieux Lucien Suel / Le nouveau bestiaire (extrait) Edward Thomas / Adlestrop Traduction de l’anglais : B.C Adrienne Rich / Plongée dans le naufrage Traduction de l’anglais : Chantal Bizzini

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Transcription

The information consists of different excerpts from various sources. It includes passages from books such as "La montagne lumineuse", "La douleur porte un costume de plume", "Relire, enquête sur une passion littéraire de l'or murat", "Les jours peu radieux", "Adelstrop", and "Plongée dans le naufrage". These excerpts touch on various themes such as the connection between individuals and their surroundings, the power of readers to interpret and rewrite books, the beauty of poetry, and the exploration of the depths of the ocean. Une certaine dose de peau, de peau, et une certaine dose de peau et vie, qui a vécu sa jeunesse avec, chaque jour sous les yeux, les mêmes montagnes bornant son horizon, pourra se sentir secrètement et sentimentalement lié à ses extensions, ses éminences, comme à d'infimes excroissances. Jean-Pierre Chambon, La montagne lumineuse, extrait Dans notre version, je suis docteur ou fantôme, parfait stratagème, docteur, fantôme et corbeau. Nous pouvons faire ce que les autres personnages ne peuvent pas, manger la tristesse par exemple, ou renfouir les secrets, ou mener les batailles homériques contre le langage et Dieu. J'ai des excuses, amis, déus ex machina, blagues, symptômes, fonctions, spectres, des qui, jouets, revenants, bâillons, psychanalystes et bébisciteurs. J'étais tout de même l'oiseau au centre et à tous les extrêmes. Je suis une matrice, je le sais, il le sait, un mythe dans lequel se faire insérer, dans lequel s'insérer. Max Porter, La douleur porte un costume de plume. Traduction de l'anglais, Charles Recourcé On invente un peu le livre qu'on lit. Un jour, un lecteur m'a parlé d'une scène dans un de mes livres, je ne reconnaissais rien et puis j'ai fini par comprendre de quoi il s'agissait, il avait changé les sexes des personnages, les situations, les dialogues, les lieux, à peu près tout. J'ai trouvé ça formidable, il avait entièrement reconstruit le livre pour lui, c'était magnifique, c'était cette idée que le lecteur écrit le livre qu'il lit. Je ne perçois pas du tout la dimension régressive de la relecture, la relecture me fait toujours avancer, je ne suis pas dans une répétition vaine, ce sont soit des redécouvertes, soit des retrouvailles selon d'autres angles. Jean Echnose, dans Relire, enquête sur une passion littéraire de l'or murat. Un poème en l'honneur des contrariétés Un poème en l'honneur des jours peu radieux, Des lampes de Paris, des visages sans yeux Qui veulent s'éveiller dans les murs désolés. Quand je luttais dans le sable de la fatigue, Les bêtes, les passants de l'ingrate saison, Le fanal curieux qui chemine si vite Me plaignait de peiner dans le grand abandon. Les passerelles de minuit sont si légères, Si frêles sous le poids d'un vivant mal d'aplomb, Et l'échelle qui branle, et la berge qui cède, Et l'aube qui vous met dans le cou son glaçon. Gourdes et rebelles, si la main ne se peut clore, Comment saisir le glaive offert par le matin ? J'ai laissé l'ennemi s'enfuir à chaque aurore, Il suffisait d'un geste aux poursuites sans fin. Henri Thomas Les jours peu radieux Petit moine trottine dans le couloir, Tu cloîtres, tu marmonnes dans ton bec, La prière du macareux, donne-nous le crustacé quotidien, Moinillon, moineau, en avis de pingouin, Ignorant de ton destin, macareux noir, Mange-poisson, dans l'éternité, qui te mangera ? Qui imposera le silence au macareux ? Qui te changera, macareux en macabée ? Lucien Seul Le nouveau bestiaire Oui, je me souviens d'Adelstrop, juste ce nom parce qu'un après-midi, de chaleur, L'express s'y est arrêté, imprévu, c'était la fin juin, Sifflement de la vapeur, quelqu'un se racle à la gorge, Personne ne descendit et personne ne vint, Sur le quai vide, tout ce que je vis, C'est Adelstrop, rien que ce nom, Et des peupliers, des épilobes et de l'herbe, Et des rennes déprées et des meules de foins séchées, Pas moins immobiles dans leur beauté solitaire Que les petits nuages là-haut dans le ciel. Et pendant cet instant, un mer le chanta, Tout près et alentour, indistinct, Et de plus en plus loin, tous les oiseaux de L'Oxfordshire et du Gloucestershire. Edward Thomas Adelstrop Traduction de l'anglais B.C. Traduction de l'anglais B.C. Après avoir lu le livre des mythes, chargé l'appareil photo et vérifié le tranchant du couteau, j'ai revêtu l'armure de caoutchouc noir, les palmes absurdes, le masque grave et malcommode. Je dois le faire, non comme Cousteau et son équipe zélée, à bord du schooner inondé de lumière, mais ici, seule. Il y a une échelle, l'échelle est toujours là, qui pend innocemment contre le bord du schooner. Nous savons à quoi elle sert, nous qui l'avons utilisée, sinon c'est aussi une pièce de floche marine, un article quelconque. Je descends, barreau après barreau, et l'oxygène me submerge encore, la lumière bleue, les atomes limpides de notre atmosphère. Je descends, mes palmes m'handicapent, je descends de l'échelle en rampant comme un insecte, et il n'y a personne pour me dire quand l'océan va commencer. D'abord l'air est bleu, et puis il devient plus bleu, puis vert, et puis noir, je m'évanouis dans ce noir, mon masque est fort, il pompe mon sang avec force, la mer c'est une autre histoire, la mer n'est pas une question de force, je dois apprendre seule à faire pivoter mon corps sans violence dans l'élément profond. Et maintenant il est facile d'oublier pourquoi je suis venue, parmi tant d'êtres qui ont toujours vécu ici, agitant leurs éventails crénelés entre les récifs d'ailleurs. On respire différemment ici-bas, je suis venue pour explorer l'épave, les mots sont des intentions, les mots sont des cartes, je suis venue pour constater les dommages et les trésors qui prévalent, je caresse le rayon de ma lampe lentement le long du flanc d'une chose plus permanente qu'un poisson ou qu'une algue, j'étais venue pour cela, le naufrage et non l'histoire du naufrage, cela même et non le mythe, le visage noyé regardant toujours vers le soleil, l'évidence des dommages usés par le sel et le balancement pour cette beauté de membrure du désastre, arrondissant leurs témoignages parmi ceux qui rôdent timidement, c'est bien ici et j'y suis, londine dont la chevelure sombre coule noire, londin dans son corps en armure, nous tournons silencieusement autour de l'épave, nous plongeons dans la cale, je suis elle, je suis lui dont le visage noyé dort les yeux ouverts, dont les seins portent encore la contrainte, dont la cargaison d'argent, de cuivre et de vermeil repose obscurément dans des tonneaux, à demi enfoncé et abandonné à la rouille, nous sommes les instruments à demi détruits qui autrefois indiquions une direction, les bûches mangées par l'eau, le compas faussé, nous sommes, je suis, vous êtes, par lâcheté ou courage, celui qui trouve son chemin de retour vers cette scène, muni d'un couteau, d'un appareil photo, d'un livre de mythes où nos noms ne figurent pas. Adrienne Rich Plongée dans le naufrage Traduction de l'anglais Chantal Bizigny

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