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LBJdel'aventure_11_1996_Iran_fleuves_Russie

LBJdel'aventure_11_1996_Iran_fleuves_Russie

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LBJ de l'aventure dirigé par Sylvain Tesson, invités: - Michel Peissel : explorateur et écrivain - Stéphanie Billioud : journaliste et aventurière - Alexandre Poussin : aventurier et écrivain SUJETS : Voyage en Iran ; La traversé fluviale de la Russie ; L'aventure des fleuves

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This is an episode of a radio show called "Libre Journal de l'Aventure," where the host invites authors, adventurers, and explorers to share their travel stories. They also discuss past adventures and current news in the world of adventure. In this episode, the host introduces the guests, including a journalist who recently traveled to Iran. The journalist talks about her experiences in Iran and the misconceptions people have about the country. She describes the stark contrast between the government and the Iranian people, who are tired of the economic crisis and the restrictions placed on their daily lives. She also mentions the difficulties she faced in obtaining a visa extension for her trip. Overall, the episode sheds light on the real Iran and challenges the stereotypes often associated with the country. Bonjour, bienvenue au Libre Journal de l'Aventure. Nous allons vous emmener dans des contrées lointaines, dans des terres exotiques, sous des latitudes tropicales, à travers des routes inaccessibles, mais aussi, pas loin de chez nous, en France, en Europe, pour prouver la vertu et l'exactitude de l'adage selon lequel l'aventure est au coin de la rue et qu'il n'est pas besoin toujours des antipodes pour découvrir et vivre des choses extraordinaires. Alors le but de notre Libre Journal de l'Aventure est triple. D'abord, inviter des auteurs, des aventuriers, des explorateurs qui nous raconteront en direct leurs récits de voyages. Ensuite, faire référence aux aventures passées, à tous nos pairs, à tous les pairs des aventuriers, ceux sur les traces desquels nous marchons. D'ailleurs, la plupart des aventuriers actuels qui vivent des explorations veulent commémorer des aventures qui ont déjà été vécues. Enfin, nous parlerons de l'actualité de l'aventure, des livres qui paraissent, des rencontres possibles. Il ne s'agit pas de faire des rubriques cloisonnées, mais d'essayer de parler de cette actualité qui vit tous les jours. Voilà, alors, autour de nous, dans ce studio aujourd'hui, je sors ma boussole pour identifier les gens qui sont là. Alors, au sud, Priscilla, qui a la gentillesse de m'assister pour cette émission. Au sud-ouest, c'est Stéphanie Billiou, qui est journaliste, aventurière, et qui a deux endroits de prédilection qui sont l'Himalaya et le désert. En face de moi, un grand vide, car Michel Pessel, qui doit venir nous rejoindre, n'est pas encore là, il doit être en train de batailler sous la pluie dans les embouteillages de Paris. Michel Pessel est docteur en ethnologie, spécialiste de l'Himalaya, et auteur d'une dizaine de livres, et également chef d'expédition. D'ailleurs, il revient d'un long périple dans l'Eldorado grec, il nous en dira un peu plus. Et puis, plein nord, c'est Alexandre, à ma droite, Alexandre Poussin, écrivain, voyageur, qui revient du Zanskar, où il était il y a quelques mois, et qui va nous parler du voyage en Iran, et de l'aventure des femmes dans ce pays. Et puis, peut-être tout à l'heure, les frères Berck, qui sont des jumeaux navigateurs traditionnels qui viennent de traverser l'Atlantique sur un bateau de 4 mètres, mais qui ne sont pas non plus encore arrivés. Alors, on va s'intéresser tout de suite au voyage de Stéphanie, bonjour ! Bonjour ! Alors, vous revenez de l'Iran, où vous avez passé quelques temps. Racontez-nous un peu, d'abord, quand avez-vous fait ce voyage ? Alors, j'ai fait ce voyage il y a à peu près 6 mois, et la bataille, en fait, était très rude, et elle commençait depuis Paris, parce que partir en Iran n'est pas du tout évident. Lorsqu'on est à Paris, on ne peut partir qu'avec un voyage organisé, ce qui n'était pas du tout ce que je souhaitais. Et en tant que journaliste, on peut avoir un visa très très court, puisqu'on peut uniquement avoir un visa de 8 jours. Donc, pour partir longtemps et loin, du coup, je me suis embarquée sur Delhi, parce que je savais que là-bas, il était possible d'avoir un visa de transit. Donc, la bataille était éminemment administrative, au départ, pour réussir à pénétrer dans ce pays que je rêvais de connaître depuis des années, et sur lequel j'avais l'impression qu'il y avait beaucoup de clichés véhiculés, parce que c'est vrai qu'on entend tout le temps parler de l'Iran, mais d'une façon peut-être un petit peu réductrice, simplement en disant que l'Iran, c'est le soutien financier aux terroristes un petit peu partout, à droite à gauche dans le monde, etc. Et je me disais, mais on ne parle jamais des Iraniens. Il y a des gens dans ce pays, c'est pas possible. On parle des grands barbus et des turbans. On parle des grands méchants, mais on ne parle pas de la population. Alors, je me suis dit, voilà, j'ai envie d'aller faire un tour d'Iran, à la rencontre de la population, à la rencontre de ces gens. Mais alors, un tour d'Iran, 8 jours ? Non, au départ, je me suis dit, si ça se trouve, ce sera un tour d'Iran en rien du tout, parce que je serai refoulée. Et puis, finalement, j'ai eu une permission pour 5 jours, que j'ai fait prolonger pour encore 10 jours, etc. Et à force des batailles administratives, j'ai réussi à rester un mois, ce qui, je crois, n'a pas été beaucoup fait en Iran récemment, et ce qui m'a permis de faire une boucle, parce que c'est quand même un pays très, très grand, l'Iran. Il faut savoir que ça s'étend de la Turquie jusqu'au Pakistan, et du nord au sud, de la mer Caspienne jusqu'au Golfe Persique. C'est immense. Il y a des déserts de sel, il y a des déserts de sable. Du côté de la mer Caspienne, c'est plutôt des régions extrêmement riches qui pourraient faire ressembler à deux villes en hiver, avec des vaches qui pèsent dans les prés. Et puis, en dessous de ces prés, il y a des rivières, et comme si on était à Bali, il y a un contraste tout à fait étrange. Oui, c'est une image de l'Iran qu'on n'a pas. On imagine toujours l'Iran. En fait, on ne l'imagine pas. L'Iran, il y a tout de suite le cliché, le film de Betty Mamoudi, « Jamais sans ma fille », et les images des méchants barbus. Alors bon, c'est sûr qu'il y a une réalité politique, mais je pense que c'est aussi intéressant d'aller au-delà de la réalité politique pour rencontrer les gens. Alors, quelle a été votre périple ? Et d'abord, comment avez-vous fait pour prolonger ce visa ? Ça, c'était vraiment assez difficile. En fait, en partant à Delhi, j'ai eu un visa de 5 jours. Je suis arrivée à Téhéran. Je suis allée voir le ministère des Affaires étrangères et j'ai pu obtenir une prolongation. Et en fait, j'avais entre guillemets « rusé » dans le sens où je savais qu'on ne voudrait pas m'étendre mon visa. Donc, j'avais acheté un billet d'avion Téhéran-Paris correspondant exactement à un mois après ma date d'arrivée à Téhéran même. Ce qui fait que je suis arrivée vers eux et je leur ai dit « Écoutez, voilà, ce n'est pas compliqué. Je ne peux pas partir. Je ne peux pas changer mon billet d'avion. Donc, je suis obligée de rester chez vous. Que ce soit de façon légale ou illégale, je ne peux pas m'en aller. Donc, il vaut mieux pour tout le monde que ce soit de façon légale. Et puis, avec un sourire, finalement, ça fait très bien penser. Il y a une autre technique pour prolonger son visa en Iran. Oui, c'est laquelle ? Quand on a traversé l'Iran avec Alexandre à bicyclette, on avait également ce visa de 8 jours. Et on a réussi à le prolonger grâce à Atour. Il était un chrétien. Les chiffres iraniens sont très aisément falsifiables. Il y avait des petits signes sur notre visa. On a juste rajouté une petite patte de mouche qui nous a accordé 10 jours de plus. Et les douaniers n'y ont vu que du feu. Grâce à lui, grâce à ce chrétien qui s'appelait Atour et qui possédait parfaitement le farci écrit et parlé qui nous a donc trafiqué le visa. Mais votre technique était bonne. Ça peut être une bonne technique également. De toute façon, l'avion ne vous reprenait que un mois plus tard. Donc, il n'y avait pas vraiment le choix. Donc, il n'y avait pas le choix. Et en plus, je me suis débrouillée pour demander cette prolongation dans un endroit assez perdu. Enfin, une grosse ville qui s'appelle Machad mais qui est à la frontière afghane. Donc, de toutes les façons, il me fallait déjà un petit peu de temps pour rejoindre Téhéran. Et puis, il faut savoir que si on veut prolonger son visa, il y a des endroits plus ou moins aisés. Et c'est vrai que dans des villes plus petites ou plus éloignées, les gens sont un petit peu plus compréhensifs. Stéphanie, vous savez que nous sommes sur la radio du pays réel, Radio Courtoisie. Parlez-nous donc de cet Iran réel que vous avez vu et qui est en porte-à-faux par rapport aux clichés qu'on peut avoir sur l'Iran. Alors, ce qui est très, très étonnant déjà, ce que je ne savais pas avant de partir, c'est qu'il y a un gouffre mais abyssinale entre la population et le gouvernement. C'est la première des choses qui m'est frappée. Je me rappelle dans l'avion, il y avait une grosse dame à côté de moi, charmante, pleine de bonne humeur, qui m'offre un tout petit couteau. Je lui ai demandé pourquoi. Et elle m'a dit, c'est pour aller piquer les fesses des molas. Alors, j'étais tout à fait étonnée. Mais disons que ça donnait le ton. Voilà, ça donnait le ton. Et alors, il a fait bon usage le couteau ? Non, il est resté dans ma poche quand même. Je suis quelqu'un de bien élevé. Mais ceci dit, le gouffre est absolument abyssinal. Les gens en ont marre. Les gens sont fatigués. Ils vont tout donner. Ils ont tout donné à la révolution islamique dans laquelle ils croyaient énormément. Ensuite, ils ont tous plus ou moins perdu un père, un frère ou un ami dans la guerre qui a opposé l'Iran à l'Irak. Et aujourd'hui, ils connaissent une crise économique qui est dramatique. Il y a un taux d'inflation annuel qui est à peu près de 100%. A tel point que le gouvernement a été obligé de ressortir des coupons d'alimentation qui fonctionnaient durant la guerre et qui sont aujourd'hui distribués dans les mosquées de façon à ce que les gens puissent obtenir des denrées de base à des prix inférieurs à ceux du bazar. Donc, il y a une crise économique très grande. Et au-delà de ça, il y a une lassitude. Parce qu'en Iran, si vous avez envie de marcher dans la rue avec une femme, une amie, vous ne pouvez pas. Un homme ne peut marcher qu'avec sa mère, sa femme, sa fille ou sa soeur. Donc, c'est extrêmement limité. C'est une histoire qui m'intéressait parce que j'ai 24 ans. J'avais envie d'aller à la rencontre surtout des jeunes. Les jeunes n'ont pas de possibilité de se rencontrer. Ce qui fait qu'il y a une jeunesse totalement schizophrène qui a une vie à l'intérieur, chez soi, où ils invitent des amis, ils font des fêtes absolument délirantes. Voire dépravés. Ça dépend si les gens sont plus ou moins fortunés. C'est souvent l'effet inverse. On a tendance à voir à Téhéran, notamment dans les beaux quartiers du Nord, qu'ils jouxtent les contre-cours du Dammamah. Les grandes milas immenses. Les gens qui se tiennent très bien, sous la vie, se démolent dans la rue et passent une seule de la maison. C'est étonnant. Les femmes enlèvent leurs pieds d'or. Elles sont en fourreau de satin rouge. Je n'ai jamais bu autant d'alcool qu'en Iran. Les gens se défoulent. D'une façon peut-être un peu exagérée, parce que les frustrations sont très grandes. Je tiens à dire quelque chose. Au-delà du soutien terroriste dont on peut parler en parlant d'Iran, le gouvernement iranien est avant tout terroriste envers son peuple. C'est ça le drame. Ces gens sont extrêmement nationalistes. Ils aiment leur pays. Ils adorent leur pays. Pour rien au monde, ils voudraient vivre en dehors de leur pays. Ils voudraient être libres dans leur pays. Libres de pouvoir marcher dans la rue avec une femme, en la regardant et en lui disant « je t'aime ». Libres de pouvoir aller voir un film étranger. Libres de tout. Parce qu'il faut savoir qu'aujourd'hui, on n'a pas le droit de faire la fête, on n'a pas le droit de boire d'alcool, on a le droit de très peu de choses. C'est une frustration qui est complètement énorme chez les gens. Mais du coup, ils se débrouillent. C'est vraiment le royaume de la débrouillardise. C'est incroyable. Par exemple, dans les villas huppées, chez les gens qui ont un petit peu de sous, il y a une espèce de contrebandi de la cassette vidéo qui passe une fois par semaine. Et il arrive avec les cassettes vidéo qu'il a trafiquées via satellite, etc. Et en fait, ils vendent les derniers films américains avec trois semaines d'avance sur leur sortie en France et à un tarif absolument ridicule. Et de même pour l'alcool. Par exemple, les Arméniens qui ne sont pas soumis à l'interdiction de l'alcool parce qu'ils ne sont pas musulmans, fabriquent de l'alcool, qui revendent au marché noir. Et donc en fait, c'est très très facile d'aller trouver de l'alcool. Ça c'est évident. On va reparler de cette fracture entre l'Emmola et le peuple iranien. Mais d'abord, dites-nous un tout petit mot de votre périple géographique. Par où est-ce que vous êtes passée ? Comment vous vous déplaciez ? Et est-ce que vous êtes rentrée dans les Kévirs, c'est-à-dire toute cette région de désert, du bord de la Californie, à l'est du pays ? Alors l'idée, c'est que pour rencontrer des gens, il y en a plus dans les villes ou dans les petits villages que dans les déserts purs. Et moi, mon but, c'était vraiment de rencontrer des gens. Je suis arrivée à Téhéran. Après, je suis descendue dans le sud, dans ce qui était un petit peu mythique, du côté de l'Ispahan et de Shiraz. Et puis, je suis descendue dans le golfe persique vers Boucher. Donc là, il fait très très chaud. C'est beaucoup plus moyen-oriental, avec des influences arabiques très fortes. Et je suis remontée du côté de Bam, qui est une citadelle extraordinaire, tout emplisée, qui se trouve du côté justement du Dajt-e-Louch et Dajt-e-Kébir, qui sont les deux déserts iraniens. Dajt-e-Kébir en iranien, ça veut dire le désert. Voilà. Il y a deux déserts. En fait, il y en a un de sable et l'autre de sel qui se réunissent. Et donc, c'est très très beau quand on arrive à la frontière des deux. Et alors Bam est devant le Dajt-e-Louch, surplombant le grand bassin salé. Je crois que c'est là où a été tourné l'image du désert des Tartars. Oui, absolument. Et c'est un endroit superbe, où il y a d'ailleurs des dates absolument extraordinaires, comme des noix très généreuses en sucre, formidables. Et après, je suis remontée sur Machab, puisque je voulais absolument connaître cette ville, qui est une des villes les plus saintes pour les musulmans chiites, puisque c'est là qu'est enterré l'imam Reza, qui était un imam très important dans le culte chiite, et qui se trouve donc à la frontière afghane. Alors là, c'est tout à fait intéressant, parce qu'il y a plein de populations, un brassage de populations extraordinaire, depuis que l'URSS a explosé, et que les républiques d'Asie centrale sont autonomes. Du coup, il y a énormément d'échanges, autant commerciaux que culturels, avec l'Iran. Et là, on rencontre des gens avec des grands sacs en plastique, bourrés d'objets, qui viennent acheter et revendre. Il y a un trafic extraordinaire. Et ce qui est amusant, c'est qu'en fait, c'est cette ville qui est censée être l'une des villes les plus saintes. Il y a également un trafic religieux très, très important, puisqu'on peut acheter des pierres de prière en argile, des ayatollahs romainis en plastique rose, des rafsanjani en celluloïde. Il y a tout un culte, c'est assez amusant. Le marché de la religion, c'est tout à fait comique. Et ma choc, c'est cette ville qui est sur la route de Kaboul, en fait. C'est une route commerciale depuis la nuit des temps. C'est-à-dire, c'est cette route qui traverse la Perse d'ouest en est, qui passe les montagnes frontalières d'Afghanistan, et qui arrive ensuite dans Kaboul. Absolument. Après Machad, alors, vous êtes allé où ? Après Machad, on a pris un train qui a duré assez longtemps, qui traversait des paysages extraordinaires, justement, des déserts de sable et de sel, pour arriver jusqu'à l'endroit favori des gens de Téhéran, qui est la mer Caspienne. C'est vraiment étonnant, parce qu'on se croit vraiment à deux villes en pleine Normandie. C'est assez déroutant, avec des grandes, grandes montagnes, et en dessous de ces montagnes, des rizières et des plantations de thé, avec des grosses mamas qui font mama sicilienne dans des costumes extrêmement colorés, alors que dans tout le reste de l'Iran, les femmes sont vraiment habillées en noir, et de façon très stricte et lugubre. Là, c'est le rire, c'est la bonne humeur, et c'est un Iran assez déroutant, parce que vraiment, auquel on ne s'attend pas du tout. Est-ce que c'est vrai que sur la mer Caspienne, on voit des femmes iraniennes faire du skinétique en tchador ? Ça donne un résultat particulièrement sexy, puisqu'elles sont drapées dans le tchador, mouillées. Mouillées par leur tchador. Alors ça, je n'en ai pas vu, mais par contre, parce qu'il faisait un petit peu froid au moment où j'y étais, mais par contre, on m'a dit qu'effectivement, ça se pratiquait. Mais il faut savoir qu'en général, les plages sont toujours séparées. Il y a les plages pour hommes et les plages pour femmes. Les apartheid sexuels. Il y a un apartheid sexuel total, et puis effectivement, les femmes sont obligées de se baigner en tchador. Une question qui m'intrigue, et vous en avez parlé tout à l'heure, Sylvain, aussi à propos de la fracture qui existe entre le système des molasses, cette théocratie un peu hystérique, dont on a une très mauvaise image, et le peuple du pays réel qui ne les supporte plus. Alors ce qui m'intéresse, la question que je me pose, c'est comment ce peuple musulman, croyant, nationaliste, qui croit en la Perse millénaire, peut-il supporter, comment fait-il pour vivre en sympathie avec ces molasses qui sont aussi tenants de cette religion ? Donc la question que je me pose, c'est... Est-ce que la révolution gronde ? Voilà, est-ce que la révolution gronde, et est-ce qu'il existe chez les intellectuels iraniens, musulmans, l'idée naissante d'une séparation éventuelle de l'Église et de l'État ? Est-ce qu'ils se rendent compte que le fait que pouvoir et religion soient mêlés conduit à la perte, et c'est le drame de tout l'islam dans le monde entier ? Alors, il y a un grand débat aujourd'hui, évidemment, sur la laïcité. Il y a pas mal d'intellectuels iraniens qui ont créé des petits journaux de réflexion sur une éventuelle possibilité d'avoir la laïcité en Iran, mais bon, c'est vraiment pas à l'ordre du jour. C'est la révolution grondée en Iran. La révolution gronde dans les cœurs, ça c'est évident, parce que les gens n'en peuvent plus. Ceci dit, mon humble sentiment, c'est que de toute façon, ça n'ira pas plus loin pour l'instant. Mais ce qui est intéressant de voir, c'est que les molas se rendent tout à fait compte de cette lassitude des gens, en fait, et que du coup, ils se sursent sur les tendances. C'est-à-dire qu'il y a plein de choses qui étaient complètement interdites auparavant et qui aujourd'hui sont permises. On les tolère. Par exemple ? Par exemple, les fêtes. Il y a des moments où on tolère les fêtes, on ne débarque pas. Mais il y a des contre-exemples. Moi, quand je suis arrivée, j'allais voir un ami, je le trouve en pleurs. Je dis, qu'est-ce qui se passe ? Il me dit, la semaine dernière, j'étais à une fête organisée par mon meilleur ami. Le comité, qui est la police religieuse, chargé du bon respect des mœurs, a débarqué. Les paques d'Arabes ? Non, non, non, c'est différent. Les paques d'Arabes sont les gardiens de la révolution. Le comité, c'est vraiment la police religieuse et le but, c'est, si une femme est maquillée, de lui enlever son rouge à lèvres impie, si elle a les cheveux longs, de lui couper les cheveux, etc. C'est vraiment assez focalisé sur les jeunes. En fait, ce sont les jeunes qui viennent titiller. Donc, le comité débarque. Et qu'est-ce qui se passe ? Finalement, ils ont arrêté la majorité des gens, mais surtout, ils ont défenestré l'organisateur. Un gamin de 20 ans est mort sous les yeux de mon ami. Et après, puisque ce bruit commençait à s'ébruter, je veux dire, la population à Téhéran commençait à se dire que c'était absolument insupportable. Le gouvernement a dénié ces accusations en disant qu'évidemment, il s'agissait d'un jeune homosexuel et drogué, ce qui est une accusation insupportable. Si il y a la révolution, elle commencera par ça. Quand nous étions à Téhéran, il y avait une jeune fille qui téléphonait dans une cabine et elle avait une mèche des cheveux qui dépassait. Elle s'est fait agresser par des gens. Elle les a rudoyées et renvoyées dans leur brancard et elle s'est fait mitrailler. Elle a mitraillé et elle est morte. Et ça a été un drame et ça a suscité un véritable émoi dans tout l'Iran. Il y a eu des manifestations. 400 morts dans une manifestation au nord de Téhéran. C'était quelque chose qu'on n'entend pas ici. Alors justement, parce que Stéphanie, vous êtes une femme, donc parlez-nous un peu de l'aventure d'une femme pendant un mois en Iran toute seule. D'abord, ça commence par la chaleur. Parce que considérez-vous que porter un hijab plus un immense impair, imaginez-vous avec des chaussettes qui doivent vous couvrir jusqu'en haut, des grosses chaussures, plus un immense tiador qui est donc un grand voile qui doit vous recouvrir en entier. Le tiador étant porté uniquement pour les lieux religieux et puis certains endroits un petit peu plus reculés où les gens préfèrent que la femme se drape dans ce voile noir. Donc l'aventure commence vraiment par la chaleur. Parce que c'est pas du tout évident, 50 degrés, d'être engoncée là-dedans. J'étais au printemps, mais il commençait vraiment à faire très chaud dans certains endroits. Et donc ça commence par la chaleur. Il faut également réussir à marcher. Moi je me suis cassé la figure un nombre de fois incroyable avec ces immenses voiles, notamment dans le mausolée d'Imam Reza. Alors là c'était catastrophique parce que c'était un endroit vraiment très sain. J'arrive, je me drape dans mon tiador, je me fais toute petite, j'essaie de faire comme tout le monde. Et puis j'avais pas vu un escalier. J'ai déboulé tout l'escalier. Je me retrouve dans l'endroit le plus sacré pour les filles. Tiador, quatre fers en l'air, le tiador des fées. Et j'ai les cheveux longs avec les cheveux qui ressortaient de mon tiador de partout. J'ai eu quelques visages un petit peu courroussés. Mais les femmes charmantes, comme à leur habitude en Iran, sont vite venues vers moi pour me renouer mon voile. Je dois dire que les Iraniens sont un peuple extraordinairement accueillant. J'ai été fascinée. J'ai eu l'occasion de voyager dans pas mal de pays. Et je dois dire que vraiment, l'accueil des Iraniens est certainement l'un des plus extraordinaires qu'il m'a été donné de recevoir. Vous arrivez, vous ne connaissez personne. Vous repartez avec un agenda de ministre à jongler entre les invitations. C'est complètement délirant. Et puis les gens vous donnent absolument tout ce qu'ils ont. Et comme ils ont vu extrêmement peu d'étrangers, si ce n'est vraiment pas du tout depuis la révolution, finalement, lorsqu'ils voient quelqu'un arriver, et d'autant plus une femme, une femme jeune qui est là et qui a simplement envie de les écouter, ils épanchent leur coeur et racontent plein d'anecdotes. C'est très bouleversant. Mais ça c'est une belle invitation au voyage en Iran. Avant de poursuivre ce récit de voyage en Iran, on va lire quelques messages des auditeurs de Radio Courtoisie. Je vous rappelle que vous êtes sur le libre journal de l'aventure. Nous avons deux messages. Un premier, on nous demande quel est l'indicatif de l'émission. C'est une cornemuse politique ou une cornemuse ouvergnate ? Alors moi je peux répondre, puisque je joue de la cornemuse, et c'est une cornemuse écossaise, donc à trois bourdons, accordé en lat, et instrument militaire fort puissant. Un autre auditeur nous fait remarquer que le gouffre n'est pas un abyssal, est abyssal et non abyssinal. Donc il faut faire attention à cette faute. Oui, vous avez dit le gouffre abyssinal. C'est entendu. Merci beaucoup. Avec ce genre de faute, on touche le fond. L'abyssinie n'est pas très loin de l'Iran. Non, absolument, c'est un super pays. Voilà, donc vous poursuivez un peu ce récit de voyage. Vous nous racontez que le port du Nijab par ses chaleurs estivales est une grande contrainte en Iran. Est-ce qu'il y a eu d'autres faits marquants qui vous ont frappé ? Oui, ce sont vraiment les témoignages des gens, des témoignages assez bouleversants par leur authenticité, et puis surtout une complicité assez forte. Moi, je voulais un petit peu savoir ce que ressentaient les femmes. On s'aperçoit, en se baladant un petit peu partout en Iran, qu'elles sont extrêmement maquillées, elles sont très provocatrices. Ce qui est intéressant, c'est que ces femmes, puisqu'elles veulent augmenter finalement leur pouvoir un petit peu en Iran, leur potentialité de réaction, ont un processus assez intéressant. C'est-à-dire que finalement, elles combattent les mollahs sur leur propre terrain. C'est-à-dire qu'elles font des études, beaucoup d'entre elles ont fait des études religieuses extrêmement prestigieuses dans les meilleures universités de théologie iranienne. Elles connaissent extrêmement bien l'islam, et du coup, elles combattent les mollahs sur leur propre fond. Et là, c'est étonnant, parce qu'en fait, pour ces femmes-là, le hijab et le chador ne signifient plus rien, c'est plus qu'un apparat, et toute leur bataille est bien en-delà, et c'est assez intéressant de voir ces témoignages-là. Stéphanie, vous nous avez raconté en rentaine que vous aviez été arrêtée pour regard indéfini. Qu'est-ce que ça veut dire ? Vous ennuyez avec la police. Oui, on a toujours quelques petits ennuis avec la police en voyageant en Iran, surtout en tant que femme. Outre le fait qu'on vous demande en permanence de remettre votre hijab, ce que je faisais de tout à fait bon cœur, mais c'est vrai que je ne suis pas très habituée, donc il y avait parfois des mèches rebelles qui sortaient. Mais un jour, j'étais dans le désert, et il y avait une petite douane qui était là pour vérifier que les bus ne transportaient pas de drogue venant du Pakistan. Et puis les policiers ne voulaient plus me laisser repartir. Ils m'ont dit non, non. Alors je leur demande le motif, et ils me disent, regarde indéfini. J'ai trouvé ça quand même assez extraordinaire. On peut dire que vous êtes grandieux. Oui, mais bon, je me suis arrêtée pour ça. C'était quelque part assez poétique. C'est la seule chose qui dépasse votre chaleur au hijab. Oui, effectivement, l'accent est vraiment mythique. L'accent d'Achille, c'était la pupille d'Achille. Mais avec Alexandre, on avait eu le même genre de démêlée avec les passe-garanes, puisque dans le désert du Dasht-el-Lut, qu'on traverse à vélo, on est obligés à passer des pantalons pour cacher nos cuisses. En fait, les hommes ne peuvent pas avoir manches courtes et sortir. Les cailloux étaient choqués. Les cailloux du désert étaient choqués de voir nos genoux pileux. Ils doivent encore en parler entre eux, j'imagine. Merci beaucoup pour ces beaux récits de pérégrination en Perse. Michel Pessel, dont on vous parlait tout à l'heure, vient d'arriver après un dur combat contre la pluie, les embouteillages et les conditions hivernales parisiennes qui doivent lui rappeler l'Himalaya puisque Michel Pessel est un Himalaïste confirmé, un chef d'expédition qui a sillonné l'Himalaya. Il en a tiré plusieurs ouvrages, une dizaine, je crois. Oui, à peu près. Donc, vous nous arrivez ici, on ne va pas tout de suite parler de l'Himalaya, j'aimerais vous interroger sur des histoires de fleuves. L'émission de lundi de Jean Ferré, je disais que j'allais parler de ces aventures des fleuves parce que les fleuves étaient un merveilleux moyen de vivre l'aventure puisqu'ils sont des voies de pénétration extraordinaires et vous avez dans votre vie, au cours de vos explorations, sillonné quelques-uns des fleuves du monde et je crois que là vous revenez d'une expédition relativement récente aux sources du Mekong. Non, ça c'est il y a deux ans. Ah, il y a deux ans, donc c'était dans... On revient des gorges de l'Indus. Vous revenez des gorges de l'Indus ? Des gorges de l'Indus où j'ai trouvé l'Eldorado grecque que l'on cherchait depuis 2500 ans. Je ne sais pas si vous avez lu les journaux, il y a une dépêche de presse aujourd'hui parce que je suis rentré officiellement hier, en fait ça fait une semaine. Ah bon ? C'est un scoop pour Radio-Bourgeoisie, Michel Pesset, Jules Harleyen, la radio de la vérité. Ok, depuis 2500 ans, Hérodote avait dit en 500 ans avant Jésus-Christ qu'au nord de l'Inde, quelque part, il y avait des fourmis géantes plus grandes que des renards et plus petites que des chiens qui sortaient du sable orifère de leur terrier et que c'était ce sable chargé d'or que les habitants allaient chercher, qui ont fait la fortune de la septième satrapie des Perses. Voilà ce qu'a raconté Hérodote. A l'exemple, ces troupes qui étaient financées par le pillage et qui cherchaient l'or, cherchaient ce fameux pays des fourmis chercheuses d'or qui est devenue toute une légende et quatre siècles après, Strabo, quand il a écrit sa géographie, il dit je ne vais pas raconter des bêtises, l'histoire de fourmis géantes qui sortent de l'or, mais c'était déjà parti dans l'imagination populaire et c'est devenu avec la cloison d'or la grande chasse au trésor pour chercher ces fameuses fourmis. Alors plus tard, Pline l'Ancien a dit que oui, en effet, les dardes c'était l'associé de l'or à des gens qui s'appelaient des dardes, on l'a dit, qui étaient riches, qui étaient heureux, disait Pline et puis tout le monde a cherché sans trouver. On a dit qu'un prêtre Jean, le fameux prêtre Jean qui était un historien mongol, on dit qu'il avait trouvé ces fameuses fourmis. Après, on a appris que l'empereur de Perse avait donné une peau de ces fourmis à Soliman le Magnifique. Et puis après, au 19e siècle, lorsqu'on a commencé à explorer, on a cherché par tout ce pays mythique des fourmis chercheuses d'or qu'on n'avait pas trouvé et finalement, au 20e siècle, Einstein a cherché. Berthold Lorfer aussi. Il y a eu plusieurs livres écrits au 20e siècle, au 19e siècle sur l'or des fourmis d'Hérodote. On avait dit que c'était un mensonge. En 1970, le plus grand expert d'Hérodote a dit que c'était vraiment le plus grand mensonge parce qu'on traitait d'Hérodote de père de l'histoire et père des menteurs. Là où en 1983, on a déguisé à la frontière, j'ai fait une étude d'un peuple amnéolithique qui s'appelait Minaro qui habite six petites gorges, une petite vallée qui donne dans la gorge de l'Indus. Il y en a un qui m'a dit mais là, nos grands-pères allaient chercher la terre des terriers des marmottes car elle est horrifère. Les terriers des ? Des marmottes. Ah parce que les fourmis plus grandes que les fourmis mais les chiens seraient des marmottes. Moi j'ai découvert par la suite qu'en perçant, marmotte se dit fourmi des montagnes. Ce qui avait commencé l'équivoque. Mais on savait déjà que ce n'était pas des fourmis comme tout le monde parce qu'on avait trouvé une peau Soliman le Magnifique a reçu une peau et même on dit que Narcos qui était l'amiral d'Alexandre en avait vu une peau et que ça ressemblait à une peau de léopard. Ah mais donc on avait déjà dès l'époque d'Alexandre Oui mais on avait déjà une idée géographique d'où pouvait s'y aller, c'était le Dorado. Au nord d'une ville de Kaspatrios qui était plus ou moins identifiée comme la capitale ancienne du Cachemire. On n'avait jamais trouvé d'endroit où les gens ramassaient de l'or. On avait trouvé de l'or dans les rivières, on avait trouvé des marmottes des rats du glacier et on imaginait que ça venait de là mais on n'avait jamais trouvé véritablement un endroit où les gens ramassaient de l'or des terriers de marmottes. Et l'indication que j'ai obtenue en 83 quand j'étais déguisé j'étais allé au côté on m'a dit mais c'est le côté pakistanais, c'est le côté indien après quand ils ont pris que je suis allé déguisé je me suis dit je suis toujours en Inde et j'ai obtenu cette année du Guadeloupe en Pakistan la chance d'aller dans cet endroit qui se trouve sous la ligne de cessez-le-feu d'ailleurs qui est sous le tir des mitraillettes et des mortiers indiens avec une escorte militaire, j'ai pu vérifier et en effet confirmer, trouver l'Eldorado grec qu'on cherchait depuis 2500 ans. C'est assez invraisemblable. Là je viens de rentrer, je suis passé à CNN la télévision nationale on a fait un enregistrement pour TF1 qui ne va pas encore sortir et puis pour votre radio vous avez la première, j'ai reçu ce matin le truc de AFP qui est sorti. Il y a eu des pêches des reterres il y a deux jours. Est-ce que vous pouvez nous situer de façon plus précise géographiquement cet Eldorado parce qu'on veut tous s'y précipiter. Il faut remonter l'Indus et c'est là où elle coupe la ligne de cessez-le-feu au Cachemire qui se parle le Cachemire indien, le Ladakh, d'un côté du Baltistan. Le Baltistan qui est intéressant c'est une province du Pakistan c'est musulman mais on parle tibétain. Mais c'est en guerre. C'est tibétain alors c'est en guerre. D'un côté vous avez les talibans et l'Afghanistan de l'autre côté vous avez la Chine et puis vous avez la ligne de cessez-le-feu où il y a toujours des troubles en ce moment. Est-ce que c'est ce qu'on appelle la guerre la plus haute du monde ? C'est la plus longue parce que le plus grand scandale c'est que cette ligne de cessez-le-feu a été établie en 47 il y a donc près de 50 ans il y a 49 ans et les Nations Unions ont promis au Cachemire des élections libres et d'autodétermination, on attend toujours. C'est certainement leur plus grand fiasco des Nations Unies. C'est là que l'on voit ces soldats se battre dans la neige sur le glacier du Siachen. C'est la guerre la plus haute et nous on a dû aller et j'avais toute la protection du gouvernement recommandation du ministre des Affaires étrangères et quand je suis arrivé là-bas le commandant-chef m'a dit si on est en guerre on ne peut pas s'embêter que j'y sois de fourmis géantes. Vous ne partez pas. Alors j'ai dû utiliser de mon levier diplomatique international. Vous n'avez pas fait comme Alexandra David-Mille. Et il a dû changer d'avis. On a attendu trois semaines son place en essayant d'envoyer des faxes, des expériments. On a retrouvé le ministre des Affaires étrangères qui a fait pression sur le commandant-chef de l'armée qui a fait pression sur le général et on a pu aller mais quand même on a dû faire ses attentions et les pauvres marmottes ont tué la poule aux yeux d'or. Il y en a de moins en moins parce que les troupes indiennes juste pour s'amuser pour s'exercer au tir. Heureusement qu'ils ont leurs bunkers aux yeux d'or parce que sinon il n'y en aurait plus du tout. Mais il y en a encore, j'ai pu vérifier qu'il y en avait. J'ai pu voir la strata de ce plateau et se rendre compte qu'en effet il y a du sable orifère gris à un mètre du sol. Mais alors justement pouvez-vous nous donner l'explication de ces travaux de pérassement des marmottes et pourquoi extrait-elle ce sable orifère ? Elle ne sait pas ce qu'elle fait. Elle ne s'intéresse pas à l'or mais ça avait fasciné l'humanité l'idée que les animaux aidaient les hommes à s'enrichir et c'est pour creuser leurs terriers. Alors il y a en effet de l'or partout dans le Tibet, dans l'Asie centrale et il y a des marmottes et d'autres des renards et d'autres animaux mais on n'avait jamais trouvé qu'ils sortaient de l'or pour la bonne raison que l'or c'est très lourd il se trouve toujours dans les endroits les plus basses qui sont entraînés dans le fond des rivières alors que les animaux qui creusent leurs terriers ont très très peur des inondations donc ils creusent rarement dans les endroits où il y aurait de l'or ce qui fait qu'on n'avait jamais trouvé alors qu'il y avait de l'or d'un côté dans toutes les rivières et des marmottes et d'autres on n'avait jamais trouvé et puis on n'avait surtout jamais trouvé un endroit où les gens ramassaient et moi j'ai ramassé tous les témoignages que ces minéraux allaient ramasser jusqu'à il y a 40-50 ans juste au moment où on a séparé ils allaient ramasser ce qu'on avait dit à Rodin donc c'était pas un mensonge il avait donc bien dit vrai c'est vrai que les galeries de marmottes font parfois plusieurs vingtaines de mètres sous terre et ils doivent sortir de la terre énormément de terre il y avait été un monticule à l'entrée de marmottes himalayennes il y en a deux types l'Himalayanus Bombax Acrotis je ne sais pas comment ça s'appelle c'est énorme c'est bien plus grand qu'un renard et s'il était plus haut de son patte il serait même aussi grand qu'un chien mais ça c'est vraiment une histoire fascinante la découverte d'un Eldorado je suis sûr que les auditeurs de Radio Coursoisie vont se passionner pour cette histoire Stéphanie vous avez sillonné les hauts plateaux tibétains, vous avez notamment été jusqu'au Kailash vous avez fait le tour, ce pèlerinage sacré de cette montagne mythique du Tibet mais vous n'aviez jamais entendu parler de cette histoire du Khalistan et des marmottes jamais, j'ai trouvé ça extraordinaire et d'autant plus que moi je suis très très venue que Michel Pessac soit là parce que si je voyage c'est certainement beaucoup à cause de lui, j'ai lu énormément de ses livres quand j'étais jeune des livres extraordinaires qui parlent d'Himalaya, qui parlent des mayas qui parlent de plein de choses formidables et qui ont l'envie de bouger extraordinaire lesquels précisément ? je me souviens surtout des cavaliers du Kham parce que j'étais absolument fascinée par ces grands hommes guerriers en plein milieu du Tibet et j'avoue que quand je suis arrivée au Tibet et que je les ai vus j'ai pensé à cet ouvrage qui m'avait donné envie de partir là-bas Les cavaliers du Kham, chez Robert Lasson source d'inspiration pour des petits enfants qui rêvent et qui partiront bientôt moi je suis un peu plus jeune que vous parce que j'ai fait beaucoup des oeuvres car il y a encore énormément de choses que j'ai découvert et il faut savoir que le Tibet c'est quand même le haut plateau tibétain et le véritable Tibet, non pas ce Tibet réduit dont on casse les oreilles le Tibet est quand même grand comme trois fois la France ou si vous préférez, trois fois le Texas c'est une région mal connue, mal explorée et surtout mal défendue puisque ces pauvres tibétains, la plupart sont sous le joug chinois et autant qu'on donne pour les réfugiés qu'on donne pour les moines c'est très bien, en France il y a 87 monastères tibétains mais je vois quand je vais au Tibet tout le temps, très peu d'aide et presque aucun appui politique pour les Tibétains Mais alors justement, vous nous avez étonné beaucoup en revenant il y a deux ans de cette expédition du Mekong où vous avez découvert des sources des sources de ce fleuve mythique du Mekong qu'on appelle le Lianxiang Zhang en Chine, mais comment se fait-il qu'alors des satellites, des satellites spot où chaque souris sur un morceau de carrelage est contrôlée par un satellite, comment se fait-il qu'on n'avait pas l'idée dans ces pays de l'emplacement géographique précis de ces sources Alors je vais vous dire d'abord parce que j'ai un rapport avec les militaires certains satellites et surtout certains avions d'espionnage, on a pu monter des téléphotos et avec un peu de chance, au hasard, on est tombé une fois sur une photo d'un journal dont on a pu lire le grand titre avec d'autres photos on a pu lire même la ligne d'un parking mais ça c'est simplement exceptionnel parce que normalement avec les satellites on ne voit pas, on voit qu'une barre de 10 mètres de large donc pour les ruisseaux, oubliez ensuite la transparence de l'eau et de savoir pour trouver une source, il faut trouver la branche principale, la plus éloignée de la mer, bon il y a plusieurs types de sources il y a la source historique c'est-à-dire celle qui est considérée telle par les habitants ensuite il y a la source géographique c'est-à-dire l'endroit le plus loin de la mer ou le bras avec le plus grand débit mais tout ça pour le savoir il faut aller sur place pour mesurer les effluents latéraux et que sur les photos satellites on ne voit pas s'il y a un mètre d'eau ou un centimètre d'eau et puis aussi on peut dire qu'on a découvert tout dans le monde parce qu'il suffit de regarder une photo de la Terre prise de moi pour avoir tout découvert, il faut aller sur place et personne n'avait pu aller sur place le comité pour la découverte des sources du Mekong a été fondé à Paris en 1866 comme vous devez vous souvenir en 1866 est sorti le livre de Jules Verne qui s'appelait Nous marchons sur la lune et bien étrangement on a marché sur la lune 30 ans avant qu'on ait découvert les sources du Mekong il y a eu 15 expéditions depuis 1866 sont toutes échouées sont terminées dans les assassinats et les meurtres les attaques par les kambas les caravanes et personne n'avait étrangement et personne n'y a cru quand je suis revenu pendant 6 mois on m'a fait la tête c'est la Royal Geographic Society de Londres qui a déclaré que c'était la fin du dernier grand ignime l'île des prophètes en son pays c'est comme le phénomène extraordinaire qu'on est allé conquérir l'espace avant de connaître toutes les zones blanches de la planète et vous en avez fait tomber une des dernières l'expédition Mekong s'est déroulée en quelle année ? en 94 j'ai fait deux expéditions depuis j'ai découvert l'an dernier un cheval préhistorique qui se situe entre le Przhevski et le cheval modern il y a des choses à découvrir et cette année, une troisième fois ça fait 3 ans de suite j'aime pas les radios j'aime pas la télévision mais ça fait 3 ans de suite que je fais des actualités avec des découvertes il y a des choses à découvrir que je vais dire aux jeunes moi je rencontre personne j'écris d'ailleurs le premier livre sur le départ depuis Sylvain Lévy en 1976 un livre qui s'appelle Tiger for Breakfast pour ce petit déjeuner tout le monde et sa grand-mère y va alors quand je vois des jeunes en bonne santé qui vont au Kathmandu ça me rend malade, il faut aller au-delà pour voyager, rien de moins cher parce que tout le monde, ils veulent voyager avec des Range Rover, des voitures s'acheter des Sarien, n'importe quoi d'équipement et puis il faut 2 paires de baskets une autour du cou, une à ses pieds et c'est tout, ça coûte rien il faut aller plus loin que tout le monde et moi je recommande que tous les jeunes qui partent faire de l'exploration il faut savoir que notre plus grand territoire c'est la Russie 1 6ème des terres hébergées on avait pas le droit d'y circuler du temps des Tsars on avait pas le droit du temps des communistes et ça c'est appliqué aussi pour les Russes eux-mêmes Justement, on va parler de votre expédition Viking sur le Nièvre et la Divina mais avant, je voudrais d'abord vous remercier pour cette belle définition de l'aventure qui se résume à 2 paires de baskets et puis... Il faut y retourner à droite ou tout le monde va à gauche Voilà, exactement Il y a une phrase de la Torah que j'aime énormément et dans laquelle on peut lire Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui le connait car alors tu ne pourrais pas te perdre et pour moi, ça c'est une définition aussi de l'aventure retourner aussi à gauche Je me demande toujours du quoi parce qu'en fait, on découvre et on découvre rien du tout il y a toujours des habitants locaux et moi je me demande toujours on est sur place c'est pas ce que je veux dire à Paris ou aller là-bas C'est de l'improvisation l'aventure aussi il y a une grande part d'improvisation, non ? dans la rencontre des gens qui vous canalisent vers d'autres directions et les choses s'emboîtent très bien L'aventure c'est une chose moi j'aime pas, on confond beaucoup Aujourd'hui vous avez l'explorateur classique qui reçoit les héros français que je ne veux pas démolir, mais ce sont un peu médiatiques des gens, Paul-Émile Victor qui avait fait des très belles campagnes dans le pôle nord, mais après qu'ils avaient une sorte d'aventure systématique vous avez Aroun Tezièv, Cousteau ce sont des avants qui sont médiatisés, n'est-ce pas ? et ça c'est quatre éléments et puis vous avez de l'authentique découverte de l'authentique exploration ça ne se prépare pas, ça ne se finance pas ça ne se sponsorise pas c'est le hasard, c'est pas la vraie découverte s'il n'y a pas de hasard, c'est qu'il n'y a pas de découverte si on peut sponsoriser si on peut déjà vendre la peau de l'ours c'est qu'on sait qu'il est là l'ours alors la véritable exploration c'est de ne pas savoir où on va c'est de s'assurer qu'on va dans une région où personne n'est allé il faut surtout lire les livres d'histoire et il faut spécialiser dans les régions interdites car les seules régions inexplorées on n'a pas le droit d'aller c'est vrai qu'à chacune de vos aventures physiques et de vos explorations vous combinez une aventure politique et administrative absolument, ou je passe des heures et grâce à des amis etc ou la passant j'obtiens l'autorisation ou alors je vais déguiser comme Alexandra David-Ney, elle avait fait ça pour rentrer dans le camp pour allier elle est allée à Napa, interdite parce qu'on n'avait pas le droit, les tibétains n'avaient pas le droit d'ailleurs dès qu'elle est arrivée elle a été reçue par Madame Chérif, la femme du résident britannique ce qu'elle se garde bien de dire et mis à la porte le lendemain mais elle n'était pas la première femme à la salle mais c'est sûr qu'elle avait beaucoup de mérite elle avait utilisé ce subterfuge de déguisement elle s'était déguisée en mendiante elle s'est déguisée en pèlerin et alors quand on ne se déguise pas et qu'on n'échappe pas par ces subterfuges aux administrations et bien on doit lutter, et là j'imagine que les luttes contre les léopards des neiges sont beaucoup moins difficiles à supporter que celles qu'on livre contre les administrations les nomenclatures oui mais si on se fait prendre, on n'a plus à lutter ce qu'il faut c'est pour avoir notre autorisation il faut faire le siège des plus grandes bureaucraties les plus crasses, les plus immenses les plus arriérées c'est l'indienne et la chinoise 100 millions de fonctionnaires de la pire espèce et moi je défais ça j'ai passé une fois 3 mois tous les jours aller au ministère des affaires étrangères indien pour obtenir une histoire c'est vrai que c'est rageant, quand on veut livrer combat à l'école, quand on veut livrer combat à des déserts, à des tempêtes et qu'on se retrouve bloqué dans son élan par un fonctionnaire qui a besoin d'un tampon qu'on doit aller chercher à 200 kilomètres de là on est un peu dépité c'est bien plus dur, bien plus frustrant c'est certain il faut se dire que en plus c'est très douteux les droits, penser qu'il faut demander aux chinois l'autorisation au Tibet alors que c'était pendant 14 siècles leur ennemi traditionnel et historique on peut pas voir vraiment de quels droits ces nations vous interdisent l'accès Stéphanie, vous avez été sur le Mekong ? un tout petit peu mais vraiment à mon minuscule niveau c'était au Vietnam et c'était à la frontière cambodgienne et c'était un endroit que j'avais beaucoup aimé pour une raison toute simple c'est que j'avais rencontré un vieil homme sur un petit bateau qui m'avait proposé de m'emmener pendant quelques jours le long du Mekong et c'était extraordinaire parce que du coup j'avais vécu 10 jours avec lui et sa famille et on traversait, il y avait des immenses arbres à droite et à gauche et puis tout d'un coup il disait, bon bah là on s'arrête alors je regardais, je lui dis, bah oui pas de problème mais vraiment il n'y avait rien c'était une espèce de jungle à droite et à gauche et on s'effilait dans des minuscules petits chemins et on arrivait comme ça grâce à ses connaissances dans des villages extraordinaires où on faisait la sieste dans des hamacs et où on se nourrissait de foules que les gens avaient tuées pour nous donc c'était une petite expérience humaine du Mekong sur un très grand fleuve Avant d'évoquer vos aventures vikings toujours sur un fleuve la Dvina et le Dniepr à travers la Russie et l'Ukraine Michel Pessel, nous allons lire Priscilla si vous voulez bien Beaucoup d'auditeurs nous appellent pour vous remercier de cette présence fabuleuse en ce premier jour d'arrivée Donc un petit retour à Stéphanie Billou, notre invitée journaliste et aventurière On demande quelle était la langue utilisée en Iran parce que vous avez une grande facilité pour parler Une autre femme une autre auditrice nous demande de savoir si est-ce qu'il y aurait un gros problème pour elle de partir au Yémen étant donné que son mari va s'y rendre et ce serait un problème pour elle en tant que femme Et un dernier message d'une femme, une auditrice qui demande où trouver le livre de Sylvain et d'Alexandre Poussin Bon alors tout ça, ça fait beaucoup de questions un peu à la volée On va les prendre dans le désordre Le livre On a roulé sur la terre c'est chez Robert Laffont De même que les livres de Michel Pessel qu'on peut trouver chez Robert Laffont Les cavaliers du Kham La route de l'ambre dont on va parler tout à l'heure Et un livre sur l'exploration Ils sont tous épuisés En édition française On va faire pression pour des réimpressions En russe, on est trop bien espagnol On en trouve à quatre bancs nous aussi Apprenez le bus Vous trouverez le Mustang et le Boutang et réédité Orisan Les éditions Orisan, Mustang, Royaume interdit Laffont ne veut pas réimprimer Laffont ne veut pas réimprimer Non non Mais je vais essayer de faire pression Pour faire une réimpression Stéphanie les questions Les questions des auditeurs Donc la langue en Iran Bon alors en fait avant de partir J'avais une amie iranienne Qui j'ai pris quelques cours de persan Mais c'était vraiment extrêmement limité Le seul but du jeu était d'avoir à peu près 500 à 600 mots de façon à pouvoir me débrouiller Parce que je déteste arriver dans un pays Où on n'est pas capable de parler un minimum du minimum La langue et ça me paraît le minimum Des respect également par rapport aux gens Donc j'essaye toujours de faire un effort pour apprendre Donc un tout petit peu de persan Et puis sur place j'en ai appris un tout petit peu plus Et sinon en fait l'anglais et le français Voir le chinois Parce que j'ai rencontré des chinois à la base C'était assez rigolo Mais sinon toutes les langues plus traditionnelles Et en fait Beaucoup de jeunes parlent français Ou apprennent l'anglais C'est le drame de tous les peuples mal aimés Que d'être très hospitalier vers les étrangers Puisqu'il y en a peu, non Je pense aussi que du Penjab Qui a une réputation épouvantable Et qui là du coup quand on se rend chez eux C'est ce que disait Mr Pessel C'est qu'il faut aller dans les zones interdites Et dans les endroits réputés terribles Et les zones en guerre Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Et c'est là qu'on y arrive Vous avez en 1989 La route de l'ambre C'était en 1989 Vous avez retrouvé des documents qui faisaient l'état de l'extraordinaire technique des vikings utilisée pour naviguer puisqu'ils avaient réussi à combiner la navigation à voile et la rame et fabriquer des bateaux qui étaient des sortes d'hybrides entre la galère et le voilier et qui leur donnaient une vitesse supérieure à tout ce qu'on pouvait trouver à l'époque et une mobilité qui leur permettait de naviguer au long des fleuves Et vous avez décidé de retracer ce périple à travers la Russie qui avait conduit les vikings suédois, je crois, les Varèges qui ont été les fondateurs de la Russie Le mot russe est d'une province de la Suède La province orientale de la Suède s'appelait Russe et ce sont les russes, c'est-à-dire les Varèges c'est-à-dire les vikings suédois qui ont conquis la Russie et qui ont établi la monarchie et la monarchie russe, le premier roi c'était Rurik, le second Oles, Olag et puis après Valdamar, qu'on appelait Vladimir lorsqu'il s'est converti au christianisme et ils ont fondé Kiev en 850 et j'ai refait le voyage des Varèges, c'est-à-dire remontant la Dvina, qui va de la mer baltique, jusqu'au Grand Marais où le Dniepr prend ses sources et où ils ont pu transférer sur le Dniepr pour descendre un voyage de 2400 kilomètres et en fait je l'ai pris après avoir fait un périple l'année précédente j'avais construit une pirogue pré-colombienne géante avec laquelle j'ai fait toute la côte d'Adenaïs centrale pour expliquer la cause de la désapparition des grandes villes de l'intérieur qui étaient situées sur la route commerciale pour montrer que c'est le commerce maritime et c'est là, avec cette pirogue et une voile de papyrus, que je me suis rendu compte que la combinaison voile- voile-rame était en fait l'un des moyens les plus rapides de transport et après j'ai dit, pourquoi pas visiter la Russie en refaisant ce voyage, j'ai construit un bateau viking en trois semaines en Espagne vous avez construit le bateau vous-même ? non, j'ai fait construire, mais j'ai triché parce que ça ne s'était pas je voulais refaire le voyage avec les mêmes moyens mais je ne voulais pas faire de l'archéologie donc on a fait la coque, je le dis maintenant en fibre de verre ce sont les mesurations vikings et avec tous les gréements vikings le gouvernail latéral la voile, etc. oui, il n'était pas question de refaire exactement une embarcation au poids on ne sait pas, véritablement, quelles étaient les embarcations de rivière, on connait le Drakkar qui était le grand bateau cérémonial royaux il n'était pas question parce que pour remonter les rapides de l'Advina, il fallait des bateaux plus petits donc, nous on ne s'embarrassait pas il a fallu un an et encore le professeur Dylan, que j'ai consulté qui est un grand expert suédois on a fait un bateau vikings on a fait un bateau de la même forme mais avec des grosses rames de 6 kilos et on est parti, on a fait 2400 kilomètres et à la grande surprise, même des experts du professeur Dylan, il ne nous a fallu que 45 jours pour traverser l'Union soumétique de part en part ce qui est extrêmement rapide parce qu'on pensait que ça leur fallait jusqu'à un an ou six mois et eux, ils étaient beaucoup plus costauds, les vikings et moi j'avais du mal à taper sur mon équipage russe en formation démocratique l'Union soumétique n'avait pas le même pouvoir qu'un chef viking avec des rames de 6 kilos pourtant ça aurait dû être efficace ils avaient fait des russes des esclaves et des slaves le mot slave venait d'esclaves et c'était des vikings qui, sur le long du Dnier ramassaient les russes qui vendaient en esclaves sur tous les marchés européens on n'avait pas eu d'avantage nous étions invités par les russes et donc d'ailleurs, personne ne s'était intéressé en Russie il faut dire que c'était le dernier jour de l'Union soumétique ils ont fait ça au mois d'août-septembre et le mur de Berlin est tombé au mois de novembre mais est-ce à dire que les russes ont totalement oublié leurs anciennes racines varègues ? pas du tout, justement tout le long de la rivière on trouve des filles blondes aux yeux bleus et il faut dire que les russes, les Senois de la Baltique les deux côtés ils n'ont pas du tout oublié les varègues au contraire, quand ils arrivaient, il y avait une grande tradition d'oublier les varègues par contre, le gouvernement communiste a essayé de faire oublier quand on est arrivé à Kiev, c'était idiot qui ne s'était jamais passé ah oui, donc il y a eu une véritable volonté d'état communiste, pilotée par les apparatchiks pour essayer de... de faire oublier ses origines russes de la monarchie et du royaume de la Russie alors par contre, quand on est arrivé à Odessa c'est le contraire on a reçu le musée, on nous a montré des pierres runiques et des inscriptions vikings, n'est-ce pas, qui ont été trouvées à l'embouchure de Nièvre et il est bien évident que c'était à la fête historique que les vikings ont fondé la Russie d'ailleurs, la dénomination russe, Russie, il vient de là peut-être les rousses, les gens rous le rousse, c'est le nom d'une province la province orientale de la Suède ce sont les rousses qui ont envahi ce qu'on a plus tard fait, la Russie qui ont fondé la première monarchie de ce qu'on a appelé après la Russie, après c'était des vikings est-ce que c'est en rapport avec la chevelure de feu les rousses ça n'a rien à voir c'était le nom d'une province vous avez remonté l'Advina donc là il a fallu ramer à contre-courant on faisait 2,5 km par heure 25 km par jour et vous avez fait du portage pour rallier on a fait du portage, alors il faut savoir on a séché des marais centrales, ce qui fait que maintenant on a dû faire un portage de 90 km alors qu'avant il n'y avait que 5 km il y avait des bateaux sur des rouleaux on n'a plus les documents parce que ce n'est pas un voyage mythique on a refait le voyage de tous ces russes qui allaient à Kiev ce que vous avez à moitié de chemin sur le Nièvre la planification agricole a séché ces marais, donc la distance la distance où on peut arriver est plus grande alors qu'avant il n'y avait que 5 km alors pour éclairer un peu les auditeurs de Radio Côte d'Ivoire à qui je conseille de prendre une carte de la Russie et de l'Ukraine vous êtes donc parti de Riga capitale de la Lettonie et vous avez remonté sur combien de centaines de kilomètres l'Advina ? à peu près 700 km ensuite il y a eu un petit portage dans la région jusqu'à la ville de Orsha qui se trouve en Biélorussie et où on rattrape le Nièvre il s'appelle à cet endroit le Daugava c'est le nom du... non c'est une autre rivière le Daugava le Nièvre s'appelle le Nièvre s'appelle le Nièvre surtout non ou alors j'arrive juste du Tibet oui oui vous êtes encore sur l'éoplate c'est le nom du Nièvre c'est le nom du Nièvre le Nièvre en russe le Nièvre étant l'appellation ukrainienne toutes les rivières c'est la même chose Danube, Donau, Daugava ça veut dire rivière et alors vous attrapez le Nièvre dans la ville d'Orsha en Biélorussie et là commence la grande descente du fleuve à travers la Biélorussie et l'Ukraine ça c'était un piti parce que quand on descend après les 100 km on a remonté du courant et ensuite vous êtes arrivé à Odessa donc vous avez débouché en mer noire et alors les vikings eux ont continué de l'autre côté de la mer noire d'abord ils ont fondé à moitié cheval sur la ville de Kiev qui est devenu leur quartier général et après ils sont allés dans la mer noire et après ils ont attaqué Constantinople et éventuellement ils sont christianisés et le fameux Valdemar se doit à épouser la fille de l'Empereur de Constantinople et il a converti à Kiev le peuple russe en des poussants de force dans le Dnieper et il s'est fait appeler Vladimir mais en fait Vladimir c'est Valdemar c'était bien un nom suédois et cette dynastie de rois suédois les premiers rois russes a duré jusqu'à la mort de Théodor ou Théodorus, je ne le connaissais pas qui était le fils d'Ivan Thierry c'est quand même 7 siècles plus tard la famille royale russe était suédoise et ça a commencé au 9ème siècle au 8ème quelque chose m'étonne un peu vous me dites que les vikings ont traversé la mer noire pour prendre Constantinople pour l'attaquer pourtant leur premier but au moment où ils se sont engagés dans ces fleuves de Russie ce n'était pas un but de conquête ce n'était pas un but guerrier il y avait une raison commerciale ils vendaient des esclaves, ils faisaient du commerce le problème des vikings on n'en est pas sûr mais une des hypothèses c'est que le climat étant tellement sain ils avaient un système de vie qui a eu une explosion de population, alors les vikings norvégiens, les vikings danois les vikings suédois ont peuplé, sont allés se répandre partout en France les non vikings vont jusqu'à la Loire, sont installés en France sont installés en Angleterre, sont installés en Irlande sont installés en Russie il y avait une explosion de population mais ce n'était pas tellement des colons c'était surtout des commerçants et puis finalement ils ont colonisé la Russie et de là leurs ambitions les ont amenés à Constantinople porte de Constantinople ils se sont fait casser la figure plusieurs fois mais ils sont arrivés quand même à leur faire très peur et éventuellement ils sont devenus les gardes des rois de Constantinople, c'est la fameuse garde viking c'était une garde suisse orientale exactement c'était des varègues et alors pourquoi la route de l'ambre ? la route de l'ambre parce que c'était avant ces suédois c'est le 8ème siècle, ça existait depuis toujours c'est de là où venait l'électrone, il faut savoir que l'ambre se trouve en très très grande quantité dans les argiles de la mer baltique, qui est rejetée particulièrement sur les côtes de la région de Riga et déjà on en a retrouvé dans les tombeaux égyptiens on savait que c'est ce qu'on appelait l'électrone parce qu'on frottait l'espace des tristes esthétiques qui était importé par les grecs et pour y aller ça prenait l'Advina et le Dniepr donc c'est la route de l'ambre véritablement qui alimentait pour que ce soit l'Egypte, la Grèce et toute l'Europe alors on a refait cette route de l'ambre, mais en fait c'était la route d'où on voulait, nous étions des varègues les derniers varègues vous, vous n'avez aucune ascendance viking personnellement ? non non, je dis que j'ai fait ça parce que l'année d'avant moi, ma vie j'ai pas sûr de la vie c'est pas bien et puis les femmes c'est la grande passion quand j'avais 21 ans, j'ai découvert 14 villes mayas et alors ça a été ce qui m'a décidé de consacrer ma vie à l'exploration culturelle et véritable d'avoir pensé qu'il y avait des choses à découvrir quand moi j'avais 21 ans, on croyait que tout avait été découvert comme on le croit encore aujourd'hui et après l'année suivante, j'ai fait ma première expédition au Tibet donc c'est Tibet et Mayas et j'ai voulu faire cette expédition en bateau chez les Mayas et c'est là que je me suis rendu compte que la combinaison pagaie et voile on allait à toute vitesse et alors l'année d'après, j'ai dit putain qu'est-ce que je fais cette année je vais traverser la Russie sur les varègues parce qu'au lieu de prendre un bus pour visiter la Russie c'est quand même plus intéressant, je connais maintenant la Russie mieux que la plupart des russes j'imaginais traverser à travers la France mais imaginez 2400 kilomètres tous les soirs à dormir dans les carcasses de bateaux dans les écoles, chez les pompiers dans les petits épiceries on a connu une culture soviétique et à cette époque-là, personne n'avait le droit d'aller au-delà de 40 kilomètres de Moscou voilà, c'est ce que je voulais dire parce qu'en fait, vous avez fait véritablement deux épopées la première, c'est refaire la route des vikings mais la deuxième, c'est faire c'est quand même un défi au KGB parce que traverser dans un bateau on a traversé tous les ponts, on est passé sur tous les ponts stratégiques de la Russie avec votre gréement aussi et les bases de sous-marins, on ramait à travers le front on voyait sous-marins après sous-marins atomiques garés à l'entrée de Riga la même chose revient à Oshaka c'est là où il y a toute la flotte les officiers russes de l'armée rouge, quand ils voyaient passer une voile frappée du dragon de Gotland et propulsée par 6 rameurs avec des grandes barbes blondes attention, alors on était vraiment vexé à tel point qu'à un moment on avait développé avec nos amis russes qui vivaient à Béin les russes de France Extra où je faisais semblant de prendre une corde comme un fouet et j'hurlais en tapant les... comme si je les fouettais et eux ils voulaient un russe sale capitaliste, ils ont essayé d'attirer l'attention parce qu'on traversait des villes entières sans que personne ne nous regarde et à quoi on était vexé parce que quand même je pensais être tellement naturiste qu'on a ramé 2200 kilomètres on commence à croire qu'on a quelques mérites et ça ne m'intéressait absolument pas. Et comment expliquez-vous la relative indifférence c'est peut-être à cause du régime que les gens vivaient à l'époque. Alors on a essayé de se faire chier dans le régime et finalement la grande raison c'est qu'il faut dire que lorsqu'on était en Biélorussie, nous étions à 1000 kilomètres de la Baltique, à 1000 kilomètres de la mer Noire à 1000 kilomètres de la frontière de la je sais pas quoi de la Hongrie et à 1000 kilomètres pas même pas de Moscou donc en fait c'est des pays perdus c'est les bouts du monde, il y a des paysans les maisons ont des toits de chaume et au fond de braves paysans ils comprennent pas grand chose, ils trouvent ça ni drôle ni rien, ils sont pas branchés Et eux ont sans doute oublié que leurs aïeux venaient du nord avec des grandes ... tout le monde connait cette origine alors vous avez écrit un livre qui s'appelle la route de l'ambre qui est paru chez Robert Laffont en 1992 en juin 1992 personne l'a lu il faut savoir parce que mon ami mon ami d'Aboville ils ont sorti les livres en même temps que le sien alors c'était quand même le rameur du pacifique je suis minable de 1500 kilomètres c'est rien oui et puis avec vous et puis avec votre allure de barbare sauvage, mal dégrossi vous ne faisiez pas le poids contre d'Aboville non c'est pas ça mais il y a un truc médiatique c'est que mon livre était plus cher il était plus bec ça c'est des éditeurs personne n'aime les éditeurs surtout pas les écrivains, au moins les voyageurs et ça ils ont raté ils ont raté mon bateau mais heureusement que j'écris en anglais et que je me rattrape sur d'autres... il est sorti en Italie, il est sorti en Espagne c'est ce que je disais tout à l'heure, nul n'est prophète dans son pays je ne suis pas un prophète moi j'adore la France, je suis français à part entière j'ai rallié De Gaulle à l'âge de 3 ans à Londres alors j'ai appris l'anglais avant d'apprendre le français ah vous avez été vraiment un vrai gosse je ne suis pas arrivé mitraillette je suis arrivé dans les bras de bain l'appel du jugeur dans les couches ce qui fait que j'écris en anglais je suis français à part entière je serais fier, j'adore la France j'ai publié plus de livres en France les livres que j'ai écrits en anglais n'ont pas été publiés j'ai écrit un roman, la tibétaine que j'espère qu'on verra bientôt à l'écran avec Richard Guy une grande super production qui se prépare mais ça j'ai écrit ça en anglais personne n'a voulu le publier, ni en Angleterre, ni en Amérique par contre en France ça a été un best-seller avec 160 000 exemplaires donc si vous voyez il y a des fois où ça marche très bien et c'était chez Robert Laffont qui est un bon ami et grand éditeur alors pour continuer avec cette histoire des vikings est-ce que vous pouvez simplement nous dire un mot de ce dragon entrelacé qui frappe votre voile carré comme un seau on a trouvé des pierres runiques on a trouvé des pierres avec ces dragons surtout dans l'île de Gotland qui est à moitié chemin entre Riga la côte russe et la Suède et c'était la base suédoise de ces fameux barèques maintenant on a pris ce dragon parce qu'il était joli depuis j'ai appris qu'il était du 10ème ou 11ème siècle c'est-à-dire tout récent par rapport à notre voyage donc c'était un anachronisme flagrant et horrible comme personne ne nous a regardé parce qu'il avait 400 ans de moins que notre voyage qui devait être celui de 850 mais maintenant si on pense à la coque en film de verre le dragon s'est apéché moindre et alors on parlait tout à l'heure des histoires du défi à l'empire soviétique et vous racontez dans la route de l'ambre une anecdote absolument extraordinaire vous vous êtes perdu un jour parce qu'il y avait une voiture qui suivait sur la rive le bateau pour assurer la logistique et un jour vous étiez en train de conduire la voiture et vous vous êtes perdu dans une base nucléaire extra secrète ce qui est vraiment malvenu ça aurait pu être dramatique 2 ans plus tôt on aurait sans doute été fusillés mais comme on avait très gentiment je ne veux pas faire de pub mais c'est vrai, Volvo avait mis à notre disposition une belle voiture noire qu'on avait demandé aux couleurs du bateau qui était noire et jaune et ça paraissait tellement somptueux qu'on aurait dit une voiture officielle et voilà que je conduis pour essayer de faire des repérages pour savoir où on pouvait s'arrêter voir quand trouver de la nourriture et je vois un soldat, un planton il me fait un grand salut, il me laisse passer il a cru que j'étais un ministre et il m'a fait rentrer dans une base atomique et nous on circule et tout d'un coup on se perd c'est immense, on commence à avoir des chars d'assaut et après on commence à avoir des monticules avec des petits sas qui ressemblaient étrangement à des silos moi je ne suis pas expert logistique après on était en plein milieu d'une base atomique tout d'un coup on était perdus et on va demander, on voit une petite guérite avec des tas de gens avec des chapeaux de colonels militaires de haut rang et on leur demande la sortie ils nous indiquent la sortie et puis ils nous regardent comme ça surpris quand on arrive à la sortie, une rangée de soldats mitraillettes au point pour nous arrêter et du coup grande panique, on appelle la KGB etc, qu'est-ce qu'on fait là ? moi j'ai juste conduit ils m'ont dit qu'est-ce que vous avez laissé rentrer ? j'ai dit bah le garde, on n'a pas vu parce que ça barrait la route en fait j'aurais dû tourner à gauche et là je suis allé tout droit et finalement on a téléphoné à Moscou parce que nous croyons que notre histoire de varet était presque en place on avait le droit de traverser toute la Russie à notre guise à 2 km à l'heure s'il le fallait et finalement au bout de 6 heures et bien on fait signer une confession ce que j'ai refusé de faire parce que dans la Russie je ne comprenais rien je me signe 20 ans de Sibérie c'était pas grave on signait quand même sinon on ne peut pas sortir après on a fait venir au poste de police de la ville d'Orsha on était parti et là on m'a fait un grand serment, il ne faut plus recommencer j'ai dit non, non, non, je ne recommencerai plus vous avez fait une confession ? non, non, ils ont été très gentils comme font les gendarmes soyez sages la prochaine fois soyez gentils ? c'était très intéressant on a été très bien reçu partout je dois remercier la fondation de la paix oui la fondation de la paix on n'a jamais très bien compris ils ramassent de l'argent pour la paix je ne sais pas comment on achète la paix c'est dirigé par Nathalie Kartoff le joueur d'échecs c'est eux qui nous ont donné l'autorisation de traverser la Russie c'est eux qui ont négocié les permis l'autorisation votre bateau s'appelait d'ailleurs Mir, la paix alors une question pratique comment est-ce que les vikings parce que vous vous êtes fait arrêter dans cette base militaire à Orsha c'est à dire après la fin du portage au début de votre périple sur le Nièvre comment les vikings passaient il n'y avait que 5 kilomètres et c'est décrit avec des rouleaux de bois ils avaient sans doute des bateaux comme le nôtre c'est à dire pas très grands mais la grande découverte c'est qu'on a pu remonter des rapides d'eau blanche qui passaient sur les cailloux en raclant le fond parce que ça devient comme une luge et avec les rames on s'accroche aux cailloux mais ça ne suffit pas mais avec le vent dans la voile les rames sur les cailloux ont ont remonté les escaliers c'est ça qui est extraordinaire la barque viking a une subtilité la barque se reposait entre la rame et le vent dans le dos ont monté les rapides sur un tapis roulant de gravier ou de cailloux de moraine à ne pas croire on a vraiment compris que ces embarcations sont géniales et on a fait une moyenne en tout de 56 kilomètres à l'heure c'est à dire plus que par jour dans l'ensemble de ce parcours sur 56 jours ce que l'on ne pourrait pas faire à Cheval normalement à moins qu'on ait des relais donc je conclue que vraiment jusqu'à l'invention de la vapeur ces bateaux vikings devaient être l'instrument de transport le plus rapide et le plus subtil et d'ailleurs la preuve ils sont allés en Amérique avant le colon ils ont sillonné toute l'Europe, ils ont remonté la Loire, la Rhône et l'année d'après j'ai fait une explication remarqué, j'ai remonté de Guadalquivir à l'occasion de la foire de Séville jusqu'à Cordoue comme avaient fait les vikings et lorsqu'ils sont arrivés à Cordoue le calife de Cordoue s'est crié voilà qu'arrivent les russes voilà les russes, parce que pour eux les vikings c'était les russes qui s'avaient connu par la mer noire et puis d'où quand les espagnols arrivaient là-bas, disaient que c'était de très mauvais goût parce que ça leur rappelait que c'était pas Colon qui avait découvert l'Amérique et ça leur rappelait que Séville avait été saqué par les vikings et effectivement les vikings ont découvert le Vinland de l'autre côté de l'Atlantique bien avant au 10ème siècle bien avant Christophe Colon il y a d'ailleurs un ethnologue que vous connaissez sans doute qui s'appelle Tim Severine que j'avais contacté pour ce voyage en Russie parce qu'il avait fait un voyage en Georgie en Georgie et est-ce qu'il n'a pas fait une traversée sur les traces des vikings avec une barque de cuir par sorte de... non ça c'était, il a fait un voyage sur le bateau celte de voyager Saint-Brandon la moine irlandaise qui a traversé la Transnistrie à cette époque-là ils avaient des bateaux très mauvais des petits bateaux en cuir je vous dis ça parce que mon prochain grand projet que je vais vous parler et que je couvre depuis des années c'est de construire un bateau celte d'après les descriptions de Jules César dans la guerre des Gaules alors là il ne s'agit pas d'un petit bateau comme Tim Severine il s'agit d'énormes bateaux qui sont décrits dont la proue selon Jules était plus haut que les tours de guerre des bateaux rubans et qu'il y avait jusqu'à 320 soldats à bord quand c'est toute la flotte de colons avec 82 hommes alors je fais un appel grâce à un chef des navales Courtoisie parce qu'évidemment ce bateau a coûté des millions la banque de Bretagne a expliqué son intérêt j'ai découvert que les celtes il y en a partout et voilà je propose de refaire un bateau celte et de faire une transatlantique transatlantique d'avant Jésus-Christ avec ces bateaux au voile de cuir géant fait de chêne cerné de chêne d'acier on vous suivra avec plaisir je vous invite à venir il faut un équipage de 300 personnes il n'y a pas de rame justement c'est pourquoi hélas alors que ces bateaux étaient supérieurs en taille à ceux des romains il a gagné cette fameuse bataille qui était au large au croix de Nantes où il a défait il a défait les namettes et les venettes les habitants de Nantes habités au nord du région de Quiberon et ça a été la défaite de la grande flotte parce qu'il n'y avait pas eu de vent et ils n'avaient pas de bateau à rame donc si vous venez vous n'aurez pas à ramer il faudra tirer sur les voiles en cuir et vous n'aurez pas pendant cette traversée de l'Atlantique les problèmes que vous avez eu en Ukraine dans la traversée des mers intérieures ce qu'on appelle les mers intérieures d'Ukraine qui sont constituées par des plans d'eau retenus par les grands barrages taliniens c'est ça ? les plus grands barrages, les plus grandes églises du monde et des mers intérieures artificielles le plus grand lac artificiel au monde c'est la seule chose avec la buraille des Chine que l'on voit de la lune clairement c'est la plus grande des mers intérieures et là il y a des bateaux de 10 000 tonnes et des vagues, il y a des naufrages etc et quand vous êtes passé avec votre petit bateau viking vous avez eu des moments de peur c'est pas un bateau de haute mer il aurait pu couler instantanément si c'était rempli d'eau alors on va lire quelques messages d'auditeurs d'auditeurs de Radio Coursoisie qui ont l'air d'apprécier cette émission sur l'aventure et qui vous posent des questions à vous Stéphanie Billiou, Michel Pessel et Alexandre Poussin un auditeur fait remarquer que ce ne sont pas les varegs qui auraient conquis la Russie mais les Flandres qui auraient fait appel aux varegs pour administrer le pays sur la demande des russes alors ça c'est la théorie les russes on disait que le panier il disait que c'était sur invitation des russes qu'on a invité les varegs pour les gouverner ah oui c'est merveilleux, c'est touchant qu'on demande à des russes pour les gouverner mais en effet c'est la théorie officielle que disait les russes oui les varegs sont dus parce qu'on leur a demandé pour nous gouverner c'est la théorie soviétique c'était la théorie soviétique un auditeur pour Stéphanie demande quel bagage financier a-t-elle eu pour son voyage en Iran je sais pas ça a dû me coûter quelque chose comme 4000 francs non beaucoup moins, je dis n'importe quoi en fait je réfléchis j'étais partie avec 4000 francs sur moi et j'ai dû en dépenser 2000 voilà parce qu'en fait on est énormément invité à déjeuner ou à dîner chez les gens et j'ai vécu beaucoup chez les gens donc c'est un voyage qui m'a vraiment pas coûté très cher de toute façon une des définitions de l'aventure c'est bien de partir avec une une bourse peu copieuse et justement de devoir compter sur les gens pour être invité M.Bessel le disait quand on voyage avec deux paires de baskets en tout et pour tout c'est évident qu'on va au contact des gens et que le bagage financier n'est pas très lourd à porter c'est clair et puis comme le disait Alexandre il y a pourquoi se contenter d'un hôtel 5 étoiles quand on peut avoir un hôtel 1000 étoiles et c'est vrai que dormir en plein air dans un sac de couchage c'est aussi d'autres messages donc un auditeur conseille un livre d'il y a 20 ans le grand voyage du bien soleil excusez moi par Gérard Demayin qui raconte la grande aventure viking depuis Vinland jusqu'au pays de l'Inca depuis le Vinland jusqu'au pays de l'Inca vous connaissez ce livre M.Bessel le grand voyage du bien soleil il y en a fait une théorie qui dit que Quetzalcoatl le fameux dieu qui s'attendait qui devait arriver de l'Atlantique c'était un viking qui était barbu j'avais un ami le vieux Baron Von Luthen le grand avocat de dire que les vikings étaient arrivés au Mexique mais ça il y a des livres qui sont faits mais à mon avis c'est très peu étayé par les faits par contre d'arriver au Vinland et tout à fait on a retrouvé des maisons ces grands cumulus en mode de terre qu'on a retrouvé la fameuse Enso Meadows maintenant il est très possible il faut dire que l'homme voyageait partout nous on a du mal à comprendre d'abord il faut savoir que l'homme il est homme depuis 50 000 ans et nous on connait à peine les 2000 premières années d'histoire c'est sûr qu'il a dû avoir des échanges on sait qu'il a débarqué une pirogue venant de l'Amérique dans la Manche en 56 av.J.-C ils ont été remis aux consuls romains de Calais et au Louvre il y a un pot de vin en bronze avec une poignée qui représente le visage de ce qui est sûrement un pot rouge américain il est au Louvre il y a donc des américains qui l'avaient découvert il est au Louvre ce pot rouge oui j'allais le voir ils disent pas que c'est un pot rouge où est-ce qu'on peut le trouver au Louvre où est-ce qu'on peut voir ce pot au Louvre dans la salle des bronzes romains j'ai vu l'autre jour les indiens ont découvert l'Europe les pauvres ils ont été balayés dans des bateaux dans des canots quelques autres messages donc beaucoup de messages d'auditeurs pour remercier de cette nouvelle émission des encouragements, des félicitations pour les invités donc merci beaucoup à M.Tesson et Jean Ferret pour cette bouffée de jeunesse et d'aventure sur Radio Courtoisie donc émission excellente et très bonne émission pour cette première émission bravo, bravo, bravo on va arrêter parce que on va pas pouvoir repartir on va avoir des telles entorses sur cheville merci beaucoup pour tous ces encouragements alors Alexandre tu as lu quelques livres concernant les histoires de fleuves et notamment un livre de Bernard Clavel où il parle d'une aventure qui encore une fois montre qu'il n'est pas besoin d'aller aux antipodes pour vivre des périples extraordinaires en effet Michel Pesset est là pour prouver qu'il a remonté énormément de fleuves ainsi qu'un monsieur qui s'appelle Bernard Pierre qui a fait beaucoup de livres sur la remontée du fleuve Gange la remontée de l'Indus le Mississippi et comme quoi les fleuves sont des artères de vie, de pénétration des territoires parce qu'à l'époque il n'y avait pas de route, il n'y avait pas de chemin on ne connaissait pas la géographie et on abordait souvent la terre, l'intérieur des terres par les côtes et pour faire un parallèle entre les conquêtes de fleuves lointains et la vie des fleuves en France j'ai un souvenir d'enfance, c'était le seigneur du fleuve de Bernard Clavel qui m'avait beaucoup ému par la relation charnelle que des hommes pouvaient livrer avec un fleuve une relation de travail, une relation nourricière le fleuve étant assimilé à une artère, à une veine charriant un sang nourricier et fertile ainsi que peut le faire une artère, donc le fleuve dans cette dimension là c'est sans doute ce qui vous intéresse quand vous remontez des fleuves et que vous voyez l'implantation de l'homme non mais moi je ne remonte pas c'était pour les vagues mais je me suis passionné à la navigation et surtout la navigation sur les rivières non navigables vous savez peut être j'avais des brevets mondiaux d'aéroglisseur j'ai traversé l'Himalaya en bateau en 72 j'ai monté la Caligandaki ensuite j'ai remonté le Gange en aéroglisseur alors la Caligandaki qui est cette vallée justement parce que vous dites juste on oublie n'est ce pas l'Arctique c'est bon pour les pingouins, la mer c'est bon pour les poissons les déserts c'est bon pour les déserts mais nous nous sommes des animaux riverains, on a besoin de l'eau douce on vit sur le bord des fleuves c'est véritablement des artères de la race humaine et des animaux et maintenant je propose une grande campagne que je vais monter je suis en train de monter actuellement d'exploration et d'études scientifiques des fleuves et de diffusion de la mer connaissance car c'est vraiment notre patrimoine le plus précieux, c'est nos fleuves et c'est les endroits les plus intéressants le pôle Nord c'est intéressant on aime se geler c'est très relatif par contre les fleuves c'est véritablement toute civilisation vous avez en vue une autre expédition prochaine sur un grand fleuve j'ai un projet d'une dizaine d'expéditions sur tous les grands fleuves du monde pour constituer une équipe de spécialistes d'études et pour travailler dans chaque pays avec des savants locaux c'est un grand projet j'en parlerai peut-être plus dans le détail Alexandre, quelques mots sur les fleuves et l'aventure je ne résiste pas à la tentation de vous lire un petit passage du seigneur du fleuve de Bernard Clavel je vais essayer de le lire correctement comme lui pourrait le faire étonné de tant d'ampleur, Philibert écoutait son cri sans aller grandir et monter de son bateau pour peser sur la ville endormie c'était un peu comme si le Rhône eut lui-même lancé un appel au travail il y avait de la joie dans cette gravité il y avait toujours de la joie dans les carillons des clochers parce que leur appel semble venir du ciel et rebondir sur la terre avant de s'aller perdre dans le vent qui vient aussi du ciel Philibert frissonna, ce n'était pas le froid de l'aube qui le surprenait, il y était habitué depuis toujours, peut-être depuis 10 générations de bâtelier, non c'était bien plus secret bien plus éloigné des choses de la terre et bien plus proche à la fois c'était une force qui se gonflait en lui comme un levain au cœur tiède de la pâte, Philibert se sentait soudain plus grand et plus fort dans le matin ce mystère, il l'avait effrayé tout à l'heure cette émotion qu'il avait empoignée et qu'il n'avait pas pu définir, il venait de les dominer il se retrouvait l'homme du Rhône l'homme fleuve qu'il avait toujours été l'espèce de mystique du fleuve d'un homme qui travaille avec le fleuve des trains de bâtelier qui remontaient le Rhône avant que la vapeur n'apparaisse c'est dans cet esprit que nous animons cette émission de l'aventure par des fair winds, les moyens naturels les baskets, la bicyclette aller découvrir l'Iran à pied avant que la machine ne vienne travestir les relations alors ça c'était extrait de Bernard Clavel le seigneur du fleuve aux éditions Robert Lafonce c'est un roman qui est paru en 1972 et qui montre bien que l'aventure est vraiment sur les rives on peut citer quelques livres parlant d'aventure des fleuves et notamment un livre de Patrice Franceschi publié en 1989 chez Robert Lafonce et c'est une aventure extraordinaire nous essaierons de faire venir Patrice Franceschi ici à cette émission du libre journal de l'aventure de Radio-Bourgeoisie Patrice Franceschi en 1978 c'est à dire 11 ans avant d'écrire le livre a descendu le Nil depuis ses sources jusqu'au Delta soit une distance de de près de 6000 kilomètres puisque le Nil est un des plus grands fleuves du monde sinon le plus grand c'est l'Amazone ou le Nil le plus grand fleuve du monde c'est plus long Mississippi puis Missouri et après le Nil c'est une aventure extraordinaire et le livre de Patrice Franceschi s'appelle Qui a bu l'eau du Nil puisque un proverbe du Soudan dit qui a bu l'eau du Nil alors Stéphanie ça vous concerne parce que je crois que vous allez bientôt approcher les pays du Soudan ah non c'est l'Ethiopie je vais partir entre Djibouti et l'Ethiopie pour vivre un petit peu avec une caravane de sel qui récolte son sel dans la dépression du lac Assal pour l'amener jusqu'au marché de Mekelle en Ethiopie et l'échanger contre du Sorgho et l'idée c'est d'aller vivre un petit peu avec ces gens le long de la caravane de marcher avec eux et de récolter pas mal de légendes et d'anecdotes sur la culture orale à Phare et voir le désert ça c'est votre prochaine expédition vous Michel Pescel on l'a compris vous voulez reconstruire un grand bateau celtique d'après les témoignages et les descriptions de Jules César pour traverser l'Atlantique pour d'abord faire revivre sur les côtes le grand empire maritime celte d'avant Jésus Christ et ensuite terminer ce voyage avec cet Atlantique pour étayer les théories un peu douteuse il faut dire d'un professeur de Harvard Barry Feld qui a écrit un livre sur les contacts et d'y avoir trouvé des restes celtes dans la Nouvelle Angleterre non seulement vous vivez l'aventure mais en plus vous bataillez aussi contre des théories vous êtes un peu dans la lignée de ces aventuriers comme Thor et Erdal qui mêlaient histoire, archéologie, recherche et exploits je ne cherche pas d'exploits je suis un peu contre l'aventure d'exploits je cherche à résoudre des problèmes géographiques ou des problèmes culturels c'est ce qui m'intéresse l'aventure est en surcroît en surcroît et inévitable Alexandre le prochain projet ? ben on va le partager ensemble oui me semble-t-il nous allons sans doute rallier nous avons besoin de vos conseils nous allons entreprendre une trans Himalayenne en essayant de recouvrir dans son dans son extrême diversité le fait Himalayen du nord de la Birmanie jusqu'au Pamir en se jouant des frontières et des problèmes géopolitiques comme vous avez eu affaire aux administrations il faudra donner des petits sésames et des petits pastins pour passer de l'Arunachal Pradesh au Bhoutan du Bhoutan au Sikkim, du Sikkim au Koumbou du Koumbou au Dolpo Mustang jusqu'au Baltistan, la Hunza et le Karakoram qui serait la fin vers le Pamir. Très bien je vous rappelle que nous recevions Stéphanie qui nous a parlé de son voyage en Iran elle a écrit un article dans Grand Reportage qui paraîtra dans ce journal en février 1997 ou au mois de mars en fonction des calendriers nous recevions Michel Pessel qui nous a parlé de ses aventures de fleuve vous pouvez lire l'une de ses aventures au long du Dniepr à travers la Russie dans la route de l'ambre un livre qui est paru chez Robert Laffont, il est épuisé on ne trouve plus dans les bibliothèques ou chez les bouquinistes et nous recevions Alexandre Poussin qui donc, je suis ravi de l'apprendre, va partir en Himalaya avec moi c'est formidable et vous pouvez lire un de ses articles concernant les femmes dans le monde et on en parlait avec Stéphanie Billiou, le problème de l'aventure que représente le fait d'être une femme dans les pays du monde et notamment les pays musulmans cet article de 6 pages qui a été alimenté par des expériences vécues autour du monde à bicyclette, se trouve dans un journal qui s'appelle Femmes qui est un mensuel qui coûte 18 francs et qui est paru au mois de novembre, donc c'est le Femmes de ce mois-ci je vous remercie beaucoup d'avoir bien voulu partager ce premier libre journal de l'aventure avec nous est-ce que vous pouvez simplement très rapidement, vous vous disposez de 5 secondes chacun, nous définir l'aventure mais pas plus, 5 secondes chacun c'est 15 secondes en tout, une définition de l'aventure pour ce premier libre journal, Stéphanie un immense éclat de rire et d'enthousiasme l'écoute, Michel l'inconnu, et Alexandre la sobriété, l'humilité, et moi simplement je dirais une phrase de Goethe qui disait j'aime les gens qui rêvent d'impossible merci et à la prochaine fois

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