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JeanDutourd_LBJFerre_01_2006

JeanDutourd_LBJFerre_01_2006

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Échange sur l'actualité : Pourquoi brule-t-on des voitures à la Saint Sylvestre. Et lorsqu'il n'y avait pas encore de voiture, que brulait-on ? "Les fêtes de Noël ont été remplacées par les fêtes de fin d'année. Mais, elles auraient dû être remplacé par : "la quinzaine commerciale""

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Transcription

... Ici Radio Courtoisie, la radio libre du pays réel et de la francophonie. Vous écoutez le libre-journal de Jean Ferré, assisté de Maryvonne. Document d'archive du 2 janvier 2006. ... Nous vous revoilà avec les mêmes dans le studio et au bout du fil, Jean Dutour de l'Académie française. Eh bien, je vous souhaite d'abord une bonne année, cher Jean Dutour. Ah bah oui, Anne-Hugues. Nous aussi. De toute façon, je vois grand-chose d'ailleurs. Enfin, je vous la souhaite. Mais Jean Ferré a l'habitude de dire de bonnes années. Nous vous souhaitons de bonnes années. Oui. Moi, j'ai toujours mon petit quatrain de Raoul Ponchon dans ces circonstances. Ah oui ? Je vous dis que vous vous récitez 20 fois déjà. Alors, recommencez. Eh bien, allons-y. Encore une année qui se ramène. Encore une autre qui se tire des pieds. Et moi qui ne reçois pas des traînes, il faut que j'en foute à mon portier. ... C'est presque aussi beau que les tours de Saint-Sulpice. Il n'y a plus de portier. Ah, il n'y a plus de tour de Saint-Sulpice. Les tours de Saint-Sulpice, je vais vous dire, c'est quand même injuste. Tandis que ça, c'est d'une vérité si profonde. Oui, c'est vrai. Mais les tours de Saint-Sulpice, c'était tendre quand même. Les tours de Saint-Sulpice, ça avait une relative tendresse. Oh, bon. Vous, de maintenant, vous avez la tour de Montparnasse qui est pire. Et les tours de la Défense. Oui, mais on ne peut pas dire je... Oui. Je vais les tours de la Défense et quand je les rencontre, je... Je quoi ? Contre. Je lâche ma pente. Contre. Ah ! Mais je vais la tour de Montparnasse. Pas voyant, je me dis foutre et passe. Foutre. Très bon plan d'honneur. Et cette année, c'est très bien terminé ou l'année qui vient de commencer a très bien commencé. Dans le Parisien et aujourd'hui en France, il y a une page entière sur les voitures brûlées. Il y a eu 446 véhicules brûlés en France, dont 198 en Ile-de-France. Et le ministère de l'Intérieur était plutôt satisfait du bilan de la nuit du réveillon. Et alors, il y a dans la presse un autre article qui en vaut la peine. Un monsieur que je ne connais pas, qui est sans doute sympathique. Le titre de l'entretien, c'est une tradition franco-française. Alors, la question est celle-ci. Comment expliquez-vous que les incendies de voitures durant la Saint-Sylvestre aient augmenté de 27% par rapport à l'an passé ? Et il a répondu. Malheureusement, ces incendies constituent une tradition franco-française. Le phénomène n'est malheureusement pas appelé à diminuer. Il ne faut pas non plus oublier que 40 000 véhicules brûlent chaque année en France. Alors, je voudrais vous demander, en quoi les incendies de voitures constituent-ils une tradition franco-française ? Moi, je n'en sais rien. Tout le monde me demande une grande. Je ne sais pas ça. Moi, ce qui m'intéresse, c'est la philosophie qui me gare derrière ce truc-là. Pourquoi est-ce qu'on brûle les voitures ? Quelle est l'idée ? Parce que c'est complètement trétin de brûler des automobiles. Ah oui. Ça n'a pas de sens. Alors, c'est pour ça. Ce qui est gênant, c'est que c'est complètement esthoncé, tout ça. Alors, on n'arrive pas à accrocher. Est-ce que quelqu'un d'entre vous a une explication ? Est-ce qu'on ne veut pas faire la nique à la société de consommation ? Oui, au capitaliste. Moi, je crois surtout que c'est très facile à faire. J'allais dire puisque, oui, un immeuble, c'est un défoulement. Alors, brûler les véhicules étant, d'après ce secrétaire national du Synergie Officier, une tradition franco-française, est-ce que cela existait avant l'automobile ? C'est-à-dire que, est-ce que pour respecter la tradition, la nuit de la Saint-Sylvestre, on brûlait les carrosses ? Mais avant d'avoir démoli la Bastille, on ne brûlait pas les carrosses. On brûlait les bateaux. Oui, voilà, c'est ça. Ça doit correspondre à la même idée. Je crois que ça correspond. Oui, mais ça n'a pas le moindre sens. Parce que qu'est-ce que c'est que les voitures ? Ce n'est pas des Rolls, ce n'est pas des Bentley, ce n'est pas des voitures de luxe. Ce sont des petites bagnoles de classe moyenne ou de petite classe. Alors, à qui font-ils du tort ? À des pauvres gens. Non, sinon, des pauvres gens, des gens qui se serrent un peu la ceinture, qui n'ont pas une vie très large et très heureuse. C'est contre la police, c'est contre la... Oui, c'est totalement incompréhensible, en tout cas. Alors, cette tradition franco-française me semble plutôt une tradition, je ne sais pas, impénétrable comme les traditions chinoises. J'ai entendu... Le chinois brûle beaucoup, mais pas là-dessus. J'ai entendu une radio officielle, hier soir ou ce matin, dire, quand on a vu qu'il y avait déjà plus de 400 voitures brûlées, qu'on avait peur de monter beaucoup plus loin. Ça n'a pas été le cas, parce que... Alors, j'ai bien pris ça sous la dictée du gars de la radio, parce que la tonalité festive l'avait emporté. Non... Je l'ai dit, ce pays... C'était peut-être là, l'explication, en fait. Je crois qu'elle est là. Alors, du temps où nous avions la chance de trouver vos chroniques d'enfants soirs, je pense que vous auriez volontiers fait une chronique qui traite la tonalité festive. Non, mais la tonalité festive, vous l'auriez mis ça entre guillemets, si je veux ce que je veux dire, ça vous aurait sûrement fait rigoler. Une tonalité festive au niveau du vécu, c'est... Ah oui, c'est comme ça qu'on vous le prononce. Je suis sûre que ça vous interpelle. Et ça m'interpelle. J'irais plus loin. Ça m'interpelle quelque part. Et vous avez vu que maintenant, les fêtes de fin d'année, en particulier les fêtes de Noël... Les fêtes de Noël n'existent plus, ce sont les fêtes de fin d'année. Les fêtes de fin d'année. En fait, les fêtes de fin d'année, ça devrait s'appeler la quinzaine commerciale. Mais oui, parce que maintenant, je n'avais pas entendu ça les autres années, peut-être l'avais-je oublié, je ne sais pas. Maintenant, on nous a beaucoup parlé des différents moyens de revendre les cadeaux. Ah oui. Enfin, ce n'est pas trop tôt. Parce que les surprises ratées qui dorment dans les placards, il y en a des milliers, des milliers. Mais là, maintenant, il paraît qu'on se sert d'Internet pour brader des cadeaux imbéciles qu'on a reçus pendant la quinzaine commerciale. Il y a une braderie, une braderie Internet. Avec les soldes. Et on vend... Avant ? Avant les soldes. Oui, avant les soldes. On en voit même... On en voit même... On essaye même de vendre des boîtes de chocolat. C'est pas mal, ça, pour des gens qui n'aiment pas le chocolat. Ah oui, mais c'est pour des raisons de régime. Non, c'est pour avoir un peu... Que pensez-vous des candidats juniors à question pour un champion qui ne savait pas qui avait écrit le contrat social et qui était le chevalier sans peur et sans reproche ? Disait le cher Tristan Bernard, l'ignorance fait des progrès. Et alors, pouvez-vous, Jean Dutour, conseiller une bonne grammaire ? Vous nous avez déjà conseillé un excellent dictionnaire. Une bonne grammaire ? Il y a bien longtemps que je n'ai pas mis mon nez dans une grammaire. Il y a un livre qui est tout à fait... dont je me sers assez fréquemment, d'ailleurs, qui est derrière moi dans mon bureau. C'est le fameux Grévis. C'est un livre où on trouve toutes les difficultés du français. C'est pas une grammaire, c'est présenté quand Jean m'a traité, mais c'est tout à fait passionnant. C'est un premier livre qui, moi, m'a été, je ne dirais pas victime, mais précieux. Il y a aussi le Thomas, chez Larousse, Les difficultés de la langue française, qui est très très bien fait aussi. Ah bon ? Le Grévis, c'est un monument. Oui, bien sûr, c'est un monument, c'est certain. Les Brigitte Level donnent souvent de bonnes références pour ce genre de livres. Il y avait un graphe. Le Grévis, ça s'appelle Le Bon Usage. C'est exactement la doctrine de l'Académie française, Le Bon Usage. Et c'est publié, c'est un éditeur, dont le nom m'enchaîne, qui s'appelle M. Duculot. Oui, bien sûr. Duculot, c'est un éditeur belge. Le Grévis, c'est belge. C'est Duculot belge. Jean Dutour, parmi les événements nouveaux... Il y en a eu ? Parmi les événements d'actualité, dirions-nous. Il y en a un qui me trouble beaucoup. Dis-le à Papa Zanot. Dis-le à Papa Zanot. Oui. C'est cet otage français en Irak. Ah, ben oui. C'est très passionnant, cette histoire-là. Il faudrait des gens qui aient un doigté ligne de talons. Parce que si les Irakiens, enfin, les Chiites ou les Suisses, je n'arrive jamais à savoir qui sont les méchants et qui sont les gentils, se mettent comme ça sur le pied d'enlever les Français, ils vont nous faire, malgré eux, malgré nous, apporter notre concours aux Américains. Et ils vont nous forcer, malgré eux, malgré nous aussi, à prendre à nous ranger derrière eux. Est-ce que vous connaissez ce La Pérouse sous Louis XIV, Jean Dutour ? Ah oui, j'ai vu ça. C'est intéressant. C'est comme le Chevalier Bayard. Oui, mais là, ce sont quand même des journalistes. La Pérouse sous Louis XIV, je suis un peu étonné. On n'arrête pas le progrès. On se blinde. C'est le père. La Pérouse, père. Grand-père, je dirais. La Pérouse, grand-père. Louis XIV a demandé des nouvelles avant sa mort. Sur l'échafaud, bien sûr. Vos réflexions sur cet otage français en Irak, comment est-ce qu'à votre avis cette affaire peut évoluer ? De quoi s'agit-il d'abord ? J'ai suivi ça de très loin. Vous savez, comme je regarde le journal, maintenant je ne suis pas obligé de regarder le journal pour faire des chroniques dans un autre canard. Alors je regarde de très haut l'actualité, de très haut et de très loin. C'est toujours pareil. Et puis, comme je vous l'ai dit la dernière fois ou la fois d'avant, je ne sais plus. La France est devenue un pays assommé qui n'agit plus sur le monde. Il ne se passe rien. Parce que c'est quand même grave. Un ingénieur, je crois, ou un fonctionnaire français, un ingénieur en Irak. Mais c'est du droit commun. Comment est-ce qu'il serait passé s'il y a un truc pareil ? En 1903 ? Vous vous rendez compte un peu ? Vous vous rappelez l'affaire Schneeblee ? C'était autre chose quand même. Le général Boulanger, qui n'était pas n'importe qui malgré tout, qui est mort comme un sous-lieutenant, comme disait quelqu'un. Le général Boulanger, il a quand même fait reculer le quai d'Air. Le quai d'Air, c'était autre chose que ce que nous voyons aujourd'hui. On a récupéré Schneeblee en deux jours. Tout à l'heure, Pierre Chiquet, qui est, je l'ai dit, fondateur du Centre spatial de courant en Guyane, nous a fait un très très bel exposé sur les progrès dans la recherche spatiale, dans l'aventure spatiale, et en particulier sur le lancement de Galiléo. Et je lui pose une question en notre présence. Est-ce que tu penses, cher Pierre, qu'il serait possible qu'un jour, tous Français allant à l'étranger, et sur lui, ou incrusté dans la peau, une petite chose qui permette aux satellites de l'identifier à un mètre près, de le retrouver à un mètre près. Je pense qu'on va avoir d'obligatoires les maternités. Ah ben oui. Ben, il faut commencer par là. Eh oui. Vous êtes bien des folles, ce soir. Vous voyez, notre quart d'heure est très largement passé, mais le temps passe vite avec vous. Ah, vous êtes bien aimable. C'est un bonheur. Enfin, j'aime les mains des dames. Merci. C'est un appât sauveteur. Et je vous dis à lundi prochain. Au revoir.

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